Photo : Spitzberg, Visions d’un baladin des glaces
A quelques encablures des fjords norvégiens, une jeune universitaire française s’est passionnée pour la glace : celle des étendues blanches du Spitzberg, un archipel norvégien situé à la même latitude que le Groenland. Anne Chapuis prépare sa thèse sur la fonte des glaces en Arctique. Depuis près de deux ans, elle recueille des données sur le « vêlage d’icebergs » par le glacier : analyse des températures de l’eau et de l’air, estimation du volume du glacier, suivi de ses mouvements, étude de la modification de l’albédo (la capacité des glaciers ou d’un sol à réfléchir les rayons du soleil)... Deux fois par an, elle s’envole d’Oslo pour le glacier du Spitzberg, transbordant à chaque fois tente, traineau et appareils de mesure. Sur place, elle apprend à tirer pour se défendre contre les attaques d’ours blanc et à diriger les chiens de traineau.
Dans cette vidéo, Anne Chapuis présente son travail de glaciologue et les possibles impacts de la fonte des glaces arctiques sur notre climat tempéré. L’apport d’eau douce liée à la fonte des glaciers pourrait ainsi entrainer la perturbation, voire la disparition, du Gulf Stream, ce courant marin venu des Caraïbes qui réchauffe les côtes occidentales de l’Europe. On lui doit notre climat relativement tempéré comparé à d’autres latitudes. Paradoxe : le réchauffement climatique mondial pourrait donc avoir pour conséquence un refroidissement de l’Europe.
Texte et vidéo : Benoit Kubiak - Avenir Climat