Classes populaires - page 10

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Alternatives

Comment l’union des socialistes et de la gauche radicale a mis un terme à l’austérité au Portugal

Depuis novembre 2015, c’est une union des gauches qui est au pouvoir au Portugal : un gouvernement socialiste soutenu au Parlement par les partis de la gauche radicale et les écologistes. Cette alliance inédite a réussi à mettre fin à l’austérité imposée pendant quatre ans par la troïka. Les composantes les plus à gauche ont imposé au gouvernement socialiste des mesures de revalorisation des bas salaires et des petites pensions, et de lutte contre le travail précaire. Avec succès : l’économie repart, le déficit public recule, et le petit pays du sud de l’Europe arrive même à convaincre Bruxelles du bien-fondé de cette politique. Un modèle à suivre ?

Par Rachel Knaebel

Débats

Karl, docker : « Être de gauche, c’est arrêter de mépriser les ouvriers »

Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta!, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent. Aujourd’hui, Karl Montagne, docker à Saint-Nazaire.

Par Nolwenn Weiler

Ça bouge !

Jean-Claude sera expulsé de « son chez lui » sur le trottoir parisien

Basta! a publié il y a quelques jours le portrait de Jean-Claude, son enfance digne des Misérables, ses dix ans de cabane et trente ans de rue, et son quotidien dans « son coin à lui », aménagé depuis trente ans sur un grand bout de trottoir à l’angle des rues de Meaux et Sadi-Lecointe, dans le 19e arrondissement de Paris. C’est le site Sans A_, dont l’objectif est de « rendre visibles les invisibles », qui est allé à sa rencontre. Aujourd’hui Jean-Claude va être expulsé de son chez lui sur le trottoir. Sans A_ se mobilise pour lui venir en aide. Nous relayons leur appel.

Par Collectif

SociétéTravail

Sophie, intérimaire de nuit à l’aéroport de Roissy : une « bouche-trou » traitée « comme de la merde »

Depuis plus de dix ans, chaque jour vers dix-sept heures, Sophie attend que son téléphone sonne. Ce coup de fil, c’est l’assurance de pouvoir aller bosser une fois la nuit tombée, à l’aéroport de Roissy. Une décennie d’intérim à se flinguer la santé, à subir les abus de pouvoir, le mépris et le sexisme au travail. Ouvrière de nuit, femme, épouse, maman, l’histoire de Sophie, c’est un peu celle de tous les galériens du travail. De ceux qui subissent pour gagner plus, mais perdent beaucoup. L’histoire d’une battante qui donne tout pour sa famille. Et qui ose aujourd’hui parler au nom des oubliés de la nuit.

Par Julien De Rosa, Louise S. Vignaud

SociétéTravail

Malika, 25 ans dans l’industrie automobile : « Bosser la nuit, on fait ça pour le salaire, mais je me fais voler »

Depuis vingt-cinq ans, Malika passe ses nuits en apnée à l’usine du groupe automobile Peugeot PSA, à Poissy, dans les Yvelines. De vingt-deux heures à cinq heures trente du matin, l’ouvrière automobile vit au rythme des gestes cadencés des machines, de la pression des chefs et des carrosseries de bagnoles qui défilent. Un reportage tiré de la série « Les oubliés de la nuit », publié par la revue en ligne Sans A.

Par Hélène Bléhaut, Rémi-Kenzo Pagès

SociétéInégalité

Jean-Claude : « Mon chez moi sur le trottoir, dans le 19e arrondissement de Paris »

Avec une enfance digne des Misérables, dix ans de cabane et trente ans de rue, Jean-Claude n’a jamais pu jouir d’une véritable intimité. Bains-douches, toilettes publiques et amour en pleine rue, le grand-père du quartier Jaurès, dans le 19e arrondissement à Paris, a dû, comme beaucoup d’autres, s’adapter. Mais même sur le trottoir, on a besoin d’un coin à soi. Jean-Claude lui, n’a jamais bougé du sien et l’a même aménagé. Il est aujourd’hui une figure du quartier. Les riverains, il les a connus tout-petits et les a vus grandir. Et pour la majorité d’entre eux, Jean-Claude est ici chez lui.

Par Benjamin Girette, Louise S. Vignaud

SociétéFéminisme

A Saint-Etienne, une nouvelle forme de pédagogie sociale émancipe les femmes et les enfants d’un quartier pauvre

Dans un quartier populaire de Saint-Etienne, des « ateliers de rue » sont proposés régulièrement aux enfants. Leur principe : un accueil libre, inconditionnel et gratuit. Sur cet espace en milieu ouvert, les enfants, parfois accompagnés par leurs parents, sont invités à prendre des initiatives et à coopérer. Ces ateliers s’inspirent d’une pédagogie sociale visant à expérimenter de nouvelles façons de vivre et d’éduquer collectivement, avec tous les âges et à partir de toutes les cultures. Cinq ans après leur mise en place, ces pratiques d’émancipation, qui recréent aussi du lien entre adultes, gagnent du terrain, mais sont peu soutenues par les politiques. Un « café des femmes » a également ouvert. Reportage.

Par Sophie Chapelle

DémocratieDroite extrêmes

Entre déclassement réel et préjugés fantasmés, cette France rurale qui se réfugie dans l’illusion du vote Le Pen

Dans la Manche, le vote en faveur du Front national a gagné du terrain lors des élections de 2015. Dans ces villages entre plages et bocages, délaissés par les activités économiques et désertés par les services publics, le sentiment d’abandon et de relégation attise les frustrations et les rancœurs. Une situation qui rend les habitants sensibles aux discours du FN, pointant du doigt des boucs émissaires ou rejetant en bloc « les élites ». Paroles de commerçants, d’ouvriers ou d’agriculteurs qui se déclarent tentés par le vote « Marine Le Pen ». Et ce, malgré toutes les contrevérités et les intox diffusées par le FN. Reportage.

Par Aurore Chaillou

DémocratieNéolibéraux

Présidentielle américaine : « Nous allons voir émerger une génération de nouveaux Trumps »

Les électeurs états-uniens n’ont d’autre choix qu’entre un milliardaire incontrôlable et une fidèle alliée de Wall Street. Tous deux sont largement impopulaires. Si le succès de Donald Trump auprès des « cols bleus en colère » a fait l’objet de nombreuses enquêtes, la responsabilité des démocrates dans le terrain politique toxique que sont devenus les États-Unis est demeurée relativement peu explorée. Le journaliste et essayiste Thomas Frank a analysé l’attrait grandissant des conservateurs parmi les classes populaires précarisées, et le rejet de ces dernières par les « Nouveaux démocrates », le courant « social-libéral » incarné par Hillary et Bill Clinton. Entretien.

Par Emmanuel Sanséau