Dans le cadre de la journée internationale des migrant es le lundi 18 décembre, 40 manifestations, rassemblements et actions sont prévues partout sur le territoire, à l’appel de quinze collectifs de sans-papiers, de la Marche des solidarités et de plus de 300 organisations [1].
Alors que la loi sur l’immigration portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin vient d’être rejetée à l’Assemblée nationale, à la suite d’une motion de rejet déposée par le groupe des écologistes, les organisateurs de la Marche des solidarités craignent « l’effet boomerang ». « La seule chose qu’on a gagné c’est un peu de temps, indiquent-ils dans un communiqué. Jusqu’ici, en l’absence d’un mouvement suffisamment puissant et visible d’opposition, chaque report du projet de loi s’est traduit par son retour sous une forme encore pire. »
Le projet de loi immigration est actuellement examiné en commission mixte paritaire et pourrait aboutir à une version très droitisée. L’idée d’un droit automatique à la régularisation pour les salariés étrangers pouvant justifier d’une activité de huit mois au cours des deux dernières années, pourrait être abandonnée. Des sénateurs souhaitent également conditionner les allocations familiales à cinq années de présence en France pour les étrangers, contre six mois dans la copie initiale du gouvernement. « Cela s’appelle la préférence nationale. Et c’est le programme du Rassemblement national », a cinglé sur X (ex-Twitter) le président des députés PS, Boris Vallaud. Si la commission mixte paritaire (CMP) est conclusive, un vote aura lieu dans l’hémicyle ce mardi 19 décembre.
« Pour l’égalité des droits »
Face à ces menaces, un mouvement se construit depuis plus d’un an. « Cela n’a pas été en vain, notent les organisateurs. Les grèves de sans-papiers ont démontré l’arnaque du versant soi-disant ’’de gauche’’ du projet de loi en montrant qu’il n’y avait pas besoin de nouvelle loi pour régulariser les travailleurs et travailleuses sans-papiers. »
Les récentes grèves de centaines de travailleurs sans-papiers en Île-de-France ont permis de nombreuses régularisations, comme nous le racontions dans ce reportage. Toutes ces victoires ont été rendues possibles grâce à l’action collective.
« Il faut renforcer toutes les mobilisations d’ores-et-déjà annoncées et en organiser d’autres », soulignent les organisateurs de la Marche des solidarités. « D’un rassemblement à Romans-sur-Isère à un autre au col d’Espeguy à la frontière entre la France et l’Espagne, d’une marche aux flambeaux à un blocage de lycée ou une grève, de Marseille à Brest, en passant par Paris, Lyon, Rennes, Nantes ou Le Havre, partout où c’est possible, par notre nombre et notre détermination, faisons vivre la Solidarité et battons-nous pour l’égalité des droits de toutes et tous ! Toutes et tous dans la rue lundi 18 décembre. »
– Pour suivre les évènements qui seront organisés dans les prochaines semaines ainsi que les mobilisations du 18 décembre, toutes les informations seront publiées dans cet agenda : https://antiracisme-solidarite.org/agenda/
– Pour remonter les évènements que vous organisez, envoyez un mail à l’adresse marche-des-solidarites (@) riseup.net avec les informations disponibles (types d’évènements, lieu, horaire, visuel, texte...)
– Des syndicats ont déposé des préavis de grève pour le 18 décembre
Photo de une : Manifestation à Paris le 3 décembre 2023, entre Montparnasse et Place d’Italie/©Serge D’Ignazio