« Tuerie » pour animaux, souffrance des travailleurs : « Il faut briser l’omerta qui règne dans les abattoirs » - commentaires « Tuerie » pour animaux, souffrance des travailleurs : « Il faut briser l'omerta qui règne dans les abattoirs » 2017-05-23T15:38:11Z https://basta.media/tuerie-pour-animaux-souffrance-des-travailleurs-il-faut-briser-l-omerta-qui#comment6809 2017-05-23T15:38:11Z <p>Quand votre métier est selon vous votre unique option et que vous le voyez comme une nécessité pour vivre, que vous pensez n'avoir aucune autre compétence professionnelle, oui vous ne vous en rendez plus compte.<br class="autobr"> (Le métier de tueur est à traiter à part car au final très différent psychologiquement du reste de l'abattoir.</p> « Tuerie » pour animaux, souffrance des travailleurs : « Il faut briser l'omerta qui règne dans les abattoirs » 2017-05-23T14:40:45Z https://basta.media/tuerie-pour-animaux-souffrance-des-travailleurs-il-faut-briser-l-omerta-qui#comment6808 2017-05-23T14:40:45Z <p>Peut-on réellement « oublier et s'accoutumer » à vivre entouré par la mort ?</p> « Tuerie » pour animaux, souffrance des travailleurs : « Il faut briser l'omerta qui règne dans les abattoirs » 2017-05-23T11:23:58Z https://basta.media/tuerie-pour-animaux-souffrance-des-travailleurs-il-faut-briser-l-omerta-qui#comment6807 2017-05-23T11:23:58Z <p>J'ai aussi travaillé dans un abattoir, en Aquitaine. Je ne sais pas ce que M. Le Guilcher appelle un « abattoir industriel », je parle en terme de quantité de bêtes, mais le miens possède les mêmes postes que ceux que vous avez décrit.</p> <p>Le métier est très dur c'est indéniable. J'étais aux cuirs, un des postes les plus durs de la chaîne car il faut traîner puis soulever la peau lourde et collante. De plus, le poste dure quelques secondes de plus que les autres en raison du déplacement, et du coup il faut se dépêcher.</p> <p>Le problème du manque de personnel que vous décrivez nous touche aussi de plein fouet, et c'est en partie lié à la difficulté de recruter dans un secteur qui, bah n'attire pas.</p> <p>Les ouvriers sont cassés c'est vrai, pas plus que dans n'importe quelle usine. L'odeur n'est pas pire que d'autres, on s'y fait et on finit par ne plus la sentir.</p> <p>Le métier le plus dangereux est celui de bouvier, car les animaux savent qu'ils vont mourir, ils deviennent instables et imprévisibles.</p> <p>Maintenant j'ai aussi vu des ouvriers et des patrons amoureux des animaux, et qui font beaucoup pour leur bien être, saccagé, comme vous le dîtes, par les rythmes. Dans mon abattoir, de la musique classique est passée en permanence dans la bouverie, pour le bêtes.</p> <p>Le tueur porte presque à lui seul la responsabilité de la souffrance animale, s'il fait mal son travail ne serait-ce que pour une bête, elle va mourir plus que de « nécessaire »</p> <p>« Nécessaire » car les abattoirs sont juste imposés par notre société, ils ne sont en aucun cas nécessaires si on pouvait voir que l'élevage animal n'était question de survie que par le passé.</p> <p>Mais les travailleurs sont dans la même logique que dans tout usine, et chacune est aussi dévastatrice pour la condition humaine qu'est l'abattoir. Le poste de tueur est le seul possédant une dimension psychologique supplémentaire dramatique. Ils changent d'ailleurs régulièrement.</p> <p>Votre article est très bon, et il est d'ailleurs rare d'en lire un d'une telle qualité sur ce sujet. Il est cependant biaisé par ce qu'avait M. Le Guilcher en tête au moment d'être embauché : « Je viens pour voir la merde qui s'y passe », et non « je viens pour travailler ».</p> <p>Quand vous rentrez dans un abattoir, vous ne devez surtout pas vous boucher le nez de dégoût, car les ouvriers finissent pas oublier, s'accoutumer. En faisant ça, vous leur rebalancez leur condition en pleine tête.</p> <p>A ne pas oublier non plus qu'il y a de nombreux vétérinaires, garants de l'état, présent et contrôlant en permanence la chaîne et l'abattoir.</p>