#imagineLaGauche

Zinat, étudiante : « Une plus grande implication des citoyens dans la démocratie, c’est ça la gauche du futur »

#imagineLaGauche

par Rachel Knaebel

Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta!, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent. Aujourd’hui Zinat, 19 ans, de Sarcelles, étudiante à Sciences-Po.

Pour moi, la gauche c’est déjà la devise de la République française, liberté, égalité, fraternité. Ce sont des valeurs de gauche pour moi. La Révolution française, c’est une réalisation de la gauche et les révolutionnaires en sont les ancêtres. Une des grandes réalisations de la gauche dans l’histoire, c’est également, au 19e siècle, la conquête des droits pour les travailleurs et des libertés syndicales.

Aujourd’hui, une valeur fondamentale de la gauche, ce serait vouloir la réduction des inégalités et des discriminations. L’écologie et la protection de l’environnement sont aussi des valeurs de gauche, de fait, parce que la droite ne s’en préoccupe pas.

Mais sur la lutte contre le chômage, la gauche est mauvaise. D’accord, personne n’y arrive. Mais la gauche devrait prendre en main cette question. L’extrême-droite dit lutter contre le chômage en limitant le libre-échange, avec du protectionnisme et en limitant les migrations. Il faut que la gauche ait d’autres propositions là-dessus. Un autre défi pour la gauche, c’est de crédibiliser de nouveau l’Union européenne.

Porter un changement majeur en politique

Sur la question de la sécurité également, la gauche ne trouve pas sa place, et c’est la droite qui la prend. La gauche n’arrive pas à gérer ce problème. Benoît Hamon essaie dans son programme, avec la volonté de rétablir la police de proximité. Quand on voit l’actualité des violences policières, remettre en place une police plus proche des citoyens, je pense que c’est une mesure beaucoup plus de gauche et efficace sur la question de la sécurité que de renouveler sans fin l’état d’urgence, qui est plus quelque chose de symbolique qu’une action réelle.

Aujourd’hui, à l’approche de la présidentielle, quand on parle de gauche, on pense évidemment aux partis, aux candidats, à Hamon, à Mélenchon. Mais pour moi, par exemple, le mouvement de Nuit debout représente aussi la gauche, avec des idées comme la volonté de passer à une sixième République. Car ce qu’il faudrait que porte la gauche, c’est un changement majeur en politique, en particulier avec une plus grande implication des citoyens dans la démocratie. C’est ça la gauche du futur.

Propos recueillis par Rachel Knaebel