Grands projets

Ramdam sur le macadam : les 21 et 22 octobre, manif’action contre l’A69

Grands projets

par Rédaction

« Les collectifs mèneront la lutte jusqu’à son terme », assurent les organisateurs de la mobilisation contre l’autoroute A69 qui se tient ce week-end entre Castres et Toulouse, en réponse à la déclaration du gouvernement de faire aboutir ce projet.

« Le gouvernement conduira le projet jusqu’à son terme », a indiqué le ministère des Transports le lundi 16 octobre. Le chantier du projet d’autoroute A69 reliant Castres à Toulouse a repris. Il avait été partiellement mis en pause le 10 octobre, à la suite d’une proposition de médiation de la préfecture du Tarn et de la région Occitanie [1]. Cette perspective de médiation avait conduit quinze militantes à mettre un terme à leur grève de la faim, et de la soif pour trois d’entre eux.

Deux réunions ont ainsi été organisées le vendredi 13 octobre – une première avec les élues du territoire, suivie d’une seconde avec les associations opposées au projet d’autoroute [2]. Les autorités publiques ont invoqué l’état avancé des travaux - 36% du chantier aurait déjà été réalisé - pour justifier l’impossible retour en arrière. Elles auraient également souligné l’absence de légitimité démocratique des associations face à celle des élues qui ont voté la construction de l’autoroute. Refusant de participer à des groupes de travail pour réfléchir à des mesures de compensation environnementale, les associations ont décidé de mettre fin à la réunion.

« Surdité du gouvernement »

Affiche de la mobilisation contre l’A69
Les 21 et 22 octobre 2023.

La veille de cette réunion, sept organisations et collectifs [3] ont rencontré le ministre des Transports Clément Beaune « pour entendre ses propositions sur la revue en cours des projets routiers ». « Ce rendez-vous prévu de longue date s’inscrivait dans le cadre du travail de plaidoyer que nous menons depuis plus d’un an pour une rupture avec la politique du tout-routier menée par l’État Français depuis des décennies » précisent-elles dans un communiqué. Elles en sortent « consternées par la surdité du gouvernement à nos appels au bon sens et à la responsabilité. »

Des abandons de projets routiers auraient bien été évoqués par le ministre, mais ceux ci n’auraient, selon les organisations, « plus de faisabilité financière ni politique ». Ces organisations ne croient pas davantage aux promesses de décarbonation du secteur des transports et de compensations environnementales qui ne sont « ni à la hauteur, ni pertinentes par rapport aux enjeux globaux ». « Le gouvernement choisit de soutenir la destruction de la biodiversité, des terres agricoles et naturelles, l’augmentation des pollutions et émissions de gaz à effet de serre, en dépit des appels répétés des citoyennes et des scientifiques », dénoncent-elles. Pour rappel, plus de 1500 scientifiques ont récemment appelé le président de la République à renoncer à l’A69 considérée comme un projet « délétère et injustifiable ».

Mobilisation les 21 et 22 octobre

A l’issue de cette rencontre avec Clément Beaune, les organisations ont rappelé leur demande d’un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers, et appelé à une mobilisation citoyenne massive contre le projet d’A69 les 21 et 22 octobre. « Ce qui se joue ici n’est pas seulement 400 hectares de terres, c’est toute une politique d’artificialisation et de mobilité qui est remise en cause. Dans le Tarn, ou ailleurs, nous ne voulons plus de ces autoroutes du siècle dernier », ont écrit également plusieurs organisations locales. « Les collectifs mèneront la lutte jusqu’à son terme », a par ailleurs annoncé La voie est libre le 16 octobre, en réponse à la déclaration du gouvernement de faire aboutir ce projet.

Intitulée « Ramdam sur le macadam », cette mobilisation est notamment portée par le mouvement des Soulèvements de la terre qui considère que « la lutte contre cette autoroute est décisive pour les terres du Tarn et pour toutes celles que le bitume menace ». « Soyons nombreuxses et déterminées pour bloquer les chantiers en cours et leur barrer la route », écrivent-ils dans leur appel. « Ramenons de quoi camper sur place, résister aux travaux, grimper dans les arbres... Imaginons ensemble de multiples stratégies pour défendre les terres en bloquant les travaux. »

Lundi 16 octobre, des occupations sont en cours sur trois lieux - La Prade, La Bourélié et le Bernazobre. Selon les informations en provenance des collectifs locaux La voie est libre et Extinction Rébellion Toulouse, opposés à l’A69, les grimpeurs qui occupent actuellement les arbres sont menacés d’être délogés avec l’arrivée des gendarmes. Un appel international à grimpeurs a ainsi été lancé par Thomas Brail, co-fondateur du Groupement national de surveillance des arbres (GNSA).

 Informations pratiques :

Photo de une : Lors du rassemblement contre l’A69 les 22 et 23 avril 2023/©Extinction Rebellion

Notes

[1Le chantier s’est poursuivi entre le communiqué du 10 octobre et la réunion du 13 octobre. Des travaux de défrichement ont aussi été observés par les collectifs sur place, malgré la promesse des autorités de les suspendre.

[2Sept collectifs étaient présents en deuxième partie de journée : La voie est libre, le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), la Confédération paysanne, Attac, France nature environnement, l’Union de protection de la nature et de l’environnement du Tarn et les Amis de la Terre.

[3La Déroute des routes, le Réseau action climat, la Fédération usagers de la bicyclette, Greenpeace France, les Amis de la terre France, France nature environnement, Agir pour l’environnement, le Groupement national de surveillance des arbres.