Cordistes

La marque de sucre Daddy ciblée par une campagne de boycott

Cordistes

par Rédaction

Qui en veut au sucre Daddy, et ses reconnaissables paquets roses (sucre blanc), oranges (sucre canne) ou verts (bio) ? La « première marque de sucre consommée en France » appartient à la coopérative sucrière Cristal Union. Or, le groupe agro-alimentaire et l’un de ses prestataires ont été condamnés le 1er mars dernier à 100 000 euros d’amendes suite à la mort de deux cordistes qui travaillaient dans l’un des silos du site de Cristal Union à Bazancourt (Marne). Lors d’une opération de nettoyage, Arthur Bertelli et Vincent Dequin sont morts ensevelis en mars 2012 sous 3000 tonnes de sucre. La responsabilité de l’employeur a été reconnue par le tribunal en première instance, mais Cristal Union a décidé de faire appel de sa condamnation (lire notre article).

Un autre procès pour le décès d’un troisième cordiste, Quentin Zaraoui-Bruat, également mort enseveli dans un silo de Bazancourt en juin 2017, se tiendra en avril. Pour mettre la pression sur l’entreprise, le Collectif des cordistes en colère a lancé un appel au boycott de sa marque emblématique, Daddy. « Le mépris semble être l’axe central de la politique sociale de Cristal Union. Que le boycott soit l’axe central de notre protestation », justifie le collectif.

Leur appel au boycott fait également référence à d’autres accidents graves, voire mortels, du travail, dont la chute fatale de Jordan Balloir, employé de la sucrerie de Bazancourt, tombé du haut d’un silo en octobre 2010 – accident pour lequel Cristal Union a été relaxé en première instance en 2014. « Ces accidents ont été l’objet de l’indifférence la plus absolue des dirigeants de Cristal Union. Les proches des victimes n’ont bénéficié d’aucune compassion, d’aucune bienveillance », accusent les cordistes en colère.

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