Marseille

Avec ses lecteurs, Marsactu se reconstruit pour mieux surveiller les rouages du pouvoir local

Marseille

par Rédaction

Devenir le journal en ligne de référence à Marseille et sa région : voilà l’ambition affichée par les cinq journalistes qui ont décidé de relancer le site d’information Marsactu, après sa liquidation judiciaire en mars dernier. Grâce à la mobilisation de ses lecteurs, un nouveau journal devrait naître en octobre prochain, en accès payant. Avec des enquêtes, des grands formats, du journalisme de données, le nouveau Marsactu entend questionner les fractures qui traversent la ville et son territoire, l’utilisation de l’argent public et l’opacité des institutions.

Basta! : Après la liquidation judiciaire de Marsactu, en mars dernier, un nouveau projet de journal a émergé, grâce à la mobilisation de cinq de ses anciens journalistes. Pourquoi avez-vous décidé de relancer Marsactu en octobre prochain ?

Elodie Crezé, journaliste : Nous partons du constat peu réjouissant selon lequel le paysage médiatique local dominé par La Provence de Bernard Tapie souffre d’une certaine apathie dans le traitement de l’actualité de Marseille et de sa région. Il y a réellement une place pour un média ancré, exigeant et indépendant, dont l’agenda éditorial n’est pas dicté par celui des institutions. Le soutien exprimé par un grand nombre de lecteurs pour ce premier journal exclusivement numérique sur le territoire de Marseille, nous a confortés dans cette idée. En trois semaines, ils sont déjà 500 à avoir contribué à notre campagne de financement participatif.

A quoi ressemblera le nouveau Marsactu ?

D’abord, nous n’avons pas vocation à être exhaustifs. Nous donnons la priorité aux enquêtes fouillées, au reportage grand format et au décryptage, notamment en développant davantage encore notre pratique du data journalisme et en proposant des formats éditoriaux innovants.

A notre échelle, nous souhaitons assurer un véritable rôle de vigie démocratique, en instaurant une veille éditoriale sur les fractures qui traversent la ville et son territoire, l’utilisation de l’argent public, l’opacité de certains rouages du pouvoir et des institutions au sens large. Ainsi, Marsactu s’est fait connaître en passant au crible les déclarations et décisions des élus, en organisant des « live » des conseils municipaux, en publiant des enquêtes notamment avec Médiapart (le système Guérini, les diplômes bidons de Sciences Po Aix, etc), mais aussi en réalisant des reportages au long cours pour décrire les réalités vécues par les Marseillais.

Nous continuerons dans cette ligne, en tentant d’accroître nos contenus. Ainsi, l’équipe rédactionnelle sera renforcée par une équipe de pigistes, qui apporteront leurs angles et leur regard singulier. Autre nouveauté, Marsactu proposera aussi son « Agora », un espace de blogs et de tribunes pour accueillir les contributions des lecteurs mais aussi celles d’intellectuels ou d’artistes du territoire qui enrichiront le débat sur les problématiques locales.

Comment se positionnera Marsactu dans le paysage médiatique marseillais ?

Notre objectif est de devenir le journal en ligne de référence à Marseille et dans sa région. Cela passe par conforter notre indépendance et notre image de média exigeant : des sujets soigneusement choisis et fouillés et des impasses claires - ni faits divers ni Olympique de Marseille ! Les lecteurs abonnés seront les garants et les juges de cette feuille de route.

Pour en savoir plus :
La campagne de financement participatif.
Le site de Marsactu.

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Photo de Une : Patrick Gherdoussi. De gauche à droite : Élodie Crézé, Jean-Marie Leforestier, Clémentine Vaysse, Benoît Gilles et Julien Vinzent