Service civique : dix ans de précarisation de la jeunesse au nom de l’engagement citoyen - commentaires

Service civique : dix ans de précarisation de la jeunesse au nom de l'engagement citoyen

Merci Jérôme Polidor pour cette très bonne analyse du Service civique et du SNU. Voici le dernier communiqué du Collectif NON au SNU.
Non au Service national universel !
Sarah El Haïry, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, vient de réaffirmer que le Service national universel (SNU) serait obligatoire en 2026, pour 800 000 jeunes de 16 ans.
A la question d'un rédacteur du journal Le Parisien : « Face à des lycéens, en octobre, vous avez chanté « la Marseillaise »… seule, après vous être accrochée avec eux au sujet de la laïcité. Est-ce à coups de drapeau tricolore qu'on fabrique des citoyens ? »
Sarah El Haïry a répondu : « Je considère que chanter « la Marseillaise » et donner du respect au drapeau font partie d'un moment d'unité citoyenne. Donc si, au cours du séjour, un jeune refuse de chanter « la Marseillaise », d'assister au lever des couleurs, ou de porter l'uniforme, il devra quand même s'y conformer ».
La propagande pour le recrutement a repris, dans la presse écrite, à la radio, à la télévision, sur le web, dans les établissements scolaires et dans les préfectures. Le gouvernement veut 25 000 volontaires en 2021.
Depuis un an, dans les conditions sanitaires et sociales que nous connaissons, les jeunes n'ont pas manqué de « s'engager » : à travers les opérations de solidarité organisées dans de nombreux quartiers et villages, par l'exercice de leurs métiers socialement utiles, ou encore en manifestant contre le reculs des droits individuels et collectifs ou pour défendre notre environnement. Ils et elles n'ont pas attendu les injonctions de l'Etat pour le faire. Au contraire, il s'agissait de répondre aux carences gouvernementales. Pour leur engagement social, nombre de ces jeunes ont même été réprimé·es, poursuivi·es, sanctionné·es.
Le Service national universel, c'est :
– Une opération de soumission de la jeunesse
– La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses
– Des dépenses considérables
– Le renforcement de la militarisation
La « cohésion sociale » vantée par les promoteurs du SNU est une dangereuse fumisterie dans le cadre d'un système qui repose sur l'exploitation de la majorité de la population par une minorité, le sexisme, le racisme ou le militarisme. La cohésion sociale n'est envisageable que dans le cadre d'une société reposant sur les valeurs de la démocratie et de la solidarité, la culture de la paix.
Le 19 janvier 2021
Non au SNU ! Abrogation du SNU !
Campagne unitaire contre le SNU : 40 organisations dont : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Collectifs locaux unitaires Non au SNU Nantes, Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry...
Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net
Nous avons aussi lancé une pétition dont voici le lien.
http://chng.it/bMQStVNh
Seriez-vous disponible pour un entretien dans l'émission SI Vis Pacem de l'Union pacifiste sur radio libertaire au sujet du SNU et de l'engagement ? Merci pour votre réponse : nonausnu@gmail.com.

Service civique : dix ans de précarisation de la jeunesse au nom de l'engagement citoyen

Le SNU, malgré son appellation officielle est tout ce qu'on veut, sauf un service : la mission dite « d'intérêt général » (12 jours), outre qu'elle a bien du mal à se mettre en place, tient plus de la communication gouvernementale que du service. En réalité, le SNU est une période d'encasernement obligatoire incluse dans la scolarité elle-même désormais obligatoire. Tiens donc...

Le SNU (dont le coût final est évalué à 2 ou 3 milliards d'euros/an pris sur les budgets éducatifs) est donc à l'opposé du principe de l'engagement.

http://journaldecole.canalblog.com/archives/2019/06/17/37436241.html

Service civique : dix ans de précarisation de la jeunesse au nom de l'engagement citoyen

Responsable associatif dans une association qui promeut le volontariat et l'engagement en général, je me retrouve énormément dans les questionnements que vous soulevez. Si je défend l'engagement volontaire et bénévole comme une occasion pour toutes et tous de prendre un pas de coté par rapport à la société, de pouvoir militer, de prendre du recul sur son parcours et de découvrir autre chose, le service civique est aujourd'hui bien trop souvent utilisé par les institutions et certaines associations comme un moyen de faire baisser le chômage des jeunes ou de répondre au manque d'aides structurelles pour l'emploi associatif.
Une vraie évaluation de ce dispositif et une vraie réflexion autour des objectifs pour les jeunes et pour les organisations qui leurs proposent des missions doit être menée pour que ce temps soit un vrai moment d'émancipation et non une forme d'asservissement. Ainsi qu'une réflexion plus global sur les financements des associations et de l'emploi.
J'invite enfin l'auteur et tous ceux intéressés par le sujet à venir rencontrer le réseau Cotravaux qui représente des associations de volontariat, notamment des associations de chantier de jeunes bénévoles, qui mène une réflexion interne approfondi depuis des années sur le travail volontaire et l'engagement.