Démocratie - page 32

Surveillance

Big data, multiplication des antennes et des ondes : bienvenue dans le monde merveilleux de la 5G

C’est un nouvel eldorado pour les opérateurs de téléphonie et la Commission européenne. Celle-ci y voit la promesse d’une forte croissance et de centaines de milliers d’emplois d’ici 2025. La 5G fait fantasmer, avec son débit ultra-rapide, la possibilité de développer des millions d’objets connectés « intelligents », et les milliards de données qu’elle permettra de collecter. Au delà de la mise en scène marketing, son utilité et ses retombées économiques réelles n’ont rien d’une évidence. Pour déployer le réseau, les antennes-relais devront être bien plus nombreuses, avec toutes les interrogations que suscitent les effets sanitaires d’une densification des ondes. Le collectif de journalistes Investigate Europe, partenaire de Basta!, a mené l’enquête.

Par Leila Minano

En Algérie, « un moment contestataire exceptionnel et extraordinaire »

Depuis le 22 février, les Algériens sont dans la rue tous les vendredis. La révolte a démarré quand le président Bouteflika a annoncé, à 82 ans, son intention de briguer un cinquième mandat. Au terme de plusieurs semaines de manifestations monstres, Bouteflika, lâché par l’armée, a finalement abandonné le pouvoir. Le président de la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah (77 ans), doit assurer l’intérim en attendant des élections. Cela ne semble pas suffisant pour apaiser la contestation qui rejette l’ensemble de la classe politique. D’où vient ce mouvement populaire de masse ? Quelles perspectives pour les femmes et la jeunesse algérienne ? Réponses avec Layla Baamara, politiste et chercheuse à Science-Po.

Par Rachel Knaebel

Gilets jaunes en procès : « Pour les magistrats, les pressions sont palpables, comme lors des périodes d’attentats »

Des milliers d’interpellations et de gardes à vues, des centaines de procès en comparutions immédiates : depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les magistrats sont particulièrement sollicités. Jugent-ils de manière équitable les gilets jaunes accusés de violences ou de dégradations qui leur sont présentés ? Comment appréhender la réalité d’une « participation à un groupement en vue de commettre une exaction », motif de plus en plus utilisé pour poursuivre des manifestants ? Les juges obéissent-ils aux pressions pour multiplier les interdictions de manifester ? Réponses avec la magistrate Anne-Sophie Wallach.

Par Nolwenn Weiler

Mesure liberticides

« Les interdictions de manifester sont des peines politiques, qui posent un vrai problème démocratique »

Des dossiers vides reposant exclusivement sur la version policière, des gardes à vue sans avocat et des comparutions immédiates qui s’enchaînent, le tout débouchant sur des peines sévères – y compris pour des personnes jusqu’alors inconnues de la justice : pour Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France, le traitement judiciaire des gilets jaunes relève d’une justice d’« abattage » accompagnant la répression menée par le pouvoir exécutif. « Dans ces conditions, la colère sociale ne peut pas retomber », prévient dores et déjà l’avocate. Entretien.

Par Nolwenn Weiler

Système judiciaire

Le traitement des gilets jaunes par la justice renforce « l’idée qu’il y a les puissants d’un côté, et les autres »

Assiste-t-on à une justice d’abattage, taillée sur mesure pour le mouvement des « gilets jaunes » ? Les condamnations à la prison ferme ou avec sursis recensées par Basta! montrent l’ampleur du volet judiciaire dans la répression du mouvement des gilets jaunes. Des comparutions immédiates très nombreuses, des dossiers vite ficelés, des condamnations parfois sans preuve concrète des faits reprochés, ou simplement pour avoir eu la volonté de participer à une manifestation qui a ensuite dégénéré : magistrats et avocats livrent quelques éléments d’analyse sur ces décisions judiciaires.

Par Nolwenn Weiler, Simon Gouin (Grand Format)