Environnement

Ségolène Royal prolonge discrètement un permis de recherche d’hydrocarbures

Environnement

par Maxime Combes

C’est un acte emblématique des contradictions du quinquennat Hollande sur l’écologie. Le 9 mai, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a discrètement signé l’un de ses derniers arrêtés : la prorogation du « permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de l’Attila » (Meuse) ». Un an et demi plus tôt, en janvier 2016, Ségolène Royal avait déclaré devant l’Assemblée nationale ne plus vouloir « délivrer d’autorisation de recherches d’hydrocarbures conventionnels » au nom de la transition énergétique et de la nécessité de « réduire la part des énergies fossiles » dans le mix énergétique.

D’une surface de 995 km2 autour de la ville de Bar-le-Duc (Meuse), le permis de l’Attila a été prolongé pour une durée exceptionnelle de 21 mois. Il permet aux entreprises bénéficiaires, Galli Coz SA (France) et Tethys Oil AB (Suède), de mener d’explorer les sous-sols en quête d’hydrocarbures, pétrole ou gaz. Aucune de ces entreprises ne possède d’autres permis de recherche ou d’exploitation. L’entreprise Tethys s’est même vu refuser le « permis de Calavon » dans le Vaucluse en décembre 2014, au motif qu’elle « ne disposait pas en propre des capacités financières nécessaires ». L’entreprise Galli Coz, créée spécifiquement pour le « permis de l’Attila » et domiciliée à Vincennes, en banlieue parisienne, ne semble pas disposer de garantie plus sérieuse : aucun salarié et aucun bilan connus depuis 2012 [1].

Difficile de comprendre ce qui a conduit la ministre de l’Environnement à prolonger ce permis. En cette fin de quinquennat, Ségolène Royal a multiplié les communiqués de presse pour faire la promotion des nombreux décrets et arrêtés pris à la dernière minute et portant sur les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique. Elle s’est bien gardée d’expliquer la signature de la prolongation du permis de l’Attila. Il s’ajoute à la liste des permis de recherche d’hydrocarbures délivrés ou prolongés sous le quinquennat de François Hollande, dont certains l’ont été à l’initiative d’Emmanuel Macron alors qu’il était ministre de l’Économie (voir notre article).

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