Mobilisation

NSA et espionnage de masse : la société civile contre-attaque

Mobilisation

par Agnès Rousseaux

« Chers utilisateurs d’Internet,

En janvier 2012, nous avons vaincu les lois de censure SOPA et PIPA [1] grâce à la plus grande manifestation dans l’histoire d’Internet. Aujourd’hui nous sommes confrontés à une autre menace critique, qui porte encore atteinte à Internet et à l’idée que chacun d’entre nous vive dans une société véritablement libre : la surveillance de masse. »

Ainsi débute l’appel lancé par une large et inédite coalition de 300 collectifs d’activistes, d’entreprises ou de plateformes en ligne, dont les ONG Amnesty international et Greenpeace, le site web communautaire Reddit, la plate-forme de microblogage Tumblr, ou l’entreprise Mozilla, qui diffuse le navigateur Firefox. Le mardi 11 février 2014, ils invitent à organiser le jour de la contre-attaque (« The Day We Fight Back ») contre l’espionnage de masse de la NSA.

Aux États-Unis, les internautes sont invités à contacter leurs députés et sénateurs, pour protester contre le programme de surveillance de la NSA, jugé contraire à la Constitution, et pour lutter pour le droit fondamental à se connecter et à communiquer de façon privée (lire aussi notre entretien : « La surveillance généralisée est la porte ouverte au totalitarisme »). L’objectif principal de cette mobilisation est d’inverser la tendance à la surveillance généralisée, par le vote d’une législation spéciale pour restaurer les libertés publiques récemment perdues.

Des slogans rappellent la réalité de cette surveillance de masse : « La NSA collecte 5 milliards d’enregistrements téléphoniques chaque jour » ou « La NSA surveille les appels téléphoniques d’au moins 35 leaders mondiaux. » Des bannières sont à la disposition des internautes et sites web qui souhaitent participer à cette mobilisation.

 Télécharger les bannières et outils de communication.
 Voir la liste des événements prévus.

Notes

[1Stop Online Piracy Act (SOPA) et Protect IP Act (PIPA) sont des projets de loi déposés aux États-Unis en 2011 respectivement à la Chambre des représentants et au Sénat, qui visent à protéger les droits d’auteur, lutter contre les contrefaçons ou limiter l’accès aux sites dédiés au piratage. Ces propositions ont suscité une vaste opposition, notamment des défenseurs des libertés publiques. La Maison blanche s’est finalement désolidarisée de ces propositions, estimant que cette législation « réduit la liberté d’expression, augmente les risques pour la sécurité cybernétique et sape le dynamisme et le caractère innovant de l’Internet mondial ». Lire ici.