Les années se suivent et se ressemblent. La direction de Sanofi vient d’annoncer un énième plan de suppression d’emplois au sein du groupe. Le précédent plan d’économies de 1 milliard et demi d’euros annoncé par le directeur général Olivier Brandicourt à son arrivée en 2015, qui s’était traduit par plusieurs centaines d’emplois en moins en France, venait à peine de se terminer. Ce plan faisait lui-même suite à deux autres plans similaires (lire « Sanofi, ou la restructuration permanente au service des dividendes »).

Aucun chiffre précis n’est pour l’instant fourni au niveau du groupe, mais on parle en France d’environ 750 emplois supprimés dans les fonctions « support » (ressources humaines, informatique, etc.) et – encore une fois – dans la recherche-développement. Le groupe prévoit d’utiliser la « rupture conventionnelle collective », un dispositif créé par les ordonnances Macron de réforme du code du travail. Ce mécanisme est destiné à faciliter les suppressions d’emplois collectives, en évitant de passer par un « plan social » qui pourrait être cassé par la justice pour manque de justification économique (comme cela a été plusieurs fois le cas pour les plans sociaux de Sanofi par le passé).

La direction évoque la nécessité de « demeurer compétitif » et de consolider le « retour à la croissance », mais l’objectif semble surtout de plaire aux marchés financiers. Le groupe pharmaceutique affiche, sur les neuf premiers mois de l’année 2018, un bénéfice net de « seulement » 4 milliards d’euros. L’année dernière à la même époque, c’était le double (mais seulement grâce à la vente pour 4,5 milliards de la division santé animale). En 2017, Sanofi a distribué 3,7 milliards d’euros à ses actionnaires sous forme de dividendes, à quoi s’ajoutent 2,2 milliards de rachats d’actions propres pour faire monter le groupe en bourse. Un nouveau programme de rachat d’actions de 1,5 milliard a été voté lors de la dernière Assemblée générale annuelle.