Méga-bassines

Les défenseurs de l’eau en procès à Niort le 8 septembre

Méga-bassines

par Rédaction

Ils sont neuf représentants d’organisations à être poursuivis au tribunal correctionnel pour leur participation aux mobilisations contre les méga-bassines. Un rassemblement de solidarité est prévu dans les Deux-Sèvres.

Bassines Non Merci, Les Soulèvements, la Confédération paysanne, la CGT et Solidaires appellent à se retrouver à Niort le 8 septembre à partir de 10h30.
Justice pour l’eau : affiche du rassemblement pour le procès
Bassines Non Merci, Les Soulèvements, la Confédération paysanne, la CGT et Solidaires appellent à se retrouver à Niort le 8 septembre à partir de 10h30.

Le 8 septembre prochain, neuf personnes sont convoquées au tribunal correctionnel de Niort, dans les Deux-Sèvres, à la suite de mobilisations contre les méga-bassines dont celle de Sainte-Soline. Parmi les inculpés figurent des représentants départementaux des syndicats CGT, Solidaires et Confédération paysanne, ainsi que du collectif Bassines non merci. L’ancien porte-parole nationale de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, est également convoqué, ainsi que des militants des Soulèvements de la Terre.

La plupart des inculpés sont accusés d’organisation de manifestation interdite. Pour rappel, dès septembre 2021, toutes les manifestations contre les méga-bassines ont fait l’objet d’arrêtés d’interdictions systématiques. « Ces mesures liberticides et infondées visent à étouffer toute forme d’expression et de contestation, estiment les Soulèvements de la Terre. Le maintien de ces manifestations a permis que le sujet des méga-bassines et du partage de l’eau arrivent au centre du débat public ! Le choix de poursuivre des responsables syndicaux est inquiétant et symptomatique de la dérive autoritaire du gouvernement. » Au total, 200 collectifs, syndicats et associations avaient participé à la mobilisation de Sainte-Soline.

« État de nécessité »

Certaines des personnes inculpées voient leur participation à ces manifestations qualifiée de « groupement en vue de commettre des violences contre les personnes et des dégradations contre les biens. » D’autres se voient reprocher « d’avoir frauduleusement soustrait » des morceaux de canalisation pendant le printemps maraîchin qui s’est déroulé le 25 mars 2022, à La Rochénard (Deux-Sèvres). « Ces gestes de protestation relèvent d’une urgence à agir et d’un état de nécessité face aux ravages irréversibles d’une agro-industrie qui assèche, accapare et empoisonne les nappes, les cours d’eau et la terre », réagissent les Soulèvements.

Depuis septembre 2021, la Confédération paysanne, Bassines non merci et les Soulèvements de la Terre réclament un moratoire sur les travaux et l’ouverture d’un dialogue sur la question de l’usage et du partage de l’eau en cette période de sécheresse historique. Jusqu’à maintenant, toutes les demandes de dialogue se sont soldées par des refus et de la répression, comme à Sainte-Soline où le gouvernement a fait le choix « d’empêcher l’accès à la bassine quel qu’en soit le coût humain » selon le rapport des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme.

Le collectif Bassines non merci, la Confédération paysanne, la CGT, Solidaires et les Soulèvements de la Terre appellent à se rassembler à partir de 10h30 ce vendredi 8 septembre à Niort. « Soyons nombreux.ses pour affirmer notre solidarité avec les personnes et organisations mises en cause et notre détermination à poursuivre la lutte jusqu’à l’abandon définitif des projets de méga-bassines. Soyons nombreux.ses à exercer le droit de manifester », précise l’appel à rassemblement.

Ce procès intervient alors que les travaux pour creuser la future mégabassine de Priaires (Deux-Sèvres) ont démarré le 28 août. Il s’agit de la troisième des seize retenues d’eau prévues dans le protocole d’accord de la Coop de l’eau.

 Plus d’infos sur le site de Bassines non merci.

Photo de une : Le 22 septembre 2021, un convoi d’une vingtaine d’engins agricoles se rend sur le chantier de méga-bassine de Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres, pour s’opposer au projet/© Guy Pichard