Grands projets inutiles ?

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes deux fois plus cher que moderniser celui de Nantes

Grands projets inutiles ?

par Nolwenn Weiler

« Réhabiliter Nantes-Atlantique coûterait deux fois moins cher que construire Notre-Dame-des-Landes. » C’est l’une des premières conclusions tirées du rapport des médiateurs sur le projet de Notre-Dame-des-Landes, et livrées par le quotidien Ouest-France. Remis au premier ministre ce mercredi 13 décembre, le rapport a été coordonné par trois médiateurs nommés en juin dernier par le gouvernement. Leur mission ? Synthétiser les avantages et inconvénients de chacune des options – construire un nouvel aéroport à Notre-dame-des-Landes ou aménager celui de Nantes Atlantique – et formuler des recommandations. Près de 200 personnes - essentiellement des hommes - représentant les élus, le monde des entreprises, le monde agricole, les associations favorables ou hostiles au projet de NDDL, ont été auditionnées. « L’objet des auditions était d’écouter les points de vue exprimés par les personnes auditionnées, pour comprendre les arguments avancés par chacun dans les débats en cours. »

En plus de ces auditions, les médiateurs ont pris en compte les nombreux travaux et rapport existants sur le sujet. Ainsi que les conclusions des nouvelles expertises qu’ils ont commandées : les impacts environnementaux d’un éventuel aménagement de l’actuel aéroport sur la réserve naturelle de Grand Lieu, située à quelques kilomètres au sud des pistes, les besoins de réfection de la piste de Nantes-Atlantique, et l’évaluation du bilan carbone des différentes options.

Ces expertises complémentaires ont amené les médiateurs à conclure à un coût global deux fois plus élevé pour la construction d’un nouvel aéroport. Pourquoi une telle différence avec les estimations passées ? Le coût indirect de la fermeture de la piste de Nantes-Atlantique pendant le temps des travaux était évalué par l’étude de 2013 de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) à 85 millions d’euros, avec trois à six mois de fermeture. L’expertise commandée par les médiateurs, qui sera rendue publique ce mercredi 13 décembre, retient 35 millions d’euros, pour neuf semaines de fermeture environ. Au total, réaménager Nantes Atlantique en vue d’accueillir 9 millions de passagers en 2040 coûterait de 415 à 545 millions d’euros ; contre 992 millions d’euros pour le projet prévu par l’État à Notre-Dame-des-Landes. Un nouvel aéroport serait donc deux fois plus cher qu’une modernisation de l’existant.