Entretiens - page 28

Articles

Démocratie

« La dette neutralise le temps, matière première de tout changement politique ou social »

Emprunt, crédit, créanciers, débiteurs, déficits, remboursement, taux d’endettement, « pacte budgétaire »… La dette est partout, elle a envahi nos vies. Or la dette n’est pas seulement économique, elle est avant tout une construction politique. Elle n’est pas une conséquence malheureuse de la crise : elle est au cœur du projet néolibéral et permet de renforcer le contrôle des individus et des sociétés. « Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie », nous explique le sociologue et philosophe Maurizio Lazzarato (auteur de La Fabrique de l’homme endetté). Entretien.

Par Agnès Rousseaux

DémocratieDémocratie !

Grèce : « Ce que nous ne devons pas, nous ne le paierons pas »

Où en est la contestation sociale en Grèce ? Un an après l’occupation de la place Syntagma, devant le Parlement athénien, de nouvelles formes de résistance populaire ont émergé : services sociaux auto-organisés dans les quartiers, ventes de produits agricoles contournant la grande distribution, ou audit citoyen sur les dépenses publiques… La journaliste grecque Ira Sinigalia dresse pour Basta! le bilan d’un mouvement en devenir, malgré la répression policière et le retour de l’extrême droite.

Par Sophie Chapelle

ÉcologieBiodiversité

Comment s’enrichir en prétendant sauver la planète

La planète, nouvel objet à but lucratif ? Demain, des ONG pourront acheter des quotas de baleines pour les protéger. Les parcs naturels pourront être évalués par des agences de notation. Les performances des forêts en matière de recyclage du carbone seront quantifiées. Des produits financiers dérivés vous assureront contre l’extinction d’une espèce. « Nous sommes en train d’étendre aux processus vitaux de la planète les mêmes logiques de financiarisation qui ont causé la crise financière », dénonce le chercheur Christophe Bonneuil, à l’occasion de la conférence Rio+20. Entretien.

Par Sophie Chapelle

ÉcologieAgriculture

Pierre Rabhi : « Si nous nous accrochons à notre modèle de société, c’est le dépôt de bilan planétaire »

« La croissance est un problème, pas une solution », affirme Pierre Rabhi, paysan-philosophe. Face à la disparition des questions écologiques dans le débat politique, et à la frénésie marchande, il invite à repenser la vie sur un mode à la fois « sobre et puissant ». Et à inventer, pour éviter des explosions sociales et un chaos généralisé, un autre modèle de civilisation. Entretien.

Par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy

Alternatives

Jacques Généreux : comment le Front de gauche compte financer sa révolution sociale et écologique

130 milliards d’euros, tel serait le coût de l’ensemble des mesures que souhaitent mettre en œuvre Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche. Suppression des niches fiscales, augmentation des impôts pour les plus fortunés, emprunt auprès de la Banque de France, mais aussi aide aux PME pour amortir le coût d’un Smic à 1 700 euros… L’économiste du Parti de gauche Jacques Généreux répond à nos interrogations. Interview filmée.

Par Agnès Rousseaux

AlternativesEconomie partagée

Paul Ariès : un « socialisme gourmand » pour en finir avec la gauche triste

La gauche militante serait-elle encore trop austère, le socialisme trop grisâtre et l’écologie trop culpabilisante ? Pour contrecarrer la « mauvaise jouissance » et l’assouvissement immédiat du désir consumériste que véhicule le capitalisme, le politologue Paul Ariès prône un « socialisme gourmand ». Ou comment articuler plaisirs et revendications dans le cadre d’expérimentations alternatives, premières étapes vers une rupture avec le système prédateur actuel.

Par Agnès Rousseaux

DémocratieEcologiste

Présidentielle 2012 : la valeur « travail » vue par la gauche et la droite

Le slogan « travailler plus pour gagner plus » avait marqué la campagne présidentielle de 2007. Cinq ans plus tard, la question du travail s’est estompée au profit de la notion de « compétitivité ». Mais qu’en est-il des salariés, de leurs conditions de travail, de l’état de la démocratie sociale, du droit à la retraite, d’une nouvelle portée émancipatrice du travail face au mal-être qui se répand ? Notre entretien croisé entre le ministre du Travail, Xavier Bertrand, et des représentants de François Hollande, de Jean-Luc Mélenchon et d’Eva Joly révèle deux visions inconciliables.

Par Ivan du Roy

DémocratieEcologiste

Pascal Canfin : pourquoi il ne faut jamais croire les banques

Où en est la régulation du secteur bancaire et financier ? Quatre ans après le début de la crise, le bilan est bien maigre, déplore Pascal Canfin, député européen écologiste et cofondateur de Finance Watch. Après avoir bénéficié de la généreuse assistance des États, les banques et leurs dirigeants freinent la moindre tentative de régulation et continuent d’organiser la fraude fiscale. Pourtant, plusieurs mesures simples existent pour reprendre le contrôle de la finance folle. Entretien.

Par Agnès Rousseaux

SociétéArt et cultures

Bernard Stiegler : « Le marketing détruit tous les outils du savoir »

Vous êtes fatigués des petites phrases, des analyses politiques et médiatiques incapables de se projeter au-delà du prochain sondage ? Basta!, en partenariat avec Soldes, la revue « pop et intello », vous propose une interview fleuve du philosophe Bernard Stiegler. Disciple de Derrida, il dirige l’Institut de recherche et d’innovation et a cofondé l’association Ars Industrialis. Face à la domination du marketing et à l’hégémonie du capitalisme financier, qui font régresser nos sociétés, il est urgent, pour Stiegler, de changer de modèle : passer d’une société de consommation à une économie de la contribution, qui aurait pour pilier la révolution numérique.

Par Rédaction

DémocratieMesure liberticides

« La chute de Nicolas Sarkozy ne signifiera pas la fin du sarkozysme »

Qu’est-ce que le sarkozysme ? En cas de défaite du président sortant, comment tourner la page d’un quinquennat qui aura profondément divisé la France et ses habitants ? Insidieuse et pernicieuse, l’idéologie sarkozyste s’est instillée progressivement dans les esprits jusqu’à y infliger des dégâts immenses. Tel est l’analyse du magistrat Serge Portelli, vice-président au tribunal de Paris et auteur du livre Le Sarkozysme sans Sarkozy. Quelle est donc cette « pensée » qui nous gouverne ? Éléments de réponse avec un magistrat engagé.

Par Anthony Laurent