Pharma Papers

Lobbying et mégaprofits :
tout ce que les labos pharmaceutiques voudraient vous cacher.
Laboratoires pharmaceutiques,
lobbying et mégaprofits

Droit de réponse de Gilles Haroche, directeur de la publication de JIM.fr

Gilles Haroche, directeur de la publication du Journal international de médecine, nous a fait parvenir un droit de réponse, que vous pouvez lire ci-dessous.

Le 30 novembre 2018, votre site a mis en ligne dans le cadre de votre dossier Pharma Papers, un article sous le titre « Médecine : la presse spécialisée sous la coupe de l’Industrie pharmaceutique ».

Cet article repose en grande partie sur un entretien que j’ai accordé à votre site.

J’estime que les propos que j’ai tenus au cours de cet entretien ont été tronqués, apportant ainsi au public un certain nombre de contre-vérités sur les relations entre l’industrie pharmaceutique et la presse médicale.

Cet article, sous tendu par des présupposés idéologiques très apparents, comporte un certain nombre de contre-vérités sur les relations entre l’industrie pharmaceutique et la presse médicale dont je vous laisse la responsabilité.

C’est la raison pour laquelle, conformément à la loi du 29 juillet 1881 et la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, je souhaite faire usage de mon droit de réponse.

Comme les lecteurs de votre site pourront le constater, j’ai été le seul responsable d’un média professionnel médical à avoir accepté de répondre à vos questions.

J’ai accepté cet entretien dans un souci de transparence, indépendamment de l’engagement militant porté par votre site internet (ce que je ne peux que regretter à la lecture de votre article).

Pour être bref je tiens à souligner, pour ce qui concerne le titre que j’ai fondé et que je dirige depuis 39 ans :

  1. Que, comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises lors de notre entretien, les chiffres sur lesquels se fondent votre enquête ne correspondent à rien. Soit il s’agit dans votre esprit des sommes que nous aurions perçues pour des publicités d’annonceurs pharmaceutiques (publicités légales et déposées préalablement à l’ANSM) et alors, comme je l’avais indiqué avec un certain goût de la provocation, vous êtes très en dessous de la réalité car notre chiffre d’affaires réalisé avec cette industrie est, heureusement pour la pérennité de notre titre, très supérieur à ce que vous indiquez (comme d’ailleurs pour tous les confrères cités dans votre article !). Un simple examen des comptes déposés par ces sociétés de presse aurait suffi à confirmer ce fait.
    Soit il s’agit dans votre esprit de sommes occultes (mais pourtant déclarées !) ce qui constituerait une diffamation publique ne reposant sur aucun argument.
  2. Au cours de l’entretien que j’ai eu avec une journaliste de votre titre, j’ai indiqué à plusieurs reprises qu’il lui suffisait de lire les articles publiés chaque jour sur notre site pour constater que notre rédaction est totalement libre vis-à-vis des annonceurs pharmaceutiques.
    En témoignent les innombrables comptes rendus d’études négatives, voire de publications relatant des effets secondaires que nous mettons en ligne jour après jour. Ce pan essentiel de notre conversation a été occulté par votre journaliste, sans doute pour des raisons idéologiques car vous ne pouvez imaginer que du fait de notre mode de financement partiel par la publicité nous puissions exercer honnêtement notre mission d’information des professionnels de santé. J’avais d’ailleurs à cet égard souligné que le fait de tirer la majorité de ses revenus de la publicité, comme un très grand nombre de médias de tous bords, du Figaro à Libération, ne saurait discréditer leur rédaction, sans tomber dans le poujadisme.
  3. Vous faites dans cet article l’éloge de la revue Prescrire, mais là encore vous avez occulté le passage de notre entretien où je vous rappelais (ou apprenais) les liens financiers (passés) entre cette revue et les autorités gouvernementales qui auraient pu influencer sa rédaction lors des multiples scandales sanitaires où ces autorités étaient impliquées ces dernières années. J’avais d’ailleurs indiqué à votre journaliste qu’il suffisait de surfer sur notre site pour constater que nous n’avions aucune révérence obligée pour les décisions des autorités dans le domaine sanitaire.
  4. Enfin en ce qui concerne les liens d’intérêt, votre présentation est une fois encore tendancieuse car si vous avez bien indiqué que nos médecins rédacteurs n’avaient pas déclaré de conflits d’intérêt concernant les articles qu’ils rédigent, ce qui est l’essentiel, vous ironisez sur le fait que les liens d’intérêt éventuels des auteurs des études originales publiés dans les revues internationales que nous analysons, dûment annoncés dans ces revues, ne sont pas reproduits systématiquement sur le JIM. Ce que je revendique car comme je l’avais indiqué, avec un sourire que vous n’avez pas perçu, ces mentions auraient pu prendre plus de place que nos articles !

Permettez-moi de rappeler pour finir deux vérités.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’industrie pharmaceutique, quasi exclusivement privée, a mis à la disposition des médecins et de la population, d’innombrables innovations thérapeutiques (médicaments et vaccins) qui ont très largement contribué à accroître notre espérance de vie de plusieurs dizaines d’années et ont ainsi sauvé des centaines de millions d’habitants de notre Terre. Ce qui vaut mieux que les sarcasmes de certains.

Par ailleurs, le JIM est depuis 39 ans un média médical indispensable aux praticiens francophones puisqu’il leur donne un accès direct, en français, à tout ce qui se fait et s’écrit d’important dans le monde dans leur domaine, sans aucun parti pris, sinon scientifique.

Réponse de la rédaction :

Nous maintenons intégralement les informations publiées dans notre article, d’autant plus que le droit de réponse de Gilles Haroche insiste sur plusieurs points qui y figurent déjà.

Nous tenons toutefois à rappeler, vis-à-vis d’autres titres de presse mis en cause dans ce droit de réponse, que :

  1. on ne peut pas comparer, d’un côté, des médias nationaux généralistes tirant une partie de leurs revenus de la publicité d’entreprises de secteurs variés et, de l’autre côté, des journaux spécialisés touchant à la fois des revenus publicitaires et des subventions directes de la part du secteur industriel dont ils traitent,
  2. les subventions publiques touchées par la revue "Prescrire" datent d’il y a 25 ans et ne sont en tout état de cause pas comparables, en termes de conflits d’intérêts potentiels, à des revenus tirés de l’industrie pharmaceutique.