En Colombie, après un demi-siècle de guerre civile, les guérilleros aspirent à la paix - commentaires

En Colombie, après un demi-siècle de guerre civile, les guérilleros aspirent à la paix

Bonjour, l'article laisse entendre (ce qui serait une erreur historique) que la guérilla commence avec le repli des « libéraux » face aux « conservateurs » (je cite « dans les campagnes une partie des libéraux prend les armes »). Or ce ne sont pas les libéraux qui ont pris les armes et formé la guérilla mais bien des personnes proches du parti communiste colombien, sous la direction de membres du PCC. Les FARC ne s'éloigneront du PCC que très tardivement (années 90).

En Colombie, après un demi-siècle de guerre civile, les guérilleros aspirent à la paix

C'est ton droit le plus strict, mais c'est ta définition de la démocratie et certainement pas la seule possible. Rousseau est une source d'inspiration très riche à mon sens sur le sujet mais tu tombes un peu dans l'argument d'autorité en le citant il me semble. En fait je dirai que la démocratie n'est pas vraiment une forme de gouvernement mais un processus qui permet au peuple d'obtenir, et de conserver en l'exerçant, un degré de souveraineté. Je trouve un peu naïf d'imaginer que passer par un vote universel direct (en simplifiant très grossièrement) puisse faire passer d'un régime non démocratique (parlement représentatif) à un régime qui serait déclaré comme tel. Les formes de souveraineté du peuple sont multiples et sont tout à la fois dans la souveraineté sur l'état, et dans la définition des domaines de compétences de cet état. Le label « démocratie » n'a guère de sens je trouve, c'est le processus de partage et d'attribution des pouvoirs qui peut être plus ou moins démocratique.

En Colombie, après un demi-siècle de guerre civile, les guérilleros aspirent à la paix

Victolunik, je ne partage pas ton opinion. Je considère au contraire que la démocratie implique une seule forme de gouvernement : celle où les citoyens sont souverains, comme l'exprime le sens étymologique du terme. Dans une démocratie il ne saurait y avoir des représentants, car ces derniers sont des voleurs de souveraineté. Rousseau a fort bien décrit la démocratie dans un célèbre passage de Du Contrat Social :

« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n'y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifié est nulle ; ce n'est point une loi. Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement : sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde. »

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (livre III, chapitre XV).

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C'est un travestissement classique, la démocratie n'implique pas de forme particulière de gouvernement. Une démocratie peut très bien prendre la forme d'un gouvernement représentatif. C'est l'inverse qui n'est pas vrai : un gouvernement représentatif (un parlement élu au suffrage universel par exemple) n'est pas nécessairement l'expression d'un régime démocratique. La démocratie athénienne fantasmée n'est pas la forme unique de la démocratie. « La haine de la démocratie » de Jacques Rancière est très intéressant à ce sujet.

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« Certains affirment même qu'elle est la démocratie la plus stable d'Amérique latine… »

Attention, il ne faut pas confondre la démocratie avec le gouvernement représentatif (*). Dans une démocratie il n'y a ni Parlement ni partis politiques car le peuple est souverain. Le sens étymologique du terme « démocratie » est en effet « souveraineté du peuple » et non « souveraineté des élus du peuple ».

(*) Cf. le célèbre essai de Bernard Manin intitulé Principes du gouvernement représentatif (1995). La République et la monarchie parlementaire sont deux formes de gouvernement représentatif.