Solidarités - page 9

Articles

SociétéMigration

Délit de solidarité : un bénévole français encourt jusqu’à 15 ans de prison en Italie

Après la France, c’est au tour de la justice italienne de poursuivre un habitant des Alpes-Maritimes pour son aide apportée aux migrants. Félix Croft, 28 ans, doit comparaitre le 16 février au Tribunal d’Imperia en Italie. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison pour avoir véhiculé bénévolement cinq membres d’une même famille, originaire du Darfour au Soudan, le 22 juillet 2016. Son action humanitaire tombe sous le coup d’un texte de loi prévu pour les passeurs qui se font payer. Basta! relaie le témoignage de Félix dans lequel il revient sur les raisons qui l’ont amenées à apporter son aide aux migrants. « J’assume entièrement mes actes à Vintimille », dit-il. Voici pourquoi.

Par Félix Croft

DémocratieMesure liberticides

Ces Français hors-la-loi qui distribuent des repas aux migrants malgré les interdictions et la répression

Cédric Herrou vient d’être condamné, ce 10 février, à 3 000 euros d’amende avec sursis. Son délit : avoir refusé d’abandonner des migrants au bord des routes dans la vallée franco-italienne de la Roya. Sur place, la résistance ne faiblit pas. Claudine, Jean-Noël et Claudie font partie des paysans de la vallée qui, au sein de l’association Roya citoyenne, cuisinent et distribuent des repas aux centaines de réfugiés bloqués à Vintimille. « Une interdiction de nourrir les migrants est en vigueur à Vintimille, sous prétexte de normes d’hygiène, nous sommes donc hors-la-loi. » Comment s’organisent-ils face à la répression policière et judiciaire croissante ? Témoignage.

Par Claudie Rambaud, Claudine Avram, Jean-Noël Fessy

Ça bouge !

Face à la répression de la solidarité avec les migrants : un manifeste pour « le droit d’agir en toute humanité »

Procès d’habitants de la vallée de la Roya « coupables » d’être venus en aide à des réfugiés, avec la menace de lourdes sanctions. Mesures d’intimidation, poursuites et parfois condamnations de personnes ayant agi en soutien de migrants ou de Roms, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à Saint-Étienne, à Meaux... On assiste depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est tenue pour un délit. 100 organisations associatives ou syndicales, nationales ou locales, publient un manifeste par lequel elles entendent dénoncer ces procédés. Une journée d’action aura lieu le 9 février.

Par Collectif

SociétéMigration

Il porte secours à trois femmes réfugiées... et risque cinq ans de prison

Pierre-Alain Mannoni sera jugé aujourd’hui, à Nice, pour « délit d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour d’étrangers en situation irrégulière », au même titre qu’un passeur. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. Son délit : avoir emmené, dans sa voiture, trois Érythréennes qui venaient de passer la frontière franco-italienne. « Mon geste n’est ni politique, ni militant, il est simplement humain et n’importe quel citoyen lambda aurait pu le faire », explique-t-il aujourd’hui dans un témoignage qui raconte les raisons qui l’ont poussé à agir.

Par Pierre-Alain Mannoni

AlternativesPartage des richesses

Sans les barbelés, le racisme, les expulsions : à quoi pourrait ressembler une autre politique migratoire

Alors que les droites extrêmes et l’égoïsme ont le vent en poupe, il n’est pas facile d’imaginer une politique migratoire accueillante, débarrassée des fantasmes d’invasion et de l’obsession du repli. Pourtant, en Europe, des communes, des élus, des associations, ou même de simples citoyens esquissent des solutions pour mettre en œuvre une autre politique migratoire, fondée sur la solidarité et le respect.

Par Rachel Knaebel

SociétéLogement

L’accueil des mineurs isolés étrangers : « Même si tu es dehors, même si tu n’as rien à manger, il faut que tu tiennes »

Venus de régions du monde frappées par les guerres ou la misère, ils ont atterri en France. Ils ont moins de 18 ans, sont livrés à eux-mêmes, à des milliers de kilomètres du pays qui les a vu naître et, brièvement, grandir. Depuis l’évacuation de la « jungle » de Calais, les mineurs isolés étrangers défient la chronique. Dans quelles conditions sont-ils accueillis ? Éducateur spécialisé à proximité de Paris, Mathieu les voit défiler depuis plusieurs années. Chargé de les aiguiller au gré des dispositifs d’aide sociale, d’hébergement ou d’insertion, il connaît par cœur ces enfances si singulières. L’espace d’une journée, Basta! a accompagné le travailleur social, et rencontré plusieurs de ses jeunes protégés.

Par Olivier Favier

Ça bouge !

« Notre ouverture sur le monde est plus que jamais nécessaire ! »

Du 12 au 20 novembre 2016, la Semaine de la solidarité internationale rassemble plusieurs milliers de citoyens, bénévoles et salariés actifs dans les mouvements et associations de solidarité. Plus de 6 000 événements sont organisés partout en France. Objectif : faire connaître les projets qui inspirent le monde d’aujourd’hui et inventent le monde de demain ! Basta! est partenaire de l’événement.

Par Collectif

DémocratieMesure liberticides

À la frontière franco-italienne, les habitants de la vallée de la Roya risquent la prison pour avoir aidé les migrants

À la fois cul de sac et point de passage de l’Italie vers la France, la vallée de la Roya voit chaque jour des dizaines de migrants se perdre sur les routes et les chemins de montagne. Spontanément, des habitants leur viennent en aide, malgré une pression politique, policière et judiciaire croissante. Organisés au sein de l’association Roya Citoyenne, ils refusent d’abandonner les migrants, souvent affamés et perdus, au bord des routes. Au départ discrète, leur action veut désormais se montrer au grand jour, pour contrer la répression des autorités. Quitte à risquer la prison. Reportage.

Par Margaïd Quioc

Débats

Villes « sans migrants » : cette proposition est « une insulte à l’histoire de notre pays »

Le gouvernement compte créer 12 000 places d’hébergement d’ici fin 2016 pour « désengorger la "Jungle" de Calais ». Surfant sur la peur de l’étranger, des élus du Front National tentent de faire adopter depuis mi-septembre une motion intitulée « ma commune sans migrants » dans les communes où ils sont présents. Une proposition immédiatement rejetée par le conseil municipal d’Arcueil, une ville de 20 000 habitants dans le Val de Marne. « Ce vœu est une insulte à l’histoire de notre pays et de notre commune », a réagi le maire écologiste Daniel Breuiller. Voici pourquoi.

Par Daniel Breuiller

AlternativesBio

Quand Français, Syriens ou Afghans cuisinent ensemble pour abolir les frontières et détendre l’atmosphère

D’un côté les camps de migrants fuyant guerres, terrorismes et dictatures, installés sous les ponts du métro parisien. De l’autre, les habitants, les commerçants, les passants qui vaquent à leurs occupations. Grâce à la cuisine, ce mur invisible s’estompe peu à peu. De ces bénévoles qui concoctent un petit-déjeuner pour le réveil des migrants à ce réfugié syrien qui rêve de monter son restaurant pour mixer les cultures culinaires, en passant par un diner solidaire accueilli par un bistrot, voici la preuve qu’autour d’une simple assiette bien des barrières tombent.

Par Sana Sbouai