Quand l’Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d’une enseignante effondrée - commentaires

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonsoir
Je trouve que les posts s'attardent trop sur l'appartenance sociale des élèves. J'ai comme Carmen enseigné à des publics de milieux très différents. Les dégâts sont strictement identiques quand les parents déconsidèrent les enseignants.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère Carmen,
J'espère que vous avez enfin trouvé un métier qui vous permet de déployer toutes vos compétences.
J'ai consacré toute ma vie professionnelle à l'enseignement et même en retraite, j'évite de nommer mon ancienne profession ! Je sais tous les clichés qu'on lui rattache et je ne veux plus avoir à m'en défendre.
Je pense avoir beaucoup fait pour mes élèves, la plus grande partie en bénévolat comme vous l'exprimez. Je l'ai fait de bon coeur et pour ne lâcher ni l'équipe de professeurs que nous formions, ni mes élèves. Le plus difficile était de supporter les retours négatifs d'une grande partie de mon entourage sur l'enseignement, des détails négatifs relevés sur une immensité d'actions positives ignorées.
Comment cette ignorance pourrait-elle ne pas être quand même nos responsables politiques sont si peu informés sur le contenu réel de notre quotidien ?... quotidien dans lequel j'inclus nos vacances scolaires, que ces gens-là continuent d'appeler « vacances » !
J'ai tenu. Je ne regrette rien mais je n'aurais pas supporté que mes enfants se condamnent à faire le même métier. Mon grand soulagement est qu'ils aient tous choisi une autre voie. Aucun idéal nulle part mais je ne vois aucune autre profession qui soit à ce point ignorée, critiquée et méprisée !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Ce mépris de la souffrance des autres ... c'est tout simplement l'expression de la haine du prof en France. Ces petits profs minables qui sont toujours en vacances et qui ont si peu de travail ! S'il y a une personne qui n'a pas le droit d'exprimer la moindre souffrance dans ce pays, c'est le prof !
La faute à qui ? A tous les responsables politiques, médiatiques, qui ont réussi à faire croire que le prof travaillait peu, très peu, 18 Heurs de cours !! Ridicule, n'est-ce-pas ?
C'est l'ignorance du réel contenu de ce métier qui est responsable du manque cruel de respect pour cette profession et de toute cette dégringolade !
J'ai moi aussi eu de très nombreuses responsabilités non rémunérées au sein des établissements, c'est le lot de tous les profs et ce n'est pas un problème majeur pour moi. Par contre, l'incapacité qu'ont beaucoup de gens à concevoir un rythme de travail survolté pour un professeur est un problème pour moi, et devient un problème sociétal quand elle a des répercussions directes sur l'attitude des parents d'élèves et des élèves.

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Beaucoup de méchanceté et d'étroitesse d'esprit dans vos propos. Connaissez-vous le verbe « nuancer » ?
Une de mes amies qui a quitté l'enseignement travaille avec moi dans le privé. Elle compare souvent sa vie d'aujourd'hui avec celle d'autrefois et croyez-moi, elle ne regrette rien.
Je ne me retrouve pas du tout dans votre description ultra négative du privé et je n'ose pas imaginer ce qu'elle vous répondrait si elle lisait votre commentaire !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je connais moi aussi 2 personnes qui ont quitté l'enseignement. Nous avons eu des occasions d'échanger à ce sujet car cela me paraissait au début incroyable. Dans ma tête, être prof était une sorte d'idéal car je croyais qu'un prof pouvait passer beaucoup de temps avec ses enfants ,finissait tôt et avait de longues vacances.C'est ce que l'on disait beaucoup dans ma famille.Je sais maintenant que c'est complètement faux. J'ai aussi regardé des émissions sur ce sujet et ça m'agace quand des membres de ma famille parlent de ce métier en se moquant !

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C'est quoi cette histoire de coordinateurs rémunérés ? Je suis coordinatrice de discipline depuis de nombreuses années et je n'ai jamais perçu un centime.

C'est quoi ce mépris de la souffrance des autres ? Je partage le ressenti du témoignage : la désillusion face au manque de reconnaissance, à la gestion comptable dont nous sommes l'objet, nous enseignants, le sentiment d'inutilité ou d'impuissance, la colère. Oui je partage. Oui je comprends. Oui j'ai pleuré en lisant ce témoignage dans lequel je me reconnais à 200%. Merci d'oser dire que le métier d'enseignant est épuisant physiquement, moralement. Merci de me faire sentir moins isolée, moins seule. Merci.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bref... ces gens ne vous méritent pas, tout simplement.

De plus faire bosser à ce point et sans aide une jeune prof et venir dire que ce sont des conditions de travail normal... ??? Bravo !!

A quoi bon se donner autant pour ce genre de gens ??? Certes c'est dommage pr les enfants mais si on vous empêche de leur transmettre le trésor des lettres en vs décourageant... pqoi ne pas trouver un autre moyen de le leur transmettre ? (D'autres types d'enseignement plus libres vis-à-vis des « sachants » de tout poil ? Un autre pays qui fonctionnerait plus librement que le nôtre ? Un ami quasiment mis au placard par une collègue hargneuse et jalouse a trouvé un sens à son travail et une équipe humaine au sein d'une école « espérance banlieue »... il faut savoir sortir des carcans habituels parfois pr se sentir mieux... et tant pis pr les mauvais coucheurs qui critiqueront tjs ce qui ne va pas dans LEUR sens).

Il y a mille manières d'être auprès des enfants (de tous quartiers, je ne fais pas de différence). Oublier sa rancoeur prend du temps... prenez-le ! Réconciliez-vous avec vous-même ! Laissez parler les sots et les agressifs ! Vous savez seule ce que vous êtes et valez. Ce que vs avez vécu. Peut-être êtes vs plus sensible que certains. Et alors ?

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Bonjour, je tombe sur cet article par hasard, suite à une recherche sur google. Je voulais vs dire que j'ai connu exactement le même parcours que vous. J'aimerais en parler avec vous ! Personnellement j'ai quitté l'enseignement et connais de très nombreuses personnes ayant fait la même chose. Il est un peu facile pour certaines personnes de critiquer tous ceux qui ne pensent pas comme eux... ne se rendant pas compte à quel point ils font souffrir leur interlocuteur (eux qui se voient comme les gens les plus tolérants du monde) et donnent encore moins envie de venir travailler avec eux...

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bravo Carmen pour avoir eu le courage de s'investir tant dans ces travaux d'hercule, bravo pour le courage de quitter cet « emploi », bravo pour le courage de rendre publique cette « expérience » douloureuse. le découragement, le burn out, la dépression sévère sont trop souvent le lot des enseignants et cela passe trop sous silence.
amicalement
(j'enseigne depuis 38 longues années et ce n'est pas - encore - fini)

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« J'ai trop donné pour rien »

Chère Carmen,

J'aimerais qu'on m'explique pourquoi le masochisme féminin est développé dans la société française.
Vous avez accepté des tâches non rémunérées.
Vous avez accepté d'aller enseigner dans des zones difficiles

Il y en a marre de cet esprit de sacrifice et de ces petites filles qui veulent (qu'on a conditionné pour) devenir infirmières et institutrices (professeures), autrement dit bonniches d'état.

Les enseignants/gnantes rendraient service au pays en présentant tous et toutes leur démission de l'éducation nationale ; plutôt qu'être complices de cette lente agonie.

Votre dévouement ? On s'en fout !
(bon ok on s'en fout pas, vous faites crèche et garderie gratuite)
Vive les autodidactes !
Bien à vous
LV

PS Bon changement de cap chère Carmen et j'espère que l'épisode du psychologue du travail c'était une blague ? Avec un salaire d'état, c'est un bon psychanalyste privé qu'il faut se payer, pas le moment de radiner.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour !

Merci pour votre article-témoignage.
Enseignante aussi, mais vacataire précaire depuis 2003 sur 7 établissements différents (payée 10 mois sur 12 le SMIC mensuel si je totalise les revenus de tous les établissements où j'enseigne, sans congés payés mais un forfait de 10%), je voudrais exprimer qu'il n'existe pas ou plus d'espace scolaire classique (hormis peut-être à l'université et dans les grandes écoles, et certaines écoles alternatives) où donner des cours est structurant et ne lamine pas.
Je pense que cela vient d'un mouvement politique conservateur qui, depuis la fin des années 70, vise une déconstruction de l'école républicaine et de l'accès au savoir pour tous par l'OCDE, pour la transformer en marché privé de l'éducation (avec discrimination de l'accès au savoir envers les plus pauvres). Nous sommes donc nous les enseignants, vus surtout depuis les années 90 comme des ouvriers à peine qualifiés, artisans à notre insu de cette mutation vers le marché éducatif, corvéables à merci, totalement déconsidérés tant par les chefs d'établissements que par les parents. Aujourd'hui le terme couramment utilisé pour désigner l'élève est le terme client. Nous sommes donc de simples vendeurs éducatifs. Qui seront pour la plupart prochainement remplacés par des cds éducatifs déjà prêts chez Bordas, Nathan, etc, avec les idéologies patronales qui vont avec.

On retrouve ce même mouvement pour ce qui concerne la culture, l'accès à la culture pour tous, mais aussi tout ce qui concerne le social et la santé, qui eux aussi sont marchandisés et privatisés depuis la fin des années 70 progressivement, avec une accélération depuis le début des années 2000. Détruisant totalement nos valeurs républicaines d'égalité et de fraternité et offrant une liberté conditionnée par l'argent et le statut social. C'est à dire une néo féodalisation de la société française, un vaste retour en arrière, comme si la Révolution de 1789 n'avait pas eu lieu (les multinationales, le monde de la finance et hauts-fonctionnaires remplaçant princes et rois).

Je vous renvoie à ce titre aux très bonnes conférences de Franck Lepage sur le sujet (Incultures 1 et 2). Vous y apprendrez beaucoup et comprendrez l'irréformabilité de l'EN qui est le doigt sur la couture du pantalon face à la marchandisation de l'éducation voulue par l'OCDE et les multinationales (le marché de l'éducation rapportera sept fois plus que le marché de l'automobile selon les financiers) mais aussi voulue par l'enseignement privé confessionnel comme non confessionnel.

Vous avez l'avantage d'être fonctionnaire et titulaire. Donc de pouvoir soit prendre du repos pour, soit passer d'autres concours pour enseigner dans des classes et établissements plus motivants (type université, grandes écoles), soit vous reconvertir, soit faire du mi-temps et travailler à côté en complément dans des structures associatives, sociales, sans être menacée au plan salarial. C'est une chance dont vous n'avez pas idée.

Profitez donc de ce statut fonctionnaire mais aussi de votre absence pour le moment de responsabilité familiale, pour vous donner un autre chemin professoral ou professionnel plus réjouissant.
Votre statut vous le permet.
Pensez que ce n'est pas le cas des vacataires et précaires à vie de l'enseignement (scolaire, périscolaire, culturel, social), qui n'auront aucune titularisation possible puisque leur matière n'est pas considérée suffisamment importante pour être titularisée. Et qui en tant que femmes, n'ont même pas droit au congé maternité du fait de leur précarité professorale.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour,

Merci beaucoup de ne pas avoir tu votre vécu et merci de l'avoir partagé. Vous m'avez beaucoup touchée. Votre histoire est très très belle et aussi atroce à la fois.

Simplement pour vous dire, votre force est en vous, ne laissez pas l'ignorance et le renoncement environnants vous envahir.

Je crois que le monde est ce que nous sommes, continuez d'incarner les modèles auxquels vous croyez autrement nous ne pourrons pas nous identifier et avancer vers nos idéaux.

Peut-être que l'Ecole de la Chose Publique est tombée aux prises d'une société économique et culturelle qui ne favorise pas l'intérêt commun et pourtant je suis sûre qu'il y a de l'espoir, peut-être pas en ses murs, tout le monde n'a pas la chance de communiquer avec son humanité mais votre flamme vous anime alors s'il vous plaît prenez bien soin de votre feu.

Très respectueusement.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

voilà un commentaire intéressant !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonsoir !

Quel beau témoignage !
Très bien écrit et rempli de sensibilité, il décrit à merveille la désillusion qui opère quand le monde autour de soit semble obstiné à porter des oeillères, se satisfaisant du moindre mal.
Vous, Carmen, avez fait le choix inverse, en insufflant espoir dans vos idées, et conviction dans vos actes ! Bien triste est l'éducation de nos jours !
peu de moyens sont mis en œuvre pour élever les conciences, et chacun se repaît de sa propre médiocrité en accusant celle, supposée, du voisin !
Pas de programme pour apprendre à ces adultes et à ces enfants à cohabiter, évoluer ensemble, en tenant compte des particularités de chacunes et chacuns.
Tel un troupeau de moutons, chaque individu est marqué au même fer rouge. Seules quelques lettres changent, parées de différents numéros. Anonymes. Froids.
La différence, l'espoir, l'optimisme, l'utopisme ou bien l'originalité, se résument en un fléau sans cesse étouffé par la peur du changement.
C'est triste à pleurer de voir ces pantins inanimés prêcher chaque jour pour une foi qu'on leur a prêté, sans leur expliquer pourquoi, et comment, ayant pour seule consigne de s'y soumettre bien gentiement.
Je comprend la volonté de Carmen de vouloir s'en soustraire, telle une personne intelligente et éclairée sur toutes les problématiques qui se dressent sur son chemin.
Pas faute d'avoir essayé.
ils semblerait qu'un certain lot de poupées de bois lui barrent la route, l'enfonçant d'autant plus dans sa peine, mais point surement dans sa détermination d'aller au delà.
Tristes et frustrées personnes que celles se faisant l'avocat du diable ! Je ne donne pas cher de leur peau et de leur devenir, et leur envoie avec force tout mon mépris, pour oser aller à l'encontre de ce qu'offre de plus beau l'humanité : l'amour, la passion.
Restez donc enfermé(e)s dans vos petits esprits étroits, continuant de vous regarder le nombril avec délectation.
Carmen, je vous souhaite une belle et longue route, et un courage à toute épreuve ! N'abandonnez pas le combat, votre combat...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Vous pouvez toujours caricaturer ma réponse et faire semblant de ne pas l'avoir comprise. Mais ça ne favorise pas le débat, avouez-le.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Quel beau texte ! Et construit… Carmen souffre d'un angor (angine de poitrine), et nous le conte, comme on sanglote la perte des illusions. Elle n'est pas professeur, elle enseigne, comme elle en rêvait depuis toujours, comme elle réussissait à le faire, comme elle n'en peut plus aujourd'hui.
C'est une destinée individuelle, un témoignage, une auto-biographie. Elle n'est pas « celle qui est », mais « ce qu'elle est ». Ni plus ni moins, une parmi d'autres.
Il y en a de toutes sortes, des répétiteurs et des pédagogues, des génies aussi ; il y a elle et son impuissance.
Elle s'en va, je vous l'assure, elle part.
C'est une perte, pour elle, pour nous.
elle n'a plus d'air dans la poitrine, elle soupire, et son inflammation pourrait gonfler certains…
Pourtant si quelque chose était ici à partager, si ce particulier pouvait nous concerner tous, c'est bien du côté de la peine : Salut l'amie ! Bonne route ! Tu nous manques déjà.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère Carmen,
craignant que les commentaires haineux de certains internautes soient susceptibles de vous effondrer davantage, je prends ma plume désormais assurée pour apporter autant que faire se peut de la douceur à votre souffrance. D'abord, votre témoignage magnifique et terrible montre que vous êtes une très belle personne et une excellente professionnelle. Je suis une enseignante habitée par le même sentiment de vocation que vous depuis 10 ans et exerçant dans des collèges de ZEP/ REP+ : comme je vous comprend on ne peut mieux ! étant moi-même traversée de plus en plus régulièrement par les états d'âme que vous décrivez. Votre texte mériterait d'être connu du grand public, je lui souhaite d'être porté à la connaissance du plus grand nombre de personnes possible car il dépeint une réalité du métier largement vécue. Mon analyse de la situation est sans ambage : d'une part, les études montrent que ce sont souvent les professeurs les plus passionnément investis comme vous qui trinquent le plus ; d'autre part, j'ai observé de façon purement empirique que les professeurs investis qui ne dépriment pas (car la déprime et la dépression frappent nombre de collègues) ont une vie familiale, amoureuse et/ou amicale solide. Il se trouve que c'est mon cas aujourd'hui et je me rends parfaitement compte que cette vie affective dense permet de tenir dans les tempêtes inhérentes à cette Education Nationale qui dysfonctionne dramatiquement. J'ai eu par ailleurs la chance incroyable d'avoir été formée par une formatrice extraordinaire. Tous vos jugements sont justes et fins, n'en doutez pas une seconde, et laissez le fiel et la connerie glisser sur vos ailes. Votre parcours est malheureusement si ordinaire. Comment renouer avec votre passion dans cet environnement hostile ? Car vous méritez de vivre votre passion et les élèves, dans leur variété, méritent d'avoir des professeurs engagés, intelligents et sensibles comme vous. Voici mes secrets pour survivre parmi les cons (dans tous les sens du terme, que vous saurez saisir car vous êtes lettrée ;) ; dieu sais qu'il y en a pléthore à l'EN - partout vraisemblablement ;)) : cultiver votre vie privée (relations, centres d'intérêts personnels...), se contenter ( au sens premier) de quelques appuis de collègues que vous avez plaisir à retrouver et avec lesquels vous pourrez échanger sur vos joies et vos difficultés, écrire pour vous et/ou pour d'autres, partager vos superbes cours (si vous avez un bon inspecteur/une bonne inspectrice, demandez une inspection, dévoilez ce que vous faites et publiez les cours dont vous êtes satisfaite), continuer se réjouir de partager votre science et vos émois littéraires avec les élèves, continuer à vous former par des lectures pédagogiques (CANOPE, site de lettres de l'académie de Créteil, blog de Zakhartchouck...)et des rencontres (CRAP, GFEN...) où vous cotoierez des collègues avec des lueurs de joie optimiste dans les yeux !et la psychanalyse avec un(e) bon(ne) psy c'est pas inintéressant( :

et s'il s'avère que ces tuyaux ne vous permettent pas de retrouver le contact avec le plaisir, songer un jour à une autre voie - la vie est étonnante !( :

bonne continuation sur votre chemin !
A.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Comment ose -t-on faire une lecture si malhonnête d'un texte si honnête. Ce commentaire est l'oeuvre d'un manipulateur. N'en tenez pas compte. La malveillance est malheureusement sans complexes aujourd'hui.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je comprends tellement cette souffrance. Depuis 33 ans de carrière, j'ai connu cette absence de reconnaissance, de respect, même, l'annulation de projets ayant nécessité des heures de travail, sans aucune autre raison que le budget. J'ai frisé le burnout à la dernière réforme du lycée et redoute la prochaine qui risque de tomber avant ma libération (ma retraite ). Le monde capitaliste évoluant comme il le fait, je vous comprends de partir et espère qu'il vous reste assez de force pour trouver une autre voie. L'éducation nationale ne vous mérite pas.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Ben encore une reaction de collegue ... plusieurs choses :
1 - Full support, faut pas lacher, faut resister, pour les jeunes, pas pour toi ....
2- Ai rejoins l EN en lycee general avec un parcours tres atypique (cadre du prive avant) et par vocation ...
3 - Conclusions et observations diverses :
a - et oui dans l EN ta hierarchie, ton ministere n en ontrien a foutre de toi et de tes projets et tes collegues sont tres souvent mediocres et envieux ... don t trust 'em !!! (de ce point de vue la le prive c mieux ... jusqu a ce qu on te foute a la porte)
b- y a plus de sous, ca je te rassure c est general ....
c - c est un systeme qui veut te casser, la seule defense c est de savoir eviter les coups, devenir invisible vis a vis de l institution, tu bosses pas pour eux mais pour toi (c est une des seules vertues de ce metier) et pour tes eleves ; decris comme ca le syndicalisme c est pas une bonne idee .. jamais vue une profession aussi individualiste (malgre les legendes urbaines ,certains me disent que c est recent aussi)
d-ne bosse jamais a l oeil, coordinateur c paye, prof principal aussi mais c pas beaucoup,surtout avec tes temps de transport c pas une bonne idee que tu t en rajoutes, menage ta monture
e - demenage, trouve une coloc a cote de ton college .....et oui l EN n en a rien a foutre non plus de ta vie privee ... c a toi de trouver des solutions et a ton conjoint/copain/copine/conjointe de les accepter ...
f - ne te plains pas (voir le b) ; tout le monde s en fout et t as vu les reactions ... des vrais chiens
g - comme moi t as choisi d enseigner, pas de faire moniteur de colo du 93 ... ta reaction est legitime ... l idee, c tu donnes un peu de ton energie le temps de te faire muter (et oui l agreg c est pas inutile, etre en faveur de la meritocratie ce n est pas etre elitiste) ailleur ... neanmoins ce que tu dis sur tes collegues en ZEP plus sympa, (moi j ai jamais fait) on me l a souvent dit .... tant qu a la misere humaine et ses turpitudes, on est pas la non plus pour se les tartiner, on est pas non plus educateurs ...
bonne chance pour ton afterlife, mais dis toi que t as la chance d avoir accede a un metier essentiel / transmettre (malgre tout) ce que tu aimes ... et METS TOI EN DISPO ....

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère collègue,
J' ai été touchée par ton témoignage qui fait écho en moi, enseignante en lycée professionnel.
Tu y a cru, tu as tout donné et tu es déçue.
Tu n' es pas la seule dans ce cas, loin de là.
Si je puis humblement te donner un conseil, ce serait de t 'occuper de toi, en priorité. Pense à toi, chouchoute-toi, reconstruis-toi. As-tu vu ton médecin traitant ? Tu as besoin de souffler, de réfléchir, de prendre du recul. Je suppose que tu es en arrêt-maladie. C'est ton droit. Utilise ton temps pour travailler sur toi. Si tu t' en sens le courage, pratique des activités que tu aimes, des « loisirs » qui sont indispensables pour retrouver un peu d' équilibre et de confiance en soi. essaie de te couper de tout ce qui te rappelle l' enseignement. N' hésite pas, avec l' appui de ton médecin, à demander ensuite un Congé Longue Maladie car la dépression et le burn out demandent un long, un très long travail sur soi-même pour s' en sortir. Tu as le sentiment d' avoir fait du bon travail, des élèves témoignent dans le même sens. Tu es un être de valeur, même si tu n'y crois plus en ce moment. Laisse le temps au temps. Tu peux m' appeler quand tu veux, jusqu'à 2h du matin sans problème.Courage ! Mireille

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Madame, Carmen
Comme l'écrit avec finesse KRARK,souvent il faut du temps pour s'installer dans une profession voire une vocation.
A vous lire ce serait dommage que vous manquiez à l'éducation nationale.
Si vous restiez , là ou réside peut-être la seule chance pour toute une partie de la nation de parfaire ses connaissances, vous pourriez éviter qu'ils deviennent comme les auteurs de certains commentaires à votre courrier. Leur montrer finesse d'analyse, compréhension des points de vue multiples,distinguer une plainte d'un dézingage, rester patient devant un texte voire un collègue....
Que vous en semble ?

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère collègue,

vous avez toute ma compassion. Ce métier est ingrat, injuste et par moments absurde. Votre parcours peut rappeler le mien, à ceci près que je suis plus vieux que vous, et que j'enseigne l'anglais. Vous avez déjà lu un bon paquet de conneries, et même de méchancetés gratuites, je serai donc bref. Les débuts de carrière sont lamentables dans notre métier et vos 4 années de dépression et d'amertume, sont, si j'ose dire, dans la norme. Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que l'éducation nationale se fiche du mérite et du travail. Votre vocation, fondamentalement, l'indiffère. Votre souffrance encore plus. Les deux seuls critères qui comptent à ses yeux sont l'ancienneté et le statut. Tenez bon encore 5 ou 6 ans, exposez-vous moins, ménagez-vous, concentrez-vous sur vos élèves, donnez-vous des objectifs réalistes, faites au mieux ce qu'il est possible de faire, vivez pour vous dans les temps libres que vous saurez vous créer au fil du temps en vous appuyant sur vos préparations antérieures (un cours, ça se construit sur 3-4-5 ans), voyagez, profitez de vos amis. Ce n'est pas manquer d'ambition, c'est apprendre à courir comme un coureur de fond, pas comme un sprinteur. Il n'est pas question de saloper le boulot, mais de vous préserver, de vous économiser, de rationaliser vos efforts pour justement arriver à faire le boulot sans partir en vrille. Si l'exercice intellectuel vous manque, préparez l'agrégation ou préparez une thèse. J'ai fait les deux, ça m'a fait le plus grand bien. Comprenez bien que vous n'arriverez à rien en moins de 10 ans. Vous pouvez vous insurger et penser que c'est une forme de bizutage, que c'est dégueulasse mais c'est un rite auquel vous ne pouvez pas vous soustraire si vous voulez enseigner dans le public dans le secondaire. En d'autres termes, si vous devez partir parce que votre décision est prise, partez. Sinon, accrochez-vous modestement encore quelques années : améliorez votre statut, améliorez votre notation, améliorez votre CV, tenez bon le temps que cela se décante...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

J'abonde. Enseigner, ce n'est pas qu'une « vocation », ou plutôt ça l'est quand on imagine son métier plutôt qu'on ne le vit.
Le parcours de cette personne met juste en évidence les lacunes en terme de formation des enseignants : « comment accrocher la classe, comment les aider à apprendre... » ; ces questions auraient du se poser aussi avant d'y être confronté durement. Ce qui ne veut pas dire qu'on puisse y répondre sans s'y être confronté ! Mais l'enjeu d'une formation est de se faire une idée la plus précise de la profession, sans la fantasmer (et le lien avec le professeur génial, initiateur de la « vocation », montre bien comment cette identification et projection s'avère en réalité faussée, car les élèves futurs sont bien différents de l'élève qu'elle-même a été.)

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Tiens merci de m'apprendre le métier de mes parents ! C'est assez drôle la généralisation^^

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Étonnant,
au vu de votre position, je me serais attendu à voir un commentaire comme :
« mon fils a vécu des temps difficile dans la rue, etc... mais s'en sorti car il a su prendre les bonnes décisions !!! » sur cette page que vous mettez en lien.

Hypocrite.

Emeon.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Etudions les arguments :
[1] Originaire [..] de Lens (!)
La personne indique d'où elle vient.
[2] étant moi-même [..] latiniste chevronnée) :
On apprends le métier de la personne.
[3] je me permets [..] concerné.
La personne ne dit pas d'où elle vient et où elle va ; argument non valide.
[4] Tout d'abord, [..] le bassin minier !!
Réutilisation du précédent argument.
[5] Ma maman a fait [..] pas si bien desservies.
Argument basé sur son vécu et celui de sa mère en prenant en compte la supposition [3].
[6] De plus, vous avez eu [..] un peu de « chance » !
Argument basé sur le vécu d'une mutation forcée.
[7] Moi, j'ai été [..] mais c'est comme ça !
Argument basé sur son vécu difficile de d'enseignante.
[8] Puis j'ai aux Tarterêts [..] dans la joie !
Argument basé sur le vécu d'une affectation forcée.
[9] Parce que désormais, [..] chère collègue, personne...
Argument basé sur un avis personnel concernant l'enseignement.
[10] Enfin, les directions [..] contrats d'objectifs...
La personne rejoint le témoignage.
[11] Et puis, quelle idée de se [..] déjà bien à bout ?!!!
Un avis personnel de la personne.
[12] Là où je vous rejoins, [..] dépasser les frustrations...
Un avis personnel de la personne.
[13] Il existe des « planques » [..] plus rapidement !!
Un conseil de la personne.
[14] Bien à vous,
Une marque de respect de la personne concernant le témoignage.
[15] une collègue de lettres, [..] par votre sort...
Signature de la personne.

Les faits des arguments :
Les arguments [4] et [5] sont basés sur le fait du [3] lui même basé sur le [1].
Or il se trouve que le témoignage ne dit pas d'où il vient.
Ces arguments sont invalidés (seulement [3], [4] et [5], car [1] n'est pas un argument).

Les arguments [2], [6], [7] et [8] nous content des déboires vécus bien détaillés.
Ces arguments sont validés par défaut.

L' argument [9] nous explique que les enfants aisées ont juste besoin d'être guidés et ignorent les conseils (s'amusent)
alors que les enfants de milieux défavorisés ont besoint d'être fortement assistés ; d'où le sacrifice de sa personne.
L'avis [10] nous dit que le système de l'éducation nationale ne fait pas son travail.
Ces arguments sont validés par défaut.

Avis et conseils sont validés par défaut.

Etude :
Les arguments valides se basent sur l'experience de la personne que l'on doit croire sur parole.
Le ton employé est très peu respectueux : « je me permet », « Moi, j'ai », « je sais de quoi je parle », etc..
La ponctuation indique une certaine agressivité :
- nombreux points d'exclamation.
- nombreux '...'

Les avis sont basés sur
- un stéréotype du « méchant bourgeois profiteur » et du « gentil jeune de cité mais voleur »
- l'administration ne fait pas son boulot mais on n'y peut rien
- des contradictions : « quelle idée de se surcharger [..] quand on est déjà bien à bout ?!!! » versus « son métier pour [..] dépasser les frustrations... »

Un conseil sur comment ne pas faire son travail.

Une signature peu respectueuse.

Conclusion :
Le témoignage montre une grande passion du travail et une volonté d'amélioration qui a été jusqu'à se « donner » complètement.
Le commentaire montre une passivité et une vision pauvre de la société actuelle.
Il est triste de voir une « enseignante de Lettres (modernes, mais latiniste chevronnée) » se contredire et se laisser aller àl'émotionnel dans une dissertation qui se termine par une solution ubuesque :
Vous avez essayé de tout faire pour améliorer le système de l'éducation nationale ? N'importe quoi voyons ! Il vaut mieux profiter du système !
De toute façon les méchants bourgeois s'en foutent et les pauvres jeunes de citées sont déjà foutu :D.

A vomir.

Emeon.
ou Noème si vous n'aviez pas compris.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je suis très émue par ce témoignage parce que cela me rappelle ce que j'ai vécu depuis cinq ans dans une école élémentaire. Je souhaite écrire mon témoignage dans un livre ; il me manque encore les outils magiques que sont l'ambiance, l'atmosphère, le « non dit » qui transparaît, outils qui selon moi sont le propre de la littérature.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Miawallace. Je pense tout d'abord que vous ne connaissez pas encore la définition du mot nuance(dommage pour un professeur de français...) car ce que vous vous permettez de faire n'en est guère une. C'est d'ailleurs un terme que l'on emploie en musique pour jouer plus ou moins fort, nuancer nos propos, notre interprétation, ne pas toujours être « brute de pomme » en croyant que celui qui jouera le plus fort sera le plus intéressant... enfin bref je m'éloigne du sujet moi aussi à cause de cette petite énormité qui m'a quelque peu dérangé comme beaucoup d'autres d'ailleurs, mais je ne tiens pas à toutes les énumérer. Pour couper court(même si cela va paraître long) je vais donc vous soumettre deux points. Premièrement je ne vous qualifierais pas de mère Theresa car vous semblez extrêmement hargneuse (sans vouloir jouer aux psychologues) et deuxièmement quelque chose qui m'a on ne peut plus agacé c'est votre façon de parler de ces élèves de conservatoire. . A votre message on voit tout de suite que vous ne connaissez pas ce plaisir de créer, de toucher à l'art (une nouvelle fois dommage pour le métier que vous exercez) car je pensais que le français n'était pas simplement un cours de grammaire où l'on apprend à conjuguer le verbe avoir à l'imparfait. Vous comparez ces élèves aux vôtres comme s' ils étaient des marchandises, des objets, alors que vous ne les connaissez pas il me semble. Vous ne semblez pas comprendre la compléxité d'une vie humaine et parlez des malheurs que subissent les personnes défavorisées... croyez vous vraiment que le malheur dépend de ces pseudo classes sociales ? N'importe qui peut subir n'importe quelle violence, vous pouvez me croire ! Enfin bref... il y a un millier d'autres choses à redire sur votre « nuance » mais je pense en avoir assez dit. Je terminerais par cette conclusion que vous comprendrez si vous connaissez le sens du mot implicite : Je ne suis jamais allé en croisière sur le Nil, je n'en ai jamais ressenti ni le besoin ni l'envie, et n'a/n'aurais jamais les moyens de m'offrir ce genre de voyage dans ma vie de latiniste musicien.
A M^me Angor : merci pour ces deux ans passés en tant que votre élève et en ésperant vous revoir dans le futur^^

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour à tous, je suis un élève de 15 ans qui fait Latin et je ne suis pas inscris au conservatoire. J'ai pu lire d'autre réactions de la part de mes camarades à ce témoignage. Avant tout je commence avec le terme « élitiste » qui me plait guère, dans notre classe de latin nous sommes une quinzaine et nous sommes seulement deux à ne pas être musiciens. Les musiciens eux sont inscrit au conservatoire depuis le début de leur primaire, avec cette option ils ont beaucoup plus d'horaire et de travail à faire ( donc plus de révisions) grâce à ça ils ont une meilleure capacité à apprendre, leur moyenne et du coup élevé comparé aux notre et c'est à cause de ça qu'ils sont nommés les « élites » mais ça ne veux rien dire, c'est juste une note, on est tous différent mais mettre des élèves au dessus des autres c'est n'importe quoi, alors je fini cette introduction en vous disant que si vous pensez que les musiciens sont meilleures que les autres mettez votre petite cervelle à un endroit ou elle ne pourra plus penser. Ensuite dire que ceux qui font option latin+conservatoire sont des enfants de riche ou qu'ils ont une famille qui gagne plus aisément de l'argent c'est complétement FAUX. Je suis quelqu'un qui a une famille non bourgeoise, une famille qui peut avoir de temps en temps des difficultés au niveau argent et pourtant si j'avais voulu j'aurais pu faire de la musique malgré ça je ne le fais pas. Sinon comment vous pouvez vous permettre de juger des élèves sans les connaître et de dire que c'est des enfants de bourge, vous croyez savoir tout ? Non désolé mais je pense juste que vous êtes des gros idiot(gros cons ça fonctionne aussi), jaloux de ses élèves. Et sérieusement avant de juger cette enseignante, soit vous vous la fermez, soit vous critiquez ce qu'elle dit mais par contre ne commencez pas à humilier cette enseignante, vous voyez bien qu'elle souffre et qu'elle essaye de purifier sa douleur en expiant sa peine et vous, vous lui faites plus de mal que de bien donc pour la si encore une seule personne ose humilier, menacer ou critiquer cette enseignante vous n'avez qu'a activer votre cerveau, ordonner des mouvement rapides à vos jambes et partir le plus loin possible avant de vous prendre le coup fatal.

Merci de votre patience et de respecter les règles exigés dans ce message concernant les messages haineux.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Carmen, je pense que vs placez trop d'espérances dans le travail.
Il ne sert pas émanciper le salarié mais a lui donner un salaire.
Portez vos désirs en dehors de lui.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Pourquoi toujours voir en l'autre ce que vous n'aimez pas ? Ainsi donc vous jugez cette prof sans même vous mettre à sa place !?

Quand on lit cet article et les commentaires qui le suivent, on ne souhaite qu'une chose : que la bienveillance et l'intelligence reviennent à l'éducation nationale et, surtout, que cet organisme ne soit pas là pour niveler par le bas, mais bel et bien pour apprendre aux élèves l'émancipation par l'intelligence.

Pour l'auteure, je ne peux pas conseiller grand chose, si ce n'est peut-être aller voir ce que font les écoles avec des méthodes qui marchent notamment en Finlande (Montessori, Steiner, etc.) et se rapprocher de ce que font les Colibris avec leurs Oasis.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour,
Je suis moi aussi élève au fameux conservatoire, l'élève faisant partie de la classe « lalitiste ». Je vois tellement de mépris, de haine dans les commentaires. J'ai l'impression que vous montrez vos cicatrices en hurlant « j'ai même pas pleurer moi pour celle là », « j'ai continué le combat, moi ! ».
Non, je ne suis pas riche. D'ailleurs, la personne la plus aisé de mon niveau ne fait pas latin. Enfin, bref. Oui, la musique permet une ouverture d'esprit. Mais qui vous dit que je ne bouffe pas des pâtes a chaque fin de mois, pour la payer ? Qui vous donne le droit de nous juger ?
Je suis une bonne élève, oui. Donc, d'après certain d'entre vous, je n'ai pas le droit à autant que les autres, vu que je peux m'en sortir sans ?
Alors, mon jean devient trop court, je dois mettre des chaussures montantes... C'est un peu ridicule dis comme ça. Mais je suis plutôt calme, mature parfois, je fais de la musique, je fais du latin.
Donc je ne peux pas me plaindre, donc je suis riche, donc j'achète tout les livres que je lis au lieu de les emprunté au CDI et à la médiathèque. Donc vous avez le droit de me dénigrer. Alors ma situation familiale est « stable ».

Je ne me fais pas battre, non. Je ne me suis pas fait violée. Donc je n'ai aucun problème. Mon père m'aime, même si personne ne l'a jamais vu. Parce que je suis latiniste. Parce que j'aime l'ancien français.

Chacun a ses limites, ses illusions, une force différentes quand elles tombent. Parce que vous êtes prof aussi, vous pensez qu'elle est votre égal en force et en sensibilité.
Elle n'est pas faible, elle s'est trop donné, trop attaché.
Est-ce si mauvais ?
Faut-il vraiment pour être prof aujourd'hui serré les dents tout les jours ? Est-ce un problème de craquer ?
Le corps enseignant... Vous êtes un corps.
Vous êtes votre propre sida, vous attaquant vous-même.
Il y a une compétition entre certain d'entre vous, j'ai l'impression, une agressivité sourde mais constante. Je suis élève, je l'ai remarqué entre certain prof.
Si les élèves le remarque, ou vas-t'on ?

Enfin, bref.
Merci de m'avoir lu, de m'avoir compris, peut-être.

Tchao.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

*cité
*vous ne nous connaissez
*désolée

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

*cité
*Vous ne nous connaissez
*désolée

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

C'est vrai que « c'était mieux avant ».
Lol
Sérieux...
Je pense qu'en fait, il faudrait en revenir aux années 50, séparation filles/garçons, maitre tout puissant, 20% d'une classe d'âge qui arrive au bac (et encore), et le reste qui retourne dans la rue ou à l'usine au plus vite.

Ce qu'il ne faut pas entendre (enfin lire...)

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Si vous n'avez pas lu le mépris pour sa directrice adjointe ou ses collègues... vous n'avez pas bien lu !
Ah, et le mépris pour toute personne qui ne partagerait pas ses hauts idéaux...
Si, du mépris il y en a.
Moi, je méprise les personnes qui se plaignent et démissionnent, sans jamais vraiment comprendre que cela a toujours été ainsi.

Pour ceux qui connaissent François Béranger (qu'on ne pourra accuser d'être un réact égoïste, je pense) :

"Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais"

Il semble donc, selon Mr Béranger, qu'il y a 50 ans, c'était... exactement la même chose. Pourquoi ne suis-je pas étonné ?

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Le mépris sue dans tout cet « article ».
Mépris pour la hiérarchie qui ne pense pas comme elle (même si très peu de personne pense comme elle en France), mépris des règles (« j'aime pas les mutations », « j'aime pas les concours », « j'aime pas mon métier si il est trop difficile »)...
Cet « anti-élitisme » est élitiste en soi.

Navrant.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Donc la solution, c'est le privé ?

Ah bah oui, bien sur, que n'y pensai-je ???

Sérieux... ce qu'il ne faut pas entendre (enfin lire, ici)

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Moi j'aime bien voir le comportement grégaire de certains profs. Donc une collègue à vous exprime son opinion, et tout de suite, les lecteurs de « Basta » attaquent son opinion comme « nulle et non avenu » ??

Il n'y a pas moins démocrate (dans le sens qui est à l'écoute des opinions des autres) qu'une cette frange de la population qui se regarde le nombril en défendant un passé dont on se demande si elle le connait vraiment.

Ces gens qui défendent les positions du passés par facilité/passivité intellectuelle ont un nom : les conservateurs (ou réactionnaires).

Troublant de voir qu'aujourd'hui, ce sont les réac/conservateurs qui tiennent l'éducation nationale et leur branche dite « progressiste ».

Une chose est sure... vous seriez mal barré dans le privé (boulot, pas école), et la réalité de la vie de 90% des Français vous échappe fortement...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bouh, vous allez me faire pleurer.

Donc récapitulons : fraichement émoulue de la classe supérieure en France, vous avez choisi un métier passion.
Première année : des élèves de même classe sociale que vous... et tout se passe bien.
Ensuite, on vous met avec les pauvres, et là, c'est le drame. Mais plutôt qu'essayer de les aider, vous décidez de tout mettre sur le dos d'une directrice adjointe incompétente... alors que vos auriez aussi bien pu passer le concours pour faire son boulot.
Plutôt que de faire bouger les choses (porter plainte contre l'établissement qui ne défend pas ses élèves ou professeurs, appeler les médias pour hurler contre la crise d'autorité des dirigeants du collège, organiser des manifs avec les parents d'élèves), vous décider de partir voir ailleurs si l'herbe est plus verte (et donc laisser un nouveau prof, encore plus débutant que vous, s'occuper de votre caca).
3^e année, aigrie mais rapprochée de chez vous (qui a dit que les profs étaient égoïstes...), vous retrouvez de la motivation, bossez sur un projet, ou plusieurs, qui sont finalement... refusés. Bref, vous vivez ce que vivent 99% des gens dans le monde et dans la vie (CF Rudyard Kipling... tu ne seras pas un Homme, ma fille). Dans le privé, c'est la norme. Pour vous, c'est la fin du monde. Pleurez, mais je ne pleurerai pas pour vous. Résultat des courses : pour vous venger, vous décidez de mettre la honte à vos collègues, avant de terminer encore plus aigrie quand vous vous rendez compte... qu'il s'en foutent !
Dernière année, vous vous sentez seule contre tous face à une réforme pourtant bien acceptée par la population et une bonne partie de vos collègues. Ce qui, en bonne syndiquée, ne vous empêche pas de combattre contre (ce que je ne vous reproche pas, hein). Au final, vous perdez le combat. Votre solution ? Partir ?? Abandonner vos élèves ? Abandonner votre vocation ?

Bon courage dans le privé, vous allez vous rendre compte que vos beaux idéaux vont voler en éclat (enfin sauf si vous allez donner les cours pour les Français bien bourgeois en école privée... ah, la future élite de la France est moins difficile à gérer, hein ?). Je ne parle même pas de la claque que vous prendriez si vous décidiez de faire un « vrai » boulot (en entreprise, en risquant de se faire virer quand on plait pas au patron, en supportant les collègues idiots, les patrons encore pire, et devoir faire cela avec le sourire).

Au final, vous êtes lâche, faible, et surtout, votre « vocation » n'en était pas une. Vous croyiez vouloir être prof, en fait, vous vouliez vous occuper d'enseigner à l'élite, ces élèves qui représentent moins de 40% d'une classe d'âge, assez doués (et bien nés, surtout bien nés...) capable d'atteindre un lycée général.

Vous êtes une honte pour l'éducation nationale, à peu près au même niveau que vos collègues qui ont jeté l'éponge (au moins n'êtes vous pas aussi hypocrites qu'eux, vous, vous partez).

Votre prof préféré aurait honte de voir qu'il n'a pas su vous faire comprendre le plus important : quelque soit les conditions, vous devez faire avec, pour le bien de vos élèves. Partir, c'est abandonner. En abandonnant, vous finissez par être encore plus méprisables que ceux que vous dénoncez ici.

Et ne venez pas me dire que c'est la faute de l'état, de Najat ou du capitalisme. Si vous le pensez, faites de la politique et ne soyez pas prof.
Mais en tant que prof, vous avez raté votre carrière et vous êtes la seule à blâmer.

Mais c'est tellement plus facile de blâmer les autres...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je vois que vous recevez beaucoup d'attaques pour votre post...
Personnellement, je comprends bien la position de la personne qui a rédigé l'article : c'est difficile d'avoir des rêves et de les confronter à la réalité brute. Cela doit également être très pénible d'être enseignant.
Mais je ne suis pas enseignante, je suis élève. Alors en tant qu'élève, j'ai détesté les salles de classe du collège, vraiment. Mais les collégiens sont des enfants. Alors je trouve ça bien de ne pas se battre seulement pour ceux qui ont la chance d'avoir des parents qui les inscrivent au cours de latin.
Et je pense aussi qu'il n'y a pas que les « BCBG » ou les « boulets ». Il y a aussi des enfants qui ont besoin d'aide. Et c'est difficile d'aider, surtout avec des bâtons dans les roues. Mais ça reste nécessaire.
Donc merci aux enseignants de courage. C'est pour nous, les élèves, qu'il ne faut pas baisser les bras.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

C'est bien les enfants de remettre ainsi les pendules à l'heure. Ce n'est pas parce qu'on fait de la musique, qu'on lit, qu'on se cultive,qu'on est un fils de bourgeois et un privilégié ! De même, les élèves qui perturbent, qui harcèlent leurs camarades et parfois les enseignants ne sont pas toujours les plus malheureux. Regardez les bien, ils possèdent souvent le portable dernier cri, des fringues , du maquillage et des coupes de cheveux qui coûtent cher.... La moindre observation et les parents ou le grand frère débarquent pour casser la gueule du CPE ou du principal. Et c'est ces gens là qu'il faut toujours essayer de comprendre, comment en sont-ils arrivés là, les blessures, les trauma et patati et patata ... Pendant ce temps, isl continuent à harceler tout le monde, à empêcher les autres de travailler. Car, faut-il le dire, les familles Groseille comme les appelle notre collègue (quel mépris, en passant), ont aussi leurs enfants méritants. Des enfants pour qui la vie n'est pas forcément facile à la maison....Que fait-on pour eux ? On pourrait espérer que l'école soit un répit... Arrêtons de rêver. Avec la suppression des classes bilangues et du latin, fini les classes à peu près correctes dans les collèges difficiles où on pouvait encore espérer travailler un peu... Vive les projets bric à brac pour tout le monde, à supposer qu'ils puissent canaliser le pouvoir de nuisance des plus durs, ce dont je me permets de douter... Que faire, me direz-vous ? Les ados délinquants, on ne va pas tous les tuer, comme dit mon principal. Alors on crée des structures pour s'en occuper et on paie des gens spécialisés. Faut-il rappeler que les enseignants ne sont pas des assistantes sociales, des infirmières ou des psy...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour, tout d'abord je me présente, je suis une des élèves latiniste qui fait partie du groupe d'élèves du conservatoire cités ci-dessus .
Pourquoi dire que nous sommes riches et que nous partons en vacances je ne sais où ?! Vous ne nous connaissais même pas ! Alors pourquoi vous permettez vous de juger ! Ce n'est pas parce qu'on fait de la musique qu'on est forcément riche ! Et oui même si des personnes d'entre nous sont aisées, cela voudrait-il dire que nous n'avons pas besoin de connaissances ? Que nous sommes nés avec une intelligence incroyable parce que nous faisons de la musique ?Je ne crois pas ! Vous vous fichez certainement de mon avis mais je tenais à exprimer ma colère contre vous ! Quand j'ai lu votre commentaire autant dire que j'avais la rage ! De même de mes camarades !
Peut-être que vous trouvez que le message de notre professeure « suscite l'apitoiement » ... mais vous devez savoir que les personnes ne réagissent pas de la même façon, et que vous, en écrivant ce commentaire, cherchez l'attention, ce que je trouve assez pitoyable (peut-être que je me trompe mais ça reste mon avis).
Et aussi, peut-être que vous trouvez qu'une collégienne ne doit pas répondre ainsi à un adulte mais c'est plus fort que moi, pourtant ce n'est pas à mon habitude de me faire remarquer, je suis plutôt une élève discrète. Désolé si ce message vous énerve mais bon, je me sentais obligée d'exprimer mon incompréhension face à votre commentaire vraiment énervant .

Petit message à notre professeur de latin, sachez que vous êtes une excellente prof, et que vous méritez d'être heureuse car vous êtes une personne formidable.
On vous aime !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je ne vois absolument pas pourquoi un élève inscrit dans un conservatoire de musique aurait moins de raisons de s'instruire dans une discipline qu'un élève non musicien.
Ne faites pas d'amalgame s'il vous plaît, tous les élèves musiciens ne traversent pas l'Océan Atlantique sur un yacht avec papi Robert et mamie Albertine tous les étés, et tous les élèves qui ne bénéficient pas d'un enseignement au conservatoire ne mangent pas du pain et de la soupe tous les soirs. Vous m'avez bien fait rire. Le commentaire que vous avez posté est le reflet de la société hypocrite qui se dit bienveillante.
J'ai honte de savoir que les jeunes de ma génération aient à vivre entourés d'adultes si désespérants. Comment voulez-vous nous faire grandir correctement dans de telles conditions ? Vous me semblez être d'une hypocrisie inégalable.
Au diable ces balivernes ! C'est méprisant.
– Une élève de 14 ans tourquennoise qui apprend la langue latine, inscrite au conservatoire et qui pourtant, n'a jamais été plus loin qu'en Belgique pour acheter des frites.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour !

Déjà, merci à Bastamag d'avoir retransmis ce témoignage. Je suis enseignant en région parisienne depuis 6 ans et je comprends assez bien ce qu'à ressenti la collègue. C'est vraiment dommage qu'elle ne soit pas arrivée dans le métier ne serait-ce que 3 ans plus tôt ou plus tard, car elle est juste tombée pile dans ces quelques années où les stagiaires devaient faire 18h, et pas un mi temps (c'est de nouveau le cas depuis peu). En outre, c'est vraiment pas de bol d'être tombée dans des endroits difficiles pas forcément près de chez elle où la direction et les collègues sont (en partie) défaillants. Dans un autre contexte, une autre contingence, elle aurait été, j'en suis sûr, beaucoup plus épanouie pendant ces premières années, et serait donc encore probablement une enseignante géniale en ce moment. Le projet qu'elle a monté lui aurait pris moins de temps sur sa vie perso et/ou aurait été acceptée dans d'autres établissements... De plus, ce n'est jamais du temps perdu, car elle aurait pu le ressortir l'année d'après. Mais je comprends qu'elle n'ait plus eu la patience. J'espère qu'elle arrivera à s'en remettre et retomber sur ses pattes, c'est tout à fait possible, Nicole Ferroni par exemple a suivi a peu près ce parcours avant d'être humoriste.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

C'est très juste tout ça ! Moi aussi ça me choque un peu les réactions des collègues. Merde, qu'est-ce que c'est que ce boulot où si on fait quelques erreurs on se retrouve en dépression au bord du suicide ? La Carmen, elle a sans doute tort sur certains points (moi aussi j'ai tiqué ici ou là) mais on s'en fout, c'est pas le problème. Le problème, c'est que le système est si merdique que des enseignants parmi les plus motivés, ceux qui se défoncent pour y arriver, se retrouvent épuisés au bout de 5 ans et démissionnent. Je ne parle pas de ceux qui ne savent pas pourquoi ils sont là et qui font ça faute mieux. Non ! Un prof de collège qui y croit à fond, la seule chose qu'on lui dit pour qu'il tienne le coup, c'est « fais-en moins ». C'est juste indécent pour le public qu'on a en face de nous.

Je renouvelle mon conseil pour Carmen : ne t'obstine pas, ne t'épuise pas, garde ton énergie et démissionne. L'occasion peut-être de te rendre compte que le bonheur n'est pas nécessairement dans le salariat. Et qu'il existe plein d'autres formes d'éducation que celle très dévoyée de l'ÉducNat.

Bon courage,

denis

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Quand j'ai lu le témoignage de Carmen,j'y ai trouvé la description d'un itinéraire intellectuel, ses réalités professionnelles de terrain et l'évocation du trouble que la distance entre les deux pouvait engendrer...
Je n'y pas entendu de mépris « implicite » pour une catégorie d'individus...au plus des regrets de ne pas être efficace ou à la hauteur des ambitions espérées.
La violence de la réponse d'un « collègue », qui « connait » le contexte, me laisse perplexe...Lens , Lille , être d'içi, être de là, avoir vécu des situations similaires, semble autoriser un ton, une ironie, et une causticité pour le moins surprenante.
La violence ne se résume pas aux cours des établissements apparemment, et on est contents de savoir que les élèves sont en de si bonnes mains.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Vous vous éclatez, mais qu'en reste t-il au final pour les élèves de ces classes difficiles qui pourraient y arriver. Les élèves des collèges REP+ ont leurs enfants méritants, on est bien d'accord, mais que fait-on pour eux ? Ma fille a fréquenté un collège public , ben oui, on ne renonce pas si aisément à cette belle idée de l'école républicaine. Un vrai chemin de croix pour elle. Des cours bruyants ou bordellés par des élèves qui n'étaient pas toujours les plus malheureux, on pourra dire qu'à défaut d'avoir fait du français ou des maths, elle aura appris à vivre ! Mais j'oublie qu'une fille de prof sait déjà tout, quelle idée de se rendre dans un collège difficile dans l'espoir d'apprendre quelque chose...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je découvre les commentaires ou plutôt les règlements de compte entre enseignants sur ce site ...
Je ne suis pas enseignante mais suis entourée d ' enseignants , très fatigués et démotivés par le système ...
Je tenais juste à dire que j ' étais représentante de parents d ' élèves durant une année( collège) .En effet , j ' ai démissionné car je croyais très très naïvement que nous allions , uniquement nous préoccuper de l ' intérêt de l ' enfant !
Et j ' ai découvert un milieu extrêmement politisé et opposé systématiquement à la direction du collège alors que l ' équipe de direction était à l ' écoute , ouverte d ' esprit et donc au dialogue .Incompréhensible ..Bref , je voulais dire que j ' ai toujours tenu à ce que mon fils fréquente les écoles publiques ( « mixité sociale ») , son collège était en ZEP afin que son esprit ne soit pas sclérosé entre enfants de la même catégorie sociale ..il a suivi une scolarité satisfaisante et aujourd ' hui en 3 ème année de cycle ingénieur ..
J ' étais atterrée de constater que certains parents prônaient la mixité sociale pour les autres , seulement !!Ceux-là mêmes transféraient leurs propres enfants dans des écoles privées en me conseillant de laisser le mien dans le public ..
En conclusion , le moyen idéal de résoudre une partie des problèmes serait d ' appliquer le règlement intérieur des écoles et d ' appliquer la mixité sociale dans toutes les écoles quelque soient les catégories socio-professionnelles mais JAMAIS cela n ' arrivera ...bon courage et sachez que des non -enseignants compatissent à votre quotidien difficile

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Certes l'éducation nationale a de profonds dysfonctionnements notamment en gestion du personnel, certes, le métier de prof de lettres, surtout les premières années, vous pompe tout votre temps et votre énergie, mais je trouve ce témoignage un brin naïf et élitiste : comment peut-on penser, quand on entre dans l'Educ Nat, n'avoir à faire qu'à des lycéens de centre ville ? ou qu'aux enfants de cadres sup ou de profs qui font musique ? Personnellement, c'est ma 4^e année, ma 1^re en REP + et (charge de travail qui empiète trop sur ma vie perso mise à part) je m'éclate avec mes élèves ! Mais si on en est là alors c'est sûr vaut mieux se reconvertir prof dans des écoles steiner !!!

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Mais il y a une violence et une haine en vous ! Vous êtes tout à fait le genre de collègue toxique avec qui il est pénible de travailler.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Entièrement d'accord. Certes l'éducation nationale a de profonds dysfonctionnements notamment en gestion du personnel, certes, le métier de prof de lettres, surtout les premières années, vous pompe tout votre temps et votre énergie, mais je trouve ce témoignage un brin naïf et élitiste : comment peut-on penser, quand on entre dans l'Educ Nat, n'avoir à faire qu'à des lycéens de centre ville ? ou qu'aux enfants de cadres sup ou de profs qui font musique ? Personnellement, c'est ma 4^e année, ma 1^re en REP + et (charge de travail qui empiète trop sur ma vie perso mise à part) je m'éclate avec mes élèves ! Mais si on en est là alors c'est sûr vaut mieux se reconvertir prof dans des écoles steiner !!!

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Vous faites sans doute partie des enseignants qui trouvent normal d'aller au front tous les matins et qui s'en sortent plutôt bien, tant mieux pour vous. Je ne sais pas où sont les planques où on enseigne à des élèves BCBG, comme vous dites, après vingt ans dans le public, pas encore trouvé . Pour ce qui est de passer l'agreg, pas le temps en plus de la gestion des cours, des corrections et des preps. Vous admettez que le système est dégueulasse mais comme vous avez bouffé de la vache enragée, vous vous dites que les autres en prendront bien un morceau. L'enseignement est un sacerdoce... Sauf que moi j'ai aussi deux gosses et un mari et que de temps en temps (quelle idée quand on est prof) j'aimerais recevoir un salaire en échange d'un service qui ne soit pas systématiquement au dessus de mes forces. Vous vous moquez de notre collègue estimant que déjà à bout de souffle, elle aurait pu s'épargner une dépense inutile d'énergie en faisant du syndicalisme. Ben voyons, t'as déjà plus la force de porter tes paquets, alors économise toi ! Changer de boulot, la reconversion, j'y pense tous les jours, une obsession. Il faut voir que j'enseigne aussi dans le bassin minier où les conditions sont difficiles (je sais, il y a bien bien pire...). Peut-être que quelqu'un d'aussi enthousiaste que vous se trouvera là pour me remplacer. Tant mieux !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Aucun mépris, bien au contraire !! J'adorerais rentrer à Lille, m'y installer et aller bosser en tram !! Grand luxe !!
C'est le mépris de l'article vis-à-vis de tous ceux qui « vont au charbon » qui m'exaspère...
Bosser à Lens ? Pas faute d'avoir tenté (malgré le marasme évoqué dans l'article) : pas assez de points pour y prétendre, c'est trop « cher », même après 10 ans de carrière, même les collèges Jean Zay et Jean Jaurès... Quant à Michelet, en centre-ville, en rêve seulement...!!

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Saint(e) Marre des cheffaillons,

c'est bien parce que je baigne dans la condition humaine que j'ai réagi à cet article !
Contrairement à vos comparaisons fumeuses et autres digressions absurdes et inappropriées, je reste dans le sujet : la condition de vie du prof en 2016 !
Quand on passe le concours de l'enseignement secondaire, on connaît les règles du « jeu » : affectations aléatoires et public aléatoire. Personne ne nous a mis un flingue sur la tempe pour entrer dans l'éducation nationale. La désillusion entre l'investissement intellectuel et la réalité du métier est terrible, j'en conviens parfaitement, mais je ne suis pas d'accord avec le mépris de classe qui sous-tend cet article : les gamins issus de familles défavorisées (les « alcooliques-chômeurs-consanguins » du pas-de-calais, ou encore ceux dont les parents ne parlent pas français et ont besoin d'un tiers pour traduire, c'est écrit dans l'article !!!) méritent tout autant que les « latinistes » un enseignement de qualité.
C'est ce qui me dérange profondément dans cet article : un élitisme implicite, mais tellement palpable qu'il en devient indécent à mes yeux... Dans l'école publique actuelle, l'hétérogénéité sociale des élèves est un facteur déterminant de notre condition professionnelle au quotidien, et, quel que soit l'établissement, les bagarres, crachats, insultes, provocations des élèves en cour de récré sont monnaie courante !!! Alors non, désolée, ce n'est pas moi Mère Térésa : je suis trop ancrée dans le réel et la condition humaine.
Perso : ma première année en poste fixe, deux de mes élèves de 5^e ont été violées « en tournante » par un groupe de collégiens, parmi lesquels un de mes élèves de 4^e... Pauvre petite chose que je suis, j'ai pleuré de rage et d'impuissance sur le parking du collège ! Cerise sur le gâteau : l'une des gamines a été tondue par son père à cause du déshonneur familial...
C'est sûr que c'est plus facile de fermer les yeux, demander sa mutation... Pour moi aussi, c'est insupportable : insupportable de me retrouver, malgré moi, interface entre des gamins paumés et un système inique que je représente, mais que je ne cautionne pas.
Ce qui est insupportable également, c'est d'entendre une partie du corps enseignant dénigrer ces enfants, ceux qui dérangent, qui inquiètent parce qu'ils obligent à se remettre en question, à travailler autrement, à encaisser combien d'échecs pour une victoire, et encore, jamais définitive...
Ce qui m'insupporte, c'est d'entendre une partie de mes collègues actuels (dont vous semblez proche, vu votre réaction très agressive) appeler ces enfants-là : « débiles », « mongoles », « boulets », de voir qu'ils refusent d'emmener certains mômes en sortie au musée, au motif qu'ils sont « chiants », et d'assister en direct à la ségrégation au moment du départ, avec des mômes de la classe qui sont laissés dans le hall alors qu'ils ont leur autorisation de sortie signée et leur pique-nique...
Alors, si pour vous, c'est se prendre pour mère Térésa, ben oui, j'assume !! Ce qui m'intéresse, c'est d'accompagner du mieux que je peux mes élèves, de leur donner les « armes » du langage pour évoluer dans une société où on ne leur fait pas de cadeau, même à 12 ans !
Ma sensibilité, mon empathie, ma bienveillance, je préfère les utiliser de cette façon-là, même si c'est pas facile tous les jours...

Bien à vous, au plaisir de ne jamais vous croiser dans une salle des profs !

Mère Térésa des Hauts-de-France. ^^

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Moi moi moi ! Mais moi aussi je vis à Lille et travaille à Lens et je ne me mets pas toujours en avant de façon méprisante. Le tramway va jusqu'au fin fond de Tourcoing, limite Neuville. Alors arrêtez de supputer, de mépriser.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Etant née à Lille, y ayant fait mes études post-bac et y ayant vécu 10 ans (mes parents y vivent toujours), je suis certaine que l'auteure de ce témoignage vit à Lille : la ligne de tramway évoquée dans l'article démarre à la gare Lille Flandres et va jusqu'à Tourcoing, il faut environ une heure pour aller de la gare de départ jusqu'au terminus, ce qui correspond à ce qu'elle écrit. Je ne suis pas Sherlock Holmes ni madame Soleil, je parle de ce que je connais, point-barre !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Je n'aurais pas adopté votre posture de supériorité vis-à-vis de la personne qui poste ce témoignage. Vous accusez, dénoncez, parlez beaucoup de vous sans considération pour l'autre. La personne qui témoigne n'habite pas forcément à Lille mais vous êtes persuadée que si avec l'assurance dont vous faîtes preuve tout au long de l'article. Vous ajoutez qu'être coordonateur est rémunéré, cela dépend des établissements, dans le mien non. Je regrette qu'encore une fois, la nuance ne soit pas de mise. Voilà que exemples de ce qui m'a choquée.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère collègue,

Tout d'abord bravo pour votre article qui révèle de belles qualités littéraires et expose clairement les problèmes que rencontrent quantité d'enseignants de tous niveaux. Des enseignants qui souffrent de ne plus pouvoir transmettre leur vocation aux jeunes alors même qu'ils sont passionnés par la discipline qu'ils enseignent. Alors même qu'ils aiment les enfants, les adolescents, qu'ils ambitionnent de les faire progresser et y sont souvent parvenus. Bastamag a bien eu raison de publier ce texte.

J'espère que vous vous étiez préparée à la lecture de commentaires assez brutaux, notamment celui de la collègue de lettres, un comble. Peut-être faut-il voir dans ce manque d'empathie un résultat malheureux de la violence ambiante du monde scolaire. Vous avez eu beau exprimer la peur d'être illégitime dans votre souffrance, un sentiment commun à beaucoup de personnes en burn out, on vous répond d'une manière qui ne fait qu'accroître cette crainte. On vous dit « Je comprends » et l'on saisit que la personne n'a en fait pas compris le problème dans son ensemble. On vous juge et vous condamne sans avoir suffisamment réfléchi. Heureusement que ces réactions blessantes sont minoritaires ici.

Vous avez la chance d'être passionnée et d'avoir du talent, prenez le temps de vous reposer avant de vous relever, de vous reconstruire. Vous pourrez trouver un public qui vous convient et vous épanouir en épanouissant les autres. Un internaute vous conseille les adultes, c'est en effet une possibilité. Les lycées à l'étranger en sont une autre. L'agrégation est aussi autre chemin envisageable. Mais dans l'état actuel des choses, j'ai bien peur qu'effectivement, il faille autant que possible éviter le collège et les secondes des lycées qui mènent tant de personnes au désespoir.

Vous devez bien savoir au fond de vous-même que la flamme de la passion ne s'éteint jamais. Même si on souffle soi-même dessus très fort, elle brûle toujours en nous, faible mais prête à sa raviver quand les circonstances se font plus favorables. Et cette vocation rejoint des valeurs altruistes qui font la grandeur de l'humanité et sont porteuses de notre avenir. Mais comment faire partager cela à ceux qui sont responsables de nos conditions de travail, je n'ai pas de réponse.

J'espère que votre histoire aura une suite, que vous serez fière un jour d'en rendre compte et que Bastamag nous fera le plaisir de nous la faire connaître.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour Carmen,
Bien sûr, je me reconnais aussi, comme beaucoup d'autres, dans ce que vous écrivez. Pas sur tous les points, mais le principal y est. J'ajoute même une chose que vous comprendrez certainement : d'origine étrangère, je suis arrivé en France à l'âge de 24 ans, et c'est un enchantement pour moi d'être devenu professeur de français (et de latin), surtout que ce n'était pas prévu. Et pourtant, depuis que j'enseigne (15 ans bientôt), il me faut bien souvent me rappeler l'amour, voire l'admiration que j'avais pour la langue et la littérature françaises AVANT mon arrivée en France, pour continuer à aimer mon métier... Mais bon, je ne vous écris pas pour vous parler de moi. Votre témoignage m'a ému et je tenais à vous dire, en toute sincérité, que je trouve bien dommage votre décision d'abandonner. Il y a mille raisons en faveurs de cette décision, et elles sont toutes valables, mais... les enfants dans tout ça ? Oui, on ne nous donne pas les conditions pour travailler, oui, notre métier est très différent de l'idée qu'on s'en faisait avant de commencer à l'exercer, c'est vrai. Que faire alors ? Je redécouvre Voltaire : cultivons notre propre jardin, faisons ce qui nous appartient, c'est-à-dire, travaillons avec nos élèves, difficiles, casse-pieds, de mauvaise volonté bien souvent, mais au moins c'est ce qui donne du sens à notre travail. Et quelle joie de les amener sur les planches, eux qui n'ont jamais vu une pièce de théâtre dans leur vie, ou de les faire voyager par la lecture, eux qui ne sont pas allés plus loin que la ville voisine (sortie hebdomadaire à « Cora »). Et tant pis pour les chefs, les ministres, même certains collègues, ou pire, des parents d'élèves... Rappelez-vous, vocation + être appelé(e).
Bon courage, et ne perdez pas confiance !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Sainte Miawallace priez pour nous pauvres chouineurs !!!
Mais vous vous prenez pour qui, Mère Thérésa. Étés-vous tellement au-dessus de la condition humaine pour tenir un tel discours ???
Vous le faites penser à ces journalistes avec leurs reportages avec leurs « ils ont affronté le cancer avec courage », « ils ont dépassé la souffrance grâce à leur volonté ». Le message envoyé est clair : il y en a qui n'ont pas le courage d'affronter la maladie et ils peuvent crever ou ils n'ont qu'à prendre sur eux. Ne vous est-il jamais venu à l'esprit que d'autres personnes étaient plus sensibles que d'autres moins aptes à s'en prendre plein la figure ? dans le même ordre d'idée on a le regardez au Bangladesh les ouvriers sont payés 1 euro de la journée, de quoi vous plaignez-vous en France ? Le témoignage de cette enseignante me touche d'autant plus que ce qu'elle raconte je l'ai vécu (dans les grands traits)...Et dire qu'on doit se farcir des collègues dans votre genre au quotidien.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

La réforme tient parce qu'il est plus facile de la soutenir ou de la subir que de la combattre. Beaucoup de collègues s'en satisfont, s'en accommodent, voire l'utilisent comme tremplin pour se propulser comme fonctionnaire exemplaire. ---Cette situation qui broie les individus les plus dévoués et les plus acharnés à hisser nos élèves vers un avenir meilleur est rendue possible par des dirigeants, des administratifs et des collègue-s enseignants qui se cachent derrière leur fonction sans plus jamais interroger leur------------- rôle. Ce qui compte désormais pour la plupart d'entre nous, c'est de ne pas quitter sa zone de confort personnel, gravir une ca-rrière sans encombre ; en d'autres termes, c'est agir pour soi, par manque de courage,— par lâcheté ( disons-le ), en -abandonnant des principes éducatifs que nous conservons -volontiers pour nos propres enfants, mais qui sont vite oubliés lorsque cela concerne des élèves, une masse d'enfants plus ou moins anonymes-----. C'est à mon avis, ce pourquoi cette ex-jeune collègue s'est sentie si seule- : on a perdu le sens du combat collectif. Aujourd'hui, l'individualisme qui règne dans les établissements est la meilleure arme du ministère pour imposer sa réforme.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Quand je lis

"Comment accrocher la classe, comment mettre les élèves au travail, comment les aider à apprendre, eux qui n'ont jamais appris ?

C'est intéressant et complexe, mais ce n'est pas ce que j'aime"

Je me dis que cette fille est passée à côté de 95% de la réalité de son travail. Si enseigner ce n'est pas apprendre à apprendre, alors C'EST QUOI ? Du bourrage de crâne ?

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour Carmen ;

Cela fait 23 ans que je suis professeur des écoles, et au fil des années on apprend à relativiser et à se détacher de certaines choses, tout en continuant d'aimer ce que l'on fait. Vous êtes passionnée, je comprends votre désarroi, beaucoup de nouveaux profs que ce soit dans le premier ou le second degré déchantent rapidement face aux divers blocages de l'institution. On nous demande de mettre l'élève au coeur de notre enseignement, il faut faire des projets individualisés...mais on ne nous donne pas les MOYENS de le faire alors on fait ce que l'on peut en nous disant que ce que l'on a fait servira peut-être. Le travail en équipe existe mais souvent c'est la loi du chacun pour soi et Dieu pour tous, on se débrouille tout seul et on finit par devenir égoïste. Et je crois que pour durer dans ce métier c'est d'être consciencieux bien sur mais il faut surtout apprendre le détachement, il y a de nouveaux programmes qui sortent et bien on les accepte (on ne peut pas faire autrement d'ailleurs), on essaie de les appliquer et on fait ce qu'on peut, nous sommes des humains pas des surhommes et on ne pourra jamais transformer un âne en cheval de courses, même si au ministère on nous demande toujours plus et que la réussite des élèves repose sur nous enseignants, nous y contribuons c'est sur mais la réussite ne dépend pas totalement de nous.
J'espère que vous trouverez la force de continuer, mais je crois avant tout qu'il faut que vous acceptiez certaines facettes du métier et que vous preniez du recul.

courage

Flora

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Chère Carmen,

En lisant votre témoignage, je me suis dit à chaque ligne : « mais... c'est moi ça ! ». Ou plutôt devrais-je dire : « c'était ». Parce que mon parcours a été en tout point similaire au vôtre : stage en lycée, affectation en collège, syndicalisme, prise de responsabilités tous azimuts (délégué syndical, élu au CA, projets pédagogiques en pagaille, etc.). Bon, moi c'était plutôt le 93 et j'allais au boulot en vélo (à 25 minutes de chez moi), mais en dehors de ça, c'est le même parcours. Un jour, j'ai fini par me l'avouer : je n'y arrive pas. La faute principalement aux conditions de travail, au manque de moyens, à l'incompétence générale, au manque d'ambition de l'institution. Et peut-être un peu à moi. Quoique... mon dernier rapport d'inspection était très bon, alors que j'étais déjà au bord du gouffre.

Comment on s'en sort de tout ça ? J'ai commencé par deux années de mise en dispo pour aller voyager. Les rêves angoissants n'ont pas cessé du jour au lendemain... Par contre, mon état de santé général s'est amélioré quasiment instantanément (j'ai d'ailleurs perdu 25kg au cours de ces deux années de pérégrination ; kilos méthodiquement accumulés au cours de mes 6 ans d'enseignement...). De retour en France, j'ai envoyé ma lettre de démission sans aucun état d'âme. Et là, ça fait un mois que je travaille comme ouvrier agricole dans le maraîchage bio. Quand je raconte ma journée dans les champs, il n'y a plus que de la fierté dans mes récits. Fini l'humiliation, le sentiment de mal faire, fini les réformes imbéciles qui s'enchaînent.

Fuyez, chère Carmen, l'Éducation Nationale ne vous mérite pas. Pour ma part, j'y retournerai quand on y enseignera des trucs intelligents : jardiner, cuisiner, refaire le monde, voyager... Pour l'instant, c'est une grosse usine à faire des cons et des moins cons (pour gouverner les précédents).

Bien cordialement,

Denis

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

http://www.humanite.fr/le-scandale-invisible-des-enfants-la-rue-591244

à lire pour relativiser...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Originaire du bassin minier, précisément de Lens (!), et étant moi-même enseignante de Lettres (modernes, mais latiniste chevronnée), je me permets de nuancer certains points de ce témoignage propice à susciter l'apitoiement, puisque je connais très bien le contexte géographico-social et le domaine professionnel concerné.
Tout d'abord, Lens est à 40 km de Lille et non 80. Des centaines de milliers de personnes font l'aller-retour quotidiennement car elles n'ont pas le choix, OU justement elles font le choix comme vous, chère collègue, de vivre dans la grande métropole, plus attractive que le bassin minier !! Ma maman a fait le trajet Lens-Lille (elle était infirmière au CHR de Lille) durant plus de 25 ans, en voiture sur l'A1 au milieu des camions et des embouteillages dus à cette fameuse migration pendulaire quotidienne (l'une des plus fortes de France). Le TER fait le trajet en 43 min (oui oui !) : pas la mer à boire, Lens, c'est pas la cambrousse profonde, certaines communes aux alentours ne sont pas si bien desservies.
De plus, vous avez eu la chance de ne pas être éjectée de l'académie, comme ce fut le cas lorsque je suis devenue professeur. Il y a 9 ans, tous les nouveaux enseignants de lettres étaient dégagés de l'académie de Lille, faute de postes... Direction : la région parisienne, académies de Versailles ou de Créteil, la Picardie avec un peu de « chance » !
Moi, j'ai été balancée TZR (remplaçante sur zone) dans l'Essonne pendant plusieurs années, avec des affectations variables, un temps plein sur 2 établissements dans 2 communes différentes, pas situées sur la même ligne de RER avec changement d'établissement en cours de journée etc. C'est le lot de la majorité des jeunes profs : c'est mal fait, injuste, dégueulasse, mais c'est comme ça !
Puis j'ai été affectée à Corbeil Essonne, aux Tarterêts...(à 1h30 de Paris en RER). Evidemment, je n'avais pas demandé à travailler dans l'une des cités les plus dures de France, ghetto urbain, ethnique, social, grangrené par le banditisme, les trafics et la corruption politique... J'y suis restée 5 ans : j'ai appris énormément, dans la douleur, mais aussi dans la joie ! Parce que désormais, notre coeur de métier, ce sont surtout ces mômes-là, ceux que la société n'a pas fait naître dans les « bonnes » familles... Les élèves du conservatoire de l'article ? Des gosses d'enseignants ou de cadres sup' qui ratent des jours de cours pour partir à New York, au ski ou en croisière sur le Nil... (j'en ai eu aussi, je sais de quoi je parle). C'est agréable et confortable de faire cours à ces mômes-là, mais eux n'ont presque pas besoin de nous, ils roulent tous seuls !
Par contre, les mômes des « familles Groseille », qui va leur faire prendre conscience qu'ils peuvent briser ce déterminisme social à force de travail et d'efforts ? Qui va leur montrer que c'est possible même si c'est dix fois plus difficile que pour les autres ? A part des gens comme vous et moi, chère collègue, personne...
Enfin, les directions méprisantes, condescendantes et/ou incompétentes sont pléthore dans l'EN... N'attendez rien de leur part, si ce n'est une gestion managériale avec contrats d'objectifs... Et puis, quelle idée de se surcharger volontairement avec le syndicalisme, l'organisation d'un voyage ou la mission de coordinateur (rémunérée), contrairement à ce qui est écrit) quand on est déjà bien à bout ?!!!
Là où je vous rejoins, c'est sur le mépris fondamental de l'institution envers son personnel et la jeunesse tout entière, mais aimer son métier pour ce qu'il est au quotidien permet souvent de dépasser les frustrations...
Il existe des « planques » où vous pourrez enseigner très tranquillement à des mômes BCBG, renseignez-vous ! Sinon, passez l'agrégation, vous retournerez au lycée plus rapidement !!

Bien à vous,
une collègue de lettres, originaire de Lens, qui n'est pas apitoyée par votre sort...

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

en soufflant. merci pour tout ce que tu as fait.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Bonjour,
Je partage votre ras le bol face à l'éducation nationale (sans majuscules, elles ne sont plus méritées ...).
Après 15 ans de bons & loyaux services, j'ai démissionné, je ne pouvais plus supporter la machine à casser du prof, et à broyer les élèves que ce machin est devenu...
Il y a plein de chose à faire en dehors de l'éducation nationale, des écoles avec des pédagogies différentes, la formation continue qui est très intéressante (de mon point de vue), ou une reconversion complète ...
Bon courage pour la suite, parce ce qu'il y en a forcement une !

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Que dire, si ce n'est que tout cela est bien triste. Vous avez déjà illustré les points négatifs, je n'ai rien à ajouter (tant mieux), alors je me contente de prendre le parti de la bienveillance, en vous témoignant ma gratitude en tant qu'être humain, à vous qui refusez de céder au « nivellement par le bas » qui affecte tous les domaines aujourd'hui. Ne cédez pas, vous trouverez votre réponse, essayez autre chose mais ne donnez pas raison à la bêtise et à l'incompétence ! Continuez à prôner ces valeurs dont nous avons tous tant besoin !
Merci encore pour votre témoignage.

Quand l'Éducation Nationale étouffe les vocations : témoignage d'une enseignante effondrée

Merci pour ce magnifique témoignage.