Conditions de travail - page 36

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DébatsEnquête

Qui paiera pour Areva, le « champion » nucléaire français au bord de la faillite ?

8 milliards d’euros de pertes en quatre ans, une dette qui enfle, des chantiers dont les coûts explosent, à l’instar de celui de l’EPR à Flamanville ou d’une usine de combustible au plutonium aux Etats-Unis, des erreurs stratégiques sur fond de corruption… qui paiera la note du fiasco Areva ? Les salariés du groupe, en France mais aussi en Afrique, seront les premières victimes de la crise. La sûreté des installations nucléaires risque également d’en pâtir. Ainsi que le portefeuille des contribuables pour financer un futur démantèlement. C’est ce que révèle notre « véritable bilan annuel » d’Areva.

Par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)

SociétéSanté

En Espagne, austérité et privatisations détruisent le système de santé publique et nuisent à la qualité des soins

En Espagne, la politique d’austérité s’est traduite par des coupes budgétaires et des suppressions de postes massives dans les hôpitaux et les dispensaires publics. Aux dépens du personnel soignant, maltraité par une organisation du travail dégradé, et des patients, victimes de délais d’attente à rallonge et de négligences médicales en hausse. Le secteur privé profite, lui, d’une hausse des deniers publics, et de la privatisation rampante des hôpitaux. Les fortes mobilisations syndicales et citoyennes, ainsi que la victoire du nouveau parti de gauche Podemos à Madrid, ont pour l’instant mis un coup d’arrêt à cette destruction programmée du système de soins publics et universels. Enquête.

Par Nathalie Pédestarres

AlternativesEconomie partagée

1200 salariés, pas de patron et aucune hiérarchie : les secrets de la coopérative Cecosesola au Venezuela

Des supermarchés, un hôpital, des productions agricoles, des services d’épargne… La coopérative vénézuelienne Cecosesola propose ses services à des dizaines de milliers de personnes et des prix très abordables. L’entreprise fonctionne sans hiérarchie ni patron. Son secret : l’autogestion intégrale et un fonctionnement horizontal permanent. Une initiative présentée dans un webdocumentaire, « Poder sin poder, l’autogestion au quotidien », qui nous emmène à la rencontre de douze projets radicalement démocratiques, en Espagne, en Argentine et au Venezuela.

Par Edith Wustefeld, Johan Verhoeven

SociétéDiscrimination

Pays riche et vieillissant, adepte de l’austérité, cherche infirmier européen pauvre pour emploi au rabais

Avec une population vieillissante, l’Allemagne manque cruellement de main d’œuvre, en particulier pour travailler dans le secteur de la santé. Hôpitaux, cliniques, maisons de retraites et structures de soins à domicile recrutent massivement. Heureuse coïncidence : les agences de recrutement disposent d’un vivier d’infirmiers venus de l’est et du sud de l’Europe. Des personnels soignants souvent très qualifiés qui cherchent à échapper à l’austérité ou à la pauvreté. Mais entre des salaires bas, des contrats de travail aux clauses abusives et l’absence de droits sociaux, l’Allemagne n’est pas un eldorado. Loin de là.

Par Rachel Knaebel

SociétéService publics

Compétitivité, reporting, management par objectifs : peut-on vraiment chiffrer la valeur de votre travail ?

Des chaînes de production aux salles de classes, des plateformes téléphoniques aux hôpitaux, le management par les chiffres, les « entretiens d’évaluation » et les reporting, ont envahi le monde du travail. Une tendance qui s’appuie sur la quête d’une traduction financière rapide et frappe le secteur privé comme public. Cette évaluation du travail uniquement quantitative demeure « partiale et partielle », explique la chercheuse Marie-Anne Dujarier. Et nuit à l’activité, quand elle ne dégrade pas la santé des salariés : « Souvent, les salariés estiment passer de 20% à 30% de leur temps à quantifier leur travail pour les besoins de l’évaluation. » Entretien.

Par Ivan du Roy

SociétéLutte sociales

Quand les artistes libèrent la parole des employés et des ouvriers

Etouffé par le management par les chiffres, méconnu des politiques, le travail « réel » se produit sur scène. Grâce à quelques compagnies théâtrales dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Seine-Saint-Denis, des employés, ouvriers et cadres peuvent s’exprimer librement sur leur métier, le sens qu’ils donnent à leur travail, les contraintes que fait peser le management par objectifs, les plans de restructuration et les luttes sociales. Bref, pouvoir parler de leur vie et de leur ressenti sans qu’on leur renvoie un taux de chômage ou de croissance, ou une convocation préalable à licenciement.

Par Naly Gérard

ÉcologiePesticide

Intoxication aux pesticides : l’interminable combat des ex-salariés d’un géant français de l’agroalimentaire

Depuis cinq ans, des anciens salariés de la coopérative agricole bretonne Triskalia mènent un combat sans relâche. Intoxiqués par les pesticides épandus sur les céréales d’un silo, ils ont été licenciés. Ils se battent depuis devant les tribunaux pour faire reconnaître leur préjudice et obtenir réparation.

Par François Belloir

ÉcologieToxique

Risques toxiques : comment les cancers des ouvriers sont occultés par les industriels

Souvent convoquée pour énoncer des vérités indiscutables, la science n’est pas neutre. Depuis 50 ans, elle participe même activement au développement incontrôlé des risques industriels : amiante, nucléaire, pesticides ou perturbateurs endocriniens. C’est ce que révèle le livre La science asservie. Santé publique : les collusions mortifères entre industriels et chercheurs., écrit par Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste des questions de santé au travail. Elle y défend aussi une autre conception du travail scientifique, ancré dans la réalité des ouvriers, premières victimes des risques industriels. « En 1984, un ouvrier avait quatre fois plus de risques de mourir d’un cancer qu’un cadre supérieur. En 2008, ce risque est dix fois plus élevé », explique-t-elle. Entretien.

Par Nolwenn Weiler