Transformer le travail - page 22

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AlternativesEconomie partagée

1200 salariés, pas de patron et aucune hiérarchie : les secrets de la coopérative Cecosesola au Venezuela

Des supermarchés, un hôpital, des productions agricoles, des services d’épargne… La coopérative vénézuelienne Cecosesola propose ses services à des dizaines de milliers de personnes et des prix très abordables. L’entreprise fonctionne sans hiérarchie ni patron. Son secret : l’autogestion intégrale et un fonctionnement horizontal permanent. Une initiative présentée dans un webdocumentaire, « Poder sin poder, l’autogestion au quotidien », qui nous emmène à la rencontre de douze projets radicalement démocratiques, en Espagne, en Argentine et au Venezuela.

Par Edith Wustefeld, Johan Verhoeven

SociétéDiscrimination

Pays riche et vieillissant, adepte de l’austérité, cherche infirmier européen pauvre pour emploi au rabais

Avec une population vieillissante, l’Allemagne manque cruellement de main d’œuvre, en particulier pour travailler dans le secteur de la santé. Hôpitaux, cliniques, maisons de retraites et structures de soins à domicile recrutent massivement. Heureuse coïncidence : les agences de recrutement disposent d’un vivier d’infirmiers venus de l’est et du sud de l’Europe. Des personnels soignants souvent très qualifiés qui cherchent à échapper à l’austérité ou à la pauvreté. Mais entre des salaires bas, des contrats de travail aux clauses abusives et l’absence de droits sociaux, l’Allemagne n’est pas un eldorado. Loin de là.

Par Rachel Knaebel

SociétéService publics

Compétitivité, reporting, management par objectifs : peut-on vraiment chiffrer la valeur de votre travail ?

Des chaînes de production aux salles de classes, des plateformes téléphoniques aux hôpitaux, le management par les chiffres, les « entretiens d’évaluation » et les reporting, ont envahi le monde du travail. Une tendance qui s’appuie sur la quête d’une traduction financière rapide et frappe le secteur privé comme public. Cette évaluation du travail uniquement quantitative demeure « partiale et partielle », explique la chercheuse Marie-Anne Dujarier. Et nuit à l’activité, quand elle ne dégrade pas la santé des salariés : « Souvent, les salariés estiment passer de 20% à 30% de leur temps à quantifier leur travail pour les besoins de l’évaluation. » Entretien.

Par Ivan du Roy

Alternatives

« Ici, on apprend à parler et à écouter, pas la soumission » : bienvenue au lycée expérimental de Saint-Nazaire

Imaginez une école où les cours ne sont pas obligatoires, où il n’y a ni notes ni contrôles, où les élèves participent à la gestion de leur établissement, et où il n’y a pas de violences. C’est le quotidien du lycée expérimental de Saint-Nazaire qui a ouvert ses classes il y a trente ans. Mis en place pour répondre aux manques de motivation et à l’échec scolaire, cet établissement alternatif accueille chaque année 150 élèves, dont de nombreuses « gueules cassées » de l’Education nationale. Accompagnés par une vingtaine d’enseignants, ils construisent eux-mêmes leur formation et choisissent les matières qu’ils souhaitent étudier, des apprentissages classiques jusqu’à la climatologie ou la physique nucléaire. Une découverte très concrète de l’autonomie et de la démocratie.

Par Nolwenn Weiler

SociétéLutte sociales

Quand les artistes libèrent la parole des employés et des ouvriers

Etouffé par le management par les chiffres, méconnu des politiques, le travail « réel » se produit sur scène. Grâce à quelques compagnies théâtrales dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Seine-Saint-Denis, des employés, ouvriers et cadres peuvent s’exprimer librement sur leur métier, le sens qu’ils donnent à leur travail, les contraintes que fait peser le management par objectifs, les plans de restructuration et les luttes sociales. Bref, pouvoir parler de leur vie et de leur ressenti sans qu’on leur renvoie un taux de chômage ou de croissance, ou une convocation préalable à licenciement.

Par Naly Gérard

ÉcologieToxique

Risques toxiques : comment les cancers des ouvriers sont occultés par les industriels

Souvent convoquée pour énoncer des vérités indiscutables, la science n’est pas neutre. Depuis 50 ans, elle participe même activement au développement incontrôlé des risques industriels : amiante, nucléaire, pesticides ou perturbateurs endocriniens. C’est ce que révèle le livre La science asservie. Santé publique : les collusions mortifères entre industriels et chercheurs., écrit par Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste des questions de santé au travail. Elle y défend aussi une autre conception du travail scientifique, ancré dans la réalité des ouvriers, premières victimes des risques industriels. « En 1984, un ouvrier avait quatre fois plus de risques de mourir d’un cancer qu’un cadre supérieur. En 2008, ce risque est dix fois plus élevé », explique-t-elle. Entretien.

Par Nolwenn Weiler

Débats

Ingénieurs, ils refusent la prédominance du « système technicien »

Et si, pour transformer la société, on commençait par faire évoluer la formation des étudiants ? L’association Ingénieurs sans frontières publie un manifeste pour changer de perspectives. Comment enseigner l’esprit critique aux étudiants ? Comment apprendre une science au service de tous ? Comment former des élèves capables de se projeter dans des actions collectives ? Comment révéler le sens politique de la technique ? Un manifeste à lire d’urgence, pour que la formation, notamment des ingénieurs, ne vise plus « formater à l’exercice d’une pensée dominante ».

Par Collectif

SociétéTravail

Comment le gouvernement veut « moderniser » le dialogue entre patrons et salariés

Une loi qui « simplifiera » le dialogue entre patrons et salariés dans les entreprises. Telle est l’ambition du gouvernement. Les partenaires sociaux ayant échoué à se mettre d’accord en janvier, c’est le gouvernement qui tranche : le ministre du Travail vient de présenter en Conseil des ministres son projet de loi sur le dialogue social et l’emploi. Un texte qui ne satisfait ni les syndicats ni le patronat. Et qui, en voulant simplifier les « contraintes » pour les employeurs, vient réduire une fois de plus les droits des salariés.

Par Nolwenn Weiler