Transformer le travail - page 23

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Alternatives

« Un métier n’est pas là pour vous emprisonner mais pour vous rendre libre »

Daniel Testard est un boulanger atypique. Il ne travaille que deux jours par semaine pour pouvoir s’occuper de son jardin, pratiquer le chant et la musique, écrire et s’exercer à la méditation. Il ne vend pas lui-même son pain : il fait confiance à ses clients qui paient directement leurs achats, dans une corbeille. Il récupère l’eau de pluie, qu’il filtre et incorpore aux farines de blé anciens, biologiques, qu’il se procure illégalement. « J’ai toujours résisté à l’idée que soit on augmente son chiffre d’affaires, soit on disparaît. » Une pratique construite depuis 30 ans, à Quily, dans le Morbihan, qui vise à bâtir une vie harmonieuse où le travail n’aliène pas mais rend libre.

Par SideWays

ÉcologiePollution

« Devoir de vigilance » : une loi pour protéger les oubliés de la mondialisation néo-libérale

La loi instaurant un « devoir de vigilance » pour les multinationales françaises en matière sociale et environnementale, a finalement été votée ce 30 mars. Si la gauche dans son ensemble s’est prononcée en faveur du texte, la droite s’y est opposée au nom de « la compétitivité » des entreprises. Ce texte est pourtant censé apporter une réponse à des catastrophes comme celles du Rana Plaza au Bangladesh, ou à de futurs drames sociaux et pollutions environnementales dans lesquels seraient impliquées des grandes entreprises françaises. Des inquiétudes demeurent également quant à la volonté du gouvernement et du ministre de l’économie Emmanuel Macron de faciliter sa mise en œuvre.

Par Ivan du Roy

DémocratieMesure liberticides

Sanctionnés pour engagement syndical : quand la Poste entrave les libertés fondamentales

La répression syndicale bat son plein à la Poste. Mises à pied, tentatives de licenciements et… révocation de fonctionnaire. Cette sanction gravissime n’y avait pas été prononcée depuis un demi-siècle. Un délégué syndical de Sud vient d’en faire les frais. Son crime : ne pas avoir demandé l’autorisation de la direction avant de s’exprimer devant des salariés. Pour entraver l’exercice du droit syndical, la direction de La Poste profite du flou juridique qui entoure l’entreprise publique devenue société anonyme. Dans un contexte de restructuration permanente : en moyenne, 6 000 emplois sont supprimés chaque année depuis dix ans.

Par Sophie Chapelle

ÉcologiePollution

Gouvernement et députés sacralisent l’irresponsabilité des multinationales

Les grandes entreprises françaises ne seront pas soumises à un « devoir de vigilance » vis-à-vis de leurs sous-traitants. Cette proposition de loi issue d’une poignée de députés socialistes et écologistes sera, au mieux, vidée de son contenu, au pire jetée à la poubelle. Le projet de loi Macron obligeait de son côté les entreprises à être gérées « dans le respect de l’intérêt général économique, social et environnemental ». Cette définition a disparu de la loi pendant que journalistes et lanceurs d’alertes sont criminalisés au nom du « secret des affaires ». Pourtant, l’opinion publique est largement favorable à une meilleure régulation des multinationales.

Par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)

DémocratieMesure liberticides

Dialogue social : menaces sur la liberté d’expression et la santé de millions de salariés

Les négociations sur la « modernisation du dialogue social » déboucheront finalement sur un projet de loi. L’accord rédigé par le Medef et négocié jusqu’en janvier n’ayant pas été signé. Le texte remettait en cause l’expression collective de millions de salariés, largement entravée. Une offensive reprise en partie par le gouvernement. Les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), un outil précieux et indispensable pour protéger la santé des travailleurs, seront très affaiblis. Et les moyens dont disposent les représentants du personnel grandement diminués, creusant encore davantage l’asymétrie de l’information entre directions d’entreprises et salariés. Décryptage d’un déni de démocratie sociale, qui risque de se reproduire avec la loi en préparation.

Par Ivan du Roy

Ça bouge !

Medef et gouvernement veulent « affaiblir les droits collectifs des travailleurs »

La négociation collective entre syndicats et patronat reprend ces 15 et 16 janvier. L’enjeu : la modernisation du dialogue social. Le Medef souhaite remettre en cause les modes de représentation des salariés au sein des entreprises. En clair, réduire drastiquement la possibilité pour les salariés d’intervenir, voire de s’opposer, aux choix de l’employeur. Les Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) risquent ainsi d’être supprimés alors qu’ils jouent un rôle crucial pour la protection de la santé des travailleurs. Voici un appel à mobilisation lancé par des médecins du travail, des inspecteurs du travail, des syndicalistes et des chercheurs.

Par Collectif

AlternativesEconomie partagée

Loin de l’agrobusiness, une coopérative favorise l’alimentation solidaire et l’économie locale

Structurer une filière de l’alimentation locale et biologique, depuis la transformation jusqu’à la distribution des aliments. C’est tout l’enjeu du Groupement régional alimentaire de proximité (Grap), une coopérative lyonnaise autour de laquelle gravitent des épiceries, des magasin de producteurs, des restaurants, des boulangers… Ensemble, ils mutualisent des moyens, s’entraident, se forment, le tout dans un état d’esprit d’économie solidaire. Et lancent de nouveaux projets avec la volonté que la consommation responsable change d’échelle. Reportage auprès de professionnels engagés.

Par Sophie Chapelle

SociétéTravail

Dialogue social : pourquoi le Medef ne veut pas entendre parler du modèle allemand

En France, syndicats et patronat tentent de discuter d’une réforme de la représentation des salariés dans les entreprises. Le Medef vient de soumettre ses revendications : une vision caricaturale du dialogue social, qui relèvera en grande partie du bon vouloir de l’employeur. Le ministre du Travail François Rebsamen avait même proposé avant l’été de suspendre les obligations des employeurs en la matière. Bizarrement, le modèle allemand, brandi à l’envi sur d’autres sujets, est sur cette question totalement ignoré. Et pour cause : les salariés y ont un pouvoir bien plus grand qu’en France. Même si tout n’y est pas rose.

Par Ivan du Roy, Rachel Knaebel