Démocratie - page 93

Démocratie !

Fermeture de la télévision publique grecque : un nouveau pas vers un régime autoritaire

Frappée par l’austérité, placée sous tutelle de la Commission européenne, la Grèce vient de franchir une nouvelle étape vers l’autoritarisme. Le 11 juin, le gouvernement a brutalement fermé par décret la radio-télévision publique. Sous prétexte de réduire le nombre de fonctionnaires, il se débarrasse ainsi d’un vecteur d’informations de plus en plus gênant. Au profit des chaînes privées, contrôlées par des intérêts économiques proches du pouvoir. Basta! était aux côtés des milliers de manifestants qui ont entouré le siège de la radio-télévision pour retarder l’assaut des forces de l’ordre.

Par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy

Mesure liberticides

Comment les États privatisent la délivrance des visas

La France et d’autres États confient à des prestataires privés une partie de la procédure des demandes de visas. De la prise de rendez-vous au recueil des données biométriques, ce n’est plus à un fonctionnaire que l’on s’adresse mais à une société privée. Un marché monopolisé par quelques entreprises. Conséquences : hausse du coût pour les demandeurs et risques pour la sécurité des données. Avec la généralisation du visa biométrique et la privatisation des procédures, la possibilité de voyager et les flux migratoires seront-ils bientôt sous le contrôle des multinationales ? Enquête.

Par Rachel Knaebel

Démocratie !

Au Canada, les Premières nations sonnent la révolte sociale et écologiste

« L’inertie, c’est fini ! ». Tel est le slogan qui marque le réveil des Premières nations canadiennes. Frappés par de graves inégalités et discriminations, menacés par la folie extractive de l’industrie pétrolière et minière, ignorés du gouvernement ultra-conservateur, peuples autochtones, métis et inuits du Canada sonnent la révolte sociale et écologique. Mené par des femmes, leur mouvement multiforme, Idle No More, s’étend des lointaines plaines glacées aux métropoles, en passant par les réseaux sociaux.

Par Emmanuelle Walter

Que reste-t-il du mouvement Occupy qui a secoué Wall Street ?

Certains le disent terminé. Où en est le mouvement Occupy ? Parti de New York à l’automne 2011, il s’est étendu à l’Amérique du Nord, et a essaimé en Europe. En quelques mois, Occupy a permis à des centaines de milliers de personnes de se politiser et de prendre conscience de l’ampleur des inégalités sociales et de la domination économique : les « 1% » d’ultra privilégiés face à la « multitude » des 99%. Si les tentes ont disparu de l’espace public, « l’esprit d’Occupy alimente les mobilisations contre le changement climatique, la dette ou le mal-logement », assure Maria Poblet, membre du mouvement aux Etats-Unis. Entretien.

Par Sophie Chapelle

Mesure liberticides

La France construit sa politique anti-Roms sur des cadavres

Dans la nuit du 12 au 13 mai, un incendie a ravagé une usine désaffectée de Lyon, où vivaient 200 Roms. Bilan : trois morts. Pour des « raisons de sécurité », l’électricité avait été coupée quelques jours auparavant, obligeant les habitants à s’éclairer à la bougie. Face à la souffrance des familles endeuillées, Manuel Valls n’apporte aucun réconfort. Et promet de continuer sa politique de démantèlement et d’évacuation des campements.

Par Philippe Alain

Société générale : le PDG augmenté de 75%, le guichetier de 1%

La Société générale a annoncé la suppression d’un millier de postes, dont la moitié en France. Objectif : redresser le cours de l’action, augmenter le bénéfice du groupe et diminuer l’exposition aux risques. Une future réduction des coûts qui ne concerne pas le PDG Frédéric Oudéa, qui voit sa rémunération approcher les 2,5 millions d’euros, ni les traders de la banque qui renouent avec une croissance extravagante de leurs bonus. Le guichetier, lui, attend la restructuration à venir.

Par Ivan du Roy

Classe populaires

En Hongrie, les victimes de la crise financière sont traitées comme des délinquants

Pris dans la tourmente de la crise financière, confronté à l’appauvrissement et au surendettement massif de centaines de milliers de familles incapables de rembourser leurs emprunts, le gouvernement ultra-conservateur hongrois choisit de criminaliser les sans-abris et de sélectionner les candidats à un logement social selon des critères moraux. Bienvenue dans l’autre laboratoire européen de la crise.

Par Krisztina Keresztély