Conflits - page 14

Articles

DémocratieDroits humains

La France s’apprête-t-elle à mener des assassinats ciblés avec ses drones militaires ?

L’armée française se livrera-t-elle prochainement à des exécutions extrajudiciaires par drones interposés au Mali, en Irak ou ailleurs ? Le ministère de la Défense étudie discrètement la question, dans la perspective d’armer les drones états-uniens « Reaper » que la France a achetés et de développer ses propres « drones tueurs » avec les grands groupes de l’industrie de l’armement. Autoriser les frappes de drones armés signifie, de fait, rétablir la peine de mort et risquer de commettre des crimes de guerre contre les populations civiles. Alors qu’aucun véritable débat public sur le sujet n’a encore eu lieu. Enquête.

Par Rachel Knaebel

Démocratie

Palestine : agriculture bio contre colonisation industrielle et pollution chimique

Au Nord-Ouest de la Cisjordanie, la ville de Tulkarem est coincée entre le mur de séparation et un complexe d’industries chimiques israélien venu polluer en toute impunité et protégé par l’armée. Résultat : maladies respiratoires, cancers ou allergies touchent massivement les habitants. Voisin direct de l’usine de Geshuri, la plus importante de la zone, Fayez Taneeb est activiste et fermier. Il s’oppose depuis trente ans à cette colonisation économique et environnementale. Ses armes : la résistance non violente et l’agriculture biologique. Reportage.

Par Antoine Besson

DémocratieMultinationales

Malgré les tortures et la répression, la France va-t-elle poursuivre ses ventes d’armes à l’Egypte ?

François Hollande accueille aujourd’hui le président égyptien Al Sissi. Au programme des discussions : plusieurs centaines de millions d’euros de contrats d’armement. Les organisations de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent pourtant de nombreux cas de répressions, d’arrestations, de tortures et de massacres d’opposants en Égypte. Le code de conduite européen en matière de vente d’armes stipule également de refuser toute exportation d’armes s’il existe « un risque manifeste » que celles-ci « servent à la répres­sion interne ». Le gouvernement de Manuel Valls s’inscrira-t-il dans la droite ligne de la position « sécuritaire » adoptée par Michèle Alliot-Marie lors des printemps arabes ?

Par Warda Mohamed

Démocratie

Quand des banques de « l’économie sociale » financent la bombe atomique

L’organisation néerlandaise Pax a analysé les financements dont profitent les industries de l’armement impliquées dans la fabrication, le stockage et l’entretien d’armes nucléaires. La plupart des grandes banques françaises, dont les banques mutualistes, figurent parmi ces investisseurs. Certaines, comme BNP Paribas, se sont pourtant dotées de charte leur interdisant de financer des armes dites « controversées », dont l’arme atomique. Ailleurs en Europe, des fonds d’investissement ont banni ce type de pratiques.

Par Rachel Knaebel

Démocratie

« Les victimes civiles sont redevenues le véritable objectif des guerres »

Les bombes pleuvent sur Gaza, tuant en grande majorité des civils. Les Nations Unies viennent de condamner les violations des droits de l’Homme par l’armée israélienne, dont les tactiques militaires vont à l’encontre du droit international. Celle-ci argue de sa « retenue » ou de sa « moralité ». Mais coups de téléphone d’avertissement et tirs de « missiles préventifs » ne suffisent pas à dédouaner des morts causés par ces frappes. « Aujourd’hui près de 80% de toutes les victimes de guerre sont des civils », explique la chercheuse britannique Mary Kaldor. « Les effets collatéraux indésirables et illégitimes des anciennes guerres sont devenus le principal mode de combat des nouvelles guerres ». Frapper les civils redevient un objectif stratégique pour affaiblir l’adversaire, plus qu’un « dommage collatéral ». Reportage.

Par Eros Sana

Démocratie

« Je me bats pour libérer Israéliens et Palestiniens du système d’apartheid »

« Comment les médias internationaux peuvent-ils avancer qu’Israël, le quatrième exportateur d’armes au monde, a le droit de se défendre, mais pas les Palestiniens, dont le territoire est occupé depuis des décennies ? », questionne Mustafa Barghouti, médecin, fondateur de la principale ONG médicale palestinienne, the Palestinian Medical Relief Center. Ce militant non-violent, co-fondateur du mouvement BDS, Boycott-Désinvestissement-Sanctions, qui vise à forcer économiquement le gouvernement israélien à mettre un terme à l’occupation des territoires palestiniens, nous a reçu à Ramallah deux jours avant le début de l’opération terrestre à Gaza. Entretien.

Par Eros Sana

DémocratieDroits humains

Offensive israélienne sur Gaza : les enfants palestiniens paient un lourd tribut

Depuis le début de l’opération militaire israélienne contre Gaza, le 7 juillet, 230 Palestiniens ont été tués. Une victime sur cinq est un enfant. Des enfants qui paient un lourd tribut à chaque offensive : ils sont des centaines à avoir été blessés, des milliers à avoir perdu un proche ou leur maison, des dizaines de milliers à ne plus avoir accès à l’eau. Sans oublier les lourdes conséquences psychologiques. Une catastrophe humanitaire qui aura « des conséquences alarmantes pour les futures chances de paix, de stabilité et d’entente », alerte l’Onu. De notre envoyé spécial.

Par Eros Sana

DémocratieTerrorisme

Avec Daech, « il y a là un piège fatal pour la stabilité et la paix civile à l’intérieur de chaque société »

Onze ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis, le pays risque encore et toujours de s’enfoncer dans la guerre civile. Un nouveau mouvement djihadiste, l’Etat islamique en Irak et au Levant, créé en Syrie, contrôle de fait la moitié occidentale du pays. « Ce qui est encore plus préoccupant c’est qu’existe maintenant une mythologie héroïque du djihadisme qui peut toucher beaucoup de monde », analyse Bernard Dréano, qui préside le Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale. Une idéologie sectaire qui profite aussi des abandons de la gauche en matière de solidarité internationale : vis-à-vis des Palestiniens comme du mouvement révolutionnaire syrien, coincé entre la dictature de Bachar Al-Assad et les djihadistes.

Par Ivan du Roy

Débats

Pendant que les chefs d’Etat se retrouvent en Normandie, un forum social de la paix se tient à Sarajevo

Un siècle après le déclenchement du premier conflit mondial, l’Europe s’apprête à célébrer la paix et la démocratie à Sarajevo. Tout un symbole : c’est à Sarajevo que s’est déroulé l’attentat qui a entraîné l’Europe dans la boucherie, mais c’est aussi la ville qui, il y a à peine vingt ans, connaissait l’un des sièges les plus longs de l’histoire des guerres européennes : 1330 jours sous le feu de l’artillerie et des snipers de la droite nationaliste serbe. Une ville et un pays – la Bosnie-Herzégovine – qui, derrière les beaux discours, demeurent marginalisés par l’Union européenne. A côté des coûteuses commémorations officielles, associations altermondialistes et mouvements sociaux bosniaques y organisent un « Peace Event » du 6 au 9 juin.

Par Bernard Dréano

Débats

Génocide des Tutsis : « Que l’État ait la dignité de reconnaitre ses erreurs »

Vingt ans après le génocide des Tutsis et le massacre d’opposants, déclenché le 6 avril 1994 au Rwanda, la justice française vient pour la première fois de juger et de condamner un Rwandais séjournant en France. « N’est-il pas grandement temps d’oser regarder le passé en face ? » interpelle un collectif de rescapés, chercheurs, écrivains, chanteurs, journalistes et militants associatifs. Dans une lettre ouverte à Alain Juppé, ministre des affaires étrangères à l’époque du massacre, ils pointent des contradictions et omissions dans son discours qui dédouaneraient les dirigeants français de toute responsabilité. « Nous souhaitons que l’État qui nous représente ait la dignité de reconnaitre ses erreurs », écrivent-ils.

Par Collectif