DSM : quand la psychiatrie fabrique des individus performants et dociles - commentaires

DSM : quand la psychiatrie fabrique des individus performants et dociles

Je trouve vraiment dommage de s'amuser à médire sur un outil comme le DSM en rejetant tout ce qu'il contient en bloc sans nuance...

OK qu'il y a très certainement des psychiatres, psychologues mal-intentionnés cherchant à tirer profit de ce manuel pour faire de l'argent et l'utilisant n'importe comment. Le but du DSM est de guider le thérapeute dans le suivi du patient (patient qui vient avec une demande !). Il est à manier avec précaution, avec professionnalisme. Le psy qui suit le DSM à la lettre sans se poser de questions et en collant des étiquettes à ses patients n'a rien compris (idem pour le non-initié).

De plus, comme son nom l'indique, il s'agit d'un manuel statistique, donc d'office que ça fait référence à une norme statistique. Le tout est de savoir si l'écart que le patient a avec la moyenne lui est problématique ou non.

On parle dans cet article d'insertion dans la société, de normalisation des gens... Le but du psychologue est de faire en sorte que son patient soit capable de se réintégrer dans la société. Car si le patient vient voir un psy pcq il a un problème, c'est qu'il en souffre !

« le DSM n'emploie pas le mot »maladie« , qui renvoie à la souffrance ou à la plainte émanant du patient, mais le mot »trouble« , qui est la mesure extérieure d'une déviation de la norme » Ce n'est pas vrai, le mot « maladie » a été remplacé par « trouble » pour enlever la connotation négative de la maladie... Une maladie se soigne par un traitement spécifique, un trouble renvoie à une déviation par rapport à la moyenne et, comme dit plus haut, c'est au psy (en collaboration avec son patient et, éventuellement, l'entourage de celui-ci) à juger à quel point cet écart est problématique.

Pour reprendre l'exemple des troubles sexuels comme le masochisme et le fétichisme, le DSM explique, via des critères, ce qu'est un fétichiste ou un masochiste, que ce comportement touche tel pourcentage de la population, qu'il touche tel type de personnalité etc... à partir de cela, si un patient vient avec un problème de masochisme (par exemple parce ça ne va plus dans son couple) le psy pourra aller voir que dans le DSM, le masochisme est lié à une personnalité soumise et explorer cette piste pour aider le patient à régler son problème.

Voilà à quoi sert le DSM, et non à tenter d'éradiquer tous les masochistes parce qu'ils diffèrent de la norme...

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Faites attention à ne pas trop simplifier votre propos. Lorsque vous dites « En prenant par exemple de la ritaline, cette molécule à base d'amphétamines consommée à haute dose aux États-Unis, pour améliorer la concentration des écoliers. » que peuvent penser les personnes souffrant de TDA/H pour qui le Méthylphénidate est une aide absolument indispensable pour éviter qu'ils soient rejetés du système scolaire, rejetés par la famille, désocialisés et voués à un avenir très incertain.
Je vous invite à consulter ce site http://www.tdah-france.fr/ pour à l'avenir éviter de dire trop de bêtises et blesser des personnes déjà très marginalisées. Pour info, en France il est très difficile d'obtenir un traitement à base de Ritaline pour traiter le trouble déficit d'attention avec ou sans hyperactivité associée. Les parents d'enfants se heurtent à une résistance et surtout à une ignorance de cette pathologie qui est insupportable. Le livre du neuropsychiatre Olivier Revol « On se calme ! » aux éditions JC Lattès est une référence qui relativisera votre propos.
Pour information le Méthylphénidate qui est la substance active dans la Ritaline n'est pas une amphétamine mais un psychostimulant de la classe des pipéridines (principe actif du poivre).
Marcel père d'un adolescent TDAH !

DSM : quand la psychiatrie fabrique des individus performants et dociles

Bonjour,

il ne faut rien exagérer, le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders ) n'est pas la bible des psychiatres. Tout au plus peut-elle l'être pour les psychiatres comportementalistes. Et encore ! - je l'espère pour eux - pas pour tous.
Mais il est vrai que de plus en plus de psychiatres, et aussi de psychologues, ne savent plus prendre leur distance, ou plutôt une distance adéquate avec un outil, lequel se veut être un outil de diagnostic, qui n'est en réalité qu'une longue liste de symptômes ou de pseudo-symptômes que l'on peut démultiplier à l'infini sans qu'il n'apporte jamais la moindre connaissance sur ce que cet « outil » est censé décrire.

DSM : quand la psychiatrie fabrique des individus performants et dociles

Je vous conseille cette courte conférence donnée pour l'UNAFAM par Boris Cyrulnik qui questionne la maladie mentale de façon assez juste http://www.youtube.com/watch?v=zNws3XGKW4s

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Je suis d'accord avec la teneur de l'ensemble des commentaires.

J'ajouterais quelques éléments :

Le pouvoir hégémonique des Psychiatres en France et le fait qu'il existe des spécialités formées à un humanisme en matière de souffrances psychiques qui sont les Psychologues et les psychanalystes.

Leur exercice dans un pays où le lobby médical et celui des labos pharma sont tous puissants n'est pas pris en charge par une sécurité sociale conservatrice.

Leur pouvoir en milieu fermé est scandaleux :

Formée à la psychologie, mais ayant fait une tentative de suicide et été mise en service de soins lors d'un échange assez vif avec le psychiatre qu'on m'avait imposé et qui était incompétent, j'ai été placée de force - puisque le malade est soumis et sous contrainte- sous régulateur de l'humeur - alors qu'il s'agissait d'un accès de colère et non d'une « crise maniaque ».
Hors d'« état de lui nuire » ,il a pu continuer ses comportements limite .

Depuis cet épisode de ma vie, je sais qu'il faut impérativement se prémunir de tout risque de croiser de trop près ces « gens là » : Le médicament à visée psychique est aussi une arme.

Nous sommes entrés dans le meilleur des Mondes, il faut être le rebelle .

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Bon article qui cerne bien le problème de cette bible psychique : normativité et consumérisme induits.

Ce problème est créé sans doute par les petits chefs d'institutions psychiatrique et la canaille à écharpe tricolore qui veut faire des économies, non pas sur leurs riches qui remplissent les caisses de leur parti - et accessoirement les leurs - mais sur la vie des simples gens qui ont bien plus d'affection psy que ces canailles qui ont une vie dorée, ou protégée de la dictature généralisée dans le travail puisqu'ils sont chef.

Demandons au parti s'ils se prononcent sur ce grave problème - 1 français sur 7 prend des régulateurs de l'humeur - qui touche et touchera de plus en plus de gens. S'ils n'ont pas de réflexion et solution là-dessus, qui soit naturellement alternative au marché et aux vautours de Big Pharma, ne PAS VOTER pour eux, sous aucun et encore moins celui du vote « utile ». On voit dans quel abyme nous a jeté celui-ci, au point de regretter le fasciste bling-bling ou presque.

Quant à moi, je pense qu'il faudrait exfiltrer les psys de leur milieu qui est trop poche du haut pour leur donner des jugements et des a priori qui ne soit pas en accord avec l'utilisation de la « bible » sans trop de réflexion et la médicalisation à outrance, dans un contexte d'adhésion au l'adaptation généralisée de l'humain au Marché, à la dictature du Travail et à la médication de tout un chacun sans voir et dire que c'est souvent l'environnement qui est pathologique.
Donc, quelques semaines ou quelques mois de vie en milieu populaire, sorte de stages rémunérés au SMIC, devrait permettre aux psys de lever leurs oreilles.

Malheureusement, tout action bénéfique d'envergure dépend in fine de cette canaille à écharpe tricolore qui se prostitue et nous ment en permanence dès qu'elle à un poste à pouvoir. C'est pas gagné.

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Bravo Lionel !

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On pourrait aussi aborder la question sous des angles différents, par exemple dire que l'étendue des « anormalités » du DSM5 est une alarme signalant une montée fulgurante des maladies mentales dans nos sociétés néolibérales.
Et ce n'est pas une théorie, tous les psychologues et psychiatres ne s'occupant pas que d'établir des ordonnances sont unanimes, de plus en plus de gens se plaignent de souffrances psychiques.
L'estimation des taux moyens de ces troubles ( qui ne sont pas encore des syndromes ) dans les sociétés traditionnelles est de l'ordre de 6 % d'une population touchée.
Dans les années 98-2000 la fourchette des grandes métropoles se situait dans les 16 %.
En 2005 une étude parlait de 22 à 25 % dans les pays industrialisés et une autre étude récente dont j'ignore si elle est crédible parle de près de 40 % pour l'Europe !
Ces chiffres sont très parlants et amènent non plus uniquement à se positionner en faveur d'une personne en souffrance mais de connaître les origines de la souffrance qui sont clairement à mettre en parallèle avec les dérives d'un système moribond, déculturant, déstructurant, individualisant à outrance, effaçant toute trace de racine et d'identification.
Une société qu'il faut nommer : le capitalisme néolibéral qui fabrique de la folie à la chaîne.
Alors oui, Big-Pharma est forcément en cause, mais si l'on parlait un peu des causes du mal ?
Les cancers aussi explosent, cherche-t-on à interdire les pesticides ou les substances nocives des produits domestiques ?

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« Ce n'est pas un gage de bonne santé que d'être bien intégré dans une société profondément malade. » Jiddu Krishnamurti

Tous les psychiatres qui ne méprisent pas le DSM sont des dégénérés, produits d'une société dégénérée.

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Je suis tout à fait d'accord avec votre critique de la norme et de la performance en psychiatrie. Toutefois vos citations de Thomas Szasz sont affligeantes dans la mesure où il semble considérer toutes les maladies mentales comme non existantes. Un schizophrène ne fait pas forcément qu'entendre Dieu, il peut par exemple lui obéir et se tuer (50% des schizophrènes meurent par suicide au cours de leurs délires). La schizophrénie est une maladie sérieuse qui met en danger la vie du malade, il est stupide de la nier, et à défaut de pouvoir la guérir (elle guérit au bout de 10 ans dans 30% des cas mais sans qu'on ne sache comment) il faut la soigner. Maintenant, je connais bien le problème, un schizophrène sous médicament est jugé par son médecin par sa conformité à la norme : on lui demande d'être « autonome », de vivre dans son appartement si possible, d'avoir un travail, etc... Une personne non diagnostiquée par quelque maladie que ce soit et qui sort de la norme, ce sera tout au plus un excentrique, un schizophrène ne peut être excentrique, il est forcément malade, et son comportement déviant, les médecins veulent le supprimer. Aucune originalité ne lui est tolérée sans qu'elle soit jugée pathologique. Voilà d'après moi le problème donc, il faut bien soigner les vrais malades, mais laisser tranquille les originaux, malades ou non. Il ne s'agit pas, comme Thomas Szasz, de nier le problème de la schizophrénie et de laisser mourir les schizophrènes de leut maladie.