Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l’exemple » pendant la Grande guerre ? - commentaires

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Bien évidemment, c'est 1914-2014 et non 1941-2014 qu'il faut lire !

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Merci de votre honnêteté concernant la source de ces 918.
Si Kader Arif était compétent sur le sujet, cela se saurait. Il a simplement répété le chiffre qu'on lui avait donné, du moins préparé dans son discours.
Le chiffre est au final surestimé, ce qui est dommage car le lecteur lambda en restera à ce chiffre (Je ne suis pas qu'il lise obligatoirement les commentaires).
Concernant le « Mathieu », je reste dubitatif, il mélange un peu tous les types de cas (met-on dans la même case un évadé descendu par une sentinelle et un abandon de poste, un violeur récidiviste et un qui s'est fait sauté la paume ?). De plus ,il fait des raccourcis historiques un peu hâtifs dans ces analyses.
Attendons donc de voir ce qui sortira de la publication automnale.

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Aussi pour signaler qu'une importante exposition s'est tenue cette année à l'Hotel de ville de Paris [ vous n'en parlez pas ?] intitulée « Fusillé pour l'exemple 1941-2014. Les fantômes de la république »
http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/presentation-de-lexposition-fusille-pour-lexemple-1914-2014-les-fantomes

Qui étaient les fusillés pour l'exemple de 14-18 ? | Histoire de Paris 📜 | Ville de Paris
par Ville de Paris

http://www.youtube.com/watch?v=WDRm3VHXTdw

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

S'il ne faut pas confondre la question des fusillés avec celle des « mutineries » ( les guillemets ont leur importance) je me permets d'attirer votre attention sur un texte de Romain Ducoulombier intitulé « Une nouvelle histoire des mutineries de 1917 » et d'où j'extrais ceci : « En fait, c'est la vague des désobéissances collectives qui impose l'arrêt des offensives jusqu'à l'automne, contre le souhait de Pétain devenu généralissime à la veille des événements. » (http://www.laviedesidees.fr/Une-nouvelle-histoire-des.html)
On peut tirer des conclusions diverses de ce constat ....

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Après la parution de cet article, P.Roy comme A.Loez m'ont fait remarquer que ce chiffre de 918 fusillés, donné par le Secrétaire d'état K.Arif le 19/06 au Sénat, leur semblait surestimé. Les estimations normalement admises vont de 600 à 650 fusillés pour l'exemple.

Le dernier livre sur la question, celui de F.Mathieu, 14-18, les fusillés, Ed.Sébirot, 2013, dit 668 (p.80), chiffre pas "tout à fait exhaustif, et on peut raisonnablement l'estimer à un peu plus de 700".

P.Roy m'écrit : “La question du chiffrage est sans solution. 20% des dossiers détruits !” Il ajoute : “Bref on ne sait pas d'où M. Arif sort son chiffre de 918. Pour moi et la Libre Pensée il est arbitraire et permet de faire l'amalgame avec des cas de fous furieux comme celui de René Blanc, officier psychopathe qui commet plusieurs meurtres sur un bateau amenant des troupes d'Afrique du Nord en France et qui, abattu "pour faire cesser le danger" (pp. 174-175-176), est comptabilisé parmi les fusillés dans le livre de Mathieu."

En effet, dans le propos de K.Arif comme dans ce livre, il est question de “fusillés” et non de “fusillés pour l'exemple”.

Cette liste de 918 noms sera rendue publique en 11/2014 sur 1 écran d'accueil du Musée de l'Armée. 5 vacataires ont travaillé à la numérisation des dossiers. Nous verrons.

Le titre choisi par la rédaction met l'accent sur ce triste record, effectif si l'on s'en tient aux chiffres officiels. Discuter sur les raisons de l'exécution revient pourtant à écarter l'essentiel : la question n'est pas la raison de l'exécution, mais la reconnaissance que la peine capitale a été appliquée par une "justice militaire" ne respectant pas les règles élémentaires d'1 procès.

Je ne conçois pas que le “pardon offert” en Angleterre -et proposé en France- soit 1 “réhabilitation”. Il ne s'agit pas non plus de rétablir la mention “mort pour la France” -qualification créée en 1916- qui n'honore en rien la mémoire de certains fusillés. Il faut que l'état reconnaisse que ces mises à mort n'étaient pas dignes d'1 état de droit.

La question des Fusillés pour l'exemple en cache 1 autre, grande oubliée du Centenaire : celle d'1 pacifisme qui ne s'est pas arrêté en France avec Jaurès. Des 3 députés qui en 1916 ont voté contre les crédits de guerre et ont rompu l'Union sacrée aux intellectuels qui ont marqué d'emblée leur refus de la guerre, en passant par ces anonymes qui devront attendre 1963 en France pour que le statut d'objecteur de conscience leur soit accordé, c'est au-delà d'1 mémoire effacée, 1 rupture fondatrice qu'on se refuse à analyser.

La grande boucherie inaugurale du “siècle court” a ouvert la voie à cette grande catégorie devenue commode de “totalitarisme”. S'il fut un temps où l'énoncé d'1 tel concept relevait d'un profond courage, il tend aujourd'hui à effacer 1 importante réalité. Communisme et fascisme sont fruits de la 1^re GM. Mais le premier s'est structuré autour de la gauche de Zimmerwald, autrement dit des pacifistes qui considéraient qu'1 opposition de conscience ne pouvait suffire pour condamner la guerre en cours. Le second est né de la rupture du socialiste révolutionnaire Mussolini avec le pacifisme. Dans le Parti fasciste en 1919, se mêlent syndicalistes révolutionnaires venus de l'extrême-gauche, futuristes et réactionnaires de tout poil, qui ont en commun l'amour absolu de la violence et le militantisme guerrier. Face à eux, ceux qui ont maintenu leur foi dans le pacifisme, Matteotti, Gramsci, Misiano ou Picelli, tous antifascistes viscéraux. Il faut voir aussi l'évolution de Lussu -cité dans l'article- autre ennemi irréductible de Mussolini. Parmi eux, ceux qui échapperont aux sbires du régime fasciste seront souvent assassinés par les agents soviétiques. Mais c'est 1 autre histoire.

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Merci d'aborder ce thème délicat. J'aimerais rappeler une exposition qui s'est tenue à l'Hôtel de Ville de Paris ( Fusillés pour l'exemple 1914-2014, les fantômes de la République), que vous n'évoquez pas vous-même. On peut se reporter à la présentation officielle de l'expo par le directeur scientifique, un militaire, le général André Bach ( http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/presentation-de-lexposition-fusille-pour-lexemple-1914-2014-les-fantomes ) à celle de la Ville ( http://quefaire.paris.fr/fiche/75622_fusille_pour_l_exemple_les_fantomes_de_la_republique) ou encore à cette autre, qui présente quelques illustrations et rappelle à demi-mot que le souvenir de la débâcle de 1870 facilita l'adoption d'une justice militaire expéditive après que Poincaré eut proclamé l'état de siège le 02 septembre 1914 ( http://biblogotheque.wordpress.com/2014/03/23/les-fantomes-de-la-republique/ ).
L'impensé le plus fondamental me semble-t-il est dans le questionnement de la relation du militaire au politique en démocratie ( et en France en particulier vu les conditions de naissance de la souveraineté populaire ). Il serait bon de se souvenir des rapports de force politiques à l'orée de la guerre et notamment des circonstances du ralliement des socialistes au gouvernement d'Union sacrée ( selon le mot de Poincaré, nationaliste exacerbé). Et là il me semble important de rappeler à notre souvenir la figure de Louis Malvy ministre de l'intérieur radical ...jusqu'au 31 aout 1917.
A l'occasion de l'apposition à Bordeaux d'une plaque rappelant que la ville avait accueilli par trois fois le gouvernement et les chambres (1870,1914-1915,1940), une journaliste du Monde signalait que ces faits étaient largement ignorés des habitants de la ville [ des français en général ?].
A se pencher sur ces questions on serait sans doute amené à reconsidérer l'admiration conférée par la République à Clémenceau dont la statue fait face à celle du général de Gaulle sur les champs Élysées.[ j'en profite pour émettre ici un souhait : quand donc la statue du capitaine Dreyfus trouvera-t-elle une place digne de l'importance que l'affaire éponyme eut dans la République ? Transférer cette statue de l'étique square Pierre-Lafue sur les champs, voilà qui nous aurait de l'allure ! On jugerait alors sur pièce de la normalisation putative d'un certain parti. Zy va Manuel !?]

Enfin, puisque l'article compare la situation française à celle prévalant chez les autres belligérants, j'ajoute un lien wikipedia ( m'excuse) rendant compte d'une mutinerie à Singapour : http://en.wikipedia.org/wiki/1915_Singapore_Mutiny#Indian_5th_Light_Infantry

Au risque d'ailleurs d'introduire une confusion, en ramenant la question des fusillés à celle des « mutins ». Un prétexte facile pour indiquer en lien ce texte de Romain Ducoulombier « Une nouvelle histoire des mutineries de 1917 » http://www.laviedesidees.fr/Une-nouvelle-histoire-des.html . j'en tire : « En fait, c'est la vague des désobéissances collectives qui impose l'arrêt des offensives jusqu'à l'automne, contre le souhait de Pétain devenu généralissime à la veille des événements » ...............

Pourquoi la France est-elle le pays qui a le plus fusillé « pour l'exemple » pendant la Grande guerre ?

Dans tout article, lorsque l'on démarre avec une phrase telle que celle-ci : "Quelques 918 militaires français ont été fusillés pour l'exemple pendant la « Grande guerre »".
Il est nécessaire de donner ces sources.
Pourquoi 918 ? Pourquoi un chiffre aussi précis alors que sur certains sites je découvre d'autres chiffres : http://prisme1418.blogspot.fr/2014/05/mise-au-point-statistique-elaboree-par.html
Merci de vos éclaircissements