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Conflits d’intérêts : plainte inédite contre des médecins spécialistes du cholestérol

L’association Anticor, dédiée à la lutte contre la corruption, a déposé début octobre une plainte contre X ciblant des médecins. Spécialistes du cholestérol, ces derniers ont négligé de déclarer leurs liens avec l’industrie pharmaceutique, alors qu’ils étaient appelés à participer à un groupe d’experts de la Haute autorité de santé (HAS). Groupe d’experts qui a rédigé une recommandation sur la prise en charge des dyslipidémies (cholestérol, excès de triglycérides…) , recommandation qui, selon Anticor, « accroît notablement le nombre de patients chez qui un traitement est indiqué », autrement dit augmente le nombre de clients potentiels des fabricants de médicaments.

La recommandation de ces experts « accroît notablement le nombre de patients chez qui un traitement est indiqué ».

Légalement, les experts sollicités par la Haute autorité de santé doivent déclarer leurs liens d’intérêts, et la HAS doit décider sur cette base s’ils sont susceptibles de créer un conflit d’intérêts. Ce que certains d’entre eux ont omis de faire en l’occurrence, s’exposant à des poursuites. Les deux endocrinologues visés, le professeur Jean-Michel Lecerf de l’Institut Pasteur de Lille et le professeur Bruno Vergès, chef de service au CHU de Dijon, ont bénéficié de respectivement 25 268 euros et 105 820 euros d’avantages et de contrats de laboratoires pharmaceutiques entre 2013 et 2017.

C’est l’association Formindep qui a découvert le problème en comparant les informations fournies à la HAS à celles de la base de données Transparence Santé (renseignée par les laboratoires eux-mêmes)… ce que la HAS ne semble pas faire systématiquement à ce jour. Le Formindep a également déposé un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler la recommandation.