Menaces sur la santé publique - page 9

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ÉcologieToxique

En France, il reste 20 millions de tonnes d’amiante disséminées dans les bâtiments

Pour beaucoup, l’amiante, c’est fini. Ce matériau hautement cancérogène, interdit en 1997, est pourtant encore présent dans des dizaines de milliers de bâtiments, disséminé des sols aux plafonds, dans les plinthes, les vide-ordures ou les toitures. Un vaste plan national d’éradication de l’amiante se fait attendre. Du repérage de l’amiante aux contrôles des conditions de travail sur les chantiers de désamiantage, la protection des travailleurs est très inégale. Certains spécialistes du dossier évoquent même une prochaine catastrophe sanitaire. De nouvelles victimes viendront-elles s’ajouter aux 3000 à 4000 personnes terrassées chaque année, en France, par l’amiante ?

Par Nolwenn Weiler

DémocratieMultinationale

De Fillon à Macron : offensive générale contre le principe de précaution aux dépens de la santé publique

Il y a bientôt vingt ans, le Conseil d’État s’appuyait sur le principe de précaution pour empêcher la culture de maïs transgénique en France. Depuis, le principe de précaution est invoqué pour tenter de freiner la banalisation de produits toxiques, des pesticides aux perturbateurs endocriniens, en passant par les nanoparticules. Ce principe est désormais la cible de François Fillon. De son côté, Emmanuel Macron affirme vouloir concilier le principe de précaution avec un « principe d’innovation », s’alignant ainsi sur les exigences de l’industrie chimique, pétrolière ou du tabac et de leurs lobbies. Une manière de neutraliser cet acquis essentiel pour l’environnement et la santé, au profit du libre-marché.

Par Sophie Chapelle

ÉcologieToxique

Irène Frachon : « Dans l’affaire du Mediator, les criminels ne sont toujours pas inquiétés »

Suite au décès de certains de ses patients, victimes d’hypertensions artérielles, Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, commence à mener une enquête médico-policière sur le Mediator dès 2007. Avec l’aide de collègues, elle parvient à prouver les effets toxiques de ce médicament et contraint le laboratoire Servier à le retirer de la vente en 2009. Sept ans plus tard, la bataille est loin d’être terminée : le procès pénal se fait toujours attendre, et les victimes peinent à se faire indemniser. A l’occasion de la sortie du film La fille de Brest (170 000 entrées en une semaine), qui raconte cette affaire, Basta! s’est entretenu avec une lanceuse d’alerte déterminée, pour ses patients, à mener la bataille jusqu’au bout.

Par Sophie Chapelle

SociétéSanté

Comment des laboratoires pharmaceutiques rémunèrent des médecins pour des études scientifiquement contestées

Chaque année, les grands laboratoires pharmaceutiques dépensent des millions d’euros en « études observationnelles ». Le principe ? Rémunérer des médecins pour qu’ils transmettent à ces mêmes labos des données concernant les effets des médicaments prescrits sur leurs patients. Problème : entre des objectifs scientifiques et sanitaires louables, et des pratiques commerciales visant à assurer la prescription de leurs produits par les médecins concernés, la frontière est parfois floue. Et les intérêts économiques en jeu colossaux. La pratique est très répandue en Allemagne, mais aussi en France. La transparence, beaucoup moins. Les patients et la Sécurité sociale, qui finance les prescriptions, s’y retrouvent-ils ? Basta! a mené l’enquête.

Par Rachel Knaebel, Simon Gouin (Grand Format)