Documentaire

« Par la fenêtre ou par la porte » : film sur l’affaire France Télécom à voir en salle

Documentaire

par Rédaction

Un documentaire revient sur l’affaire France Télécom-Orange, racontée par celles et ceux, salariées et syndicalistes, qui ont combattu une direction d’entreprise orientée uniquement par la rentabilité financière.

« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange racontée par celles et ceux, salariées et syndicalistes, qui pendant des décennies ont combattu l’inhumanité d’une direction d’entreprise orientée uniquement par la rentabilité financière.

Affiche du film
« Par la fenêtre ou par la porte »
Un film de Jean-Pierre Bloc. Une idée originale de Patrick Ackermann.

C’est l’histoire d’une privatisation à l’hypocrite, de dizaines de milliers d’emplois supprimés, d’un management toxique ayant entraîné de nombreux suicides de salariées et, au terme de deux procès hors norme, de la condamnation pénale de dirigeants du CAC 40. Le documentaire sort en salle le mercredi 8 novembre.

Le 30 septembre 2022, la condamnation des dirigeants de France Télécom/Orange pour « harcèlement moral institutionnel » a été confirmée en Cour d’appel. C’est sans doute le procès le plus emblématique en France de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler « la souffrance au travail ». Une affaire hors norme qui a mobilisé un travail judiciaire colossal.

Le procès a fait date. Car ce qui s’est passé à France Télécom entre 2005 et 2010 n’est pas une exception honteuse dans l’univers des grandes entreprises du CAC 40, mais le résultat de restructurations internes dictées par la seule logique financière et, pour accélérer ces changements, d’un néo-management toxique et autoritaire.

Néo-management toxique

Ce film est l’histoire du combat inédit des organisations syndicales, dont Sud-PTT a été le principal acteur, contre une direction d’entreprise animée « quoi qu’il en coûte » par la seule performance économique et financière. Ce qu’il en a coûté, ce sont 39 victimes recensées par le Parquet : 8 qui ont subi une dépression ou ont été mises en arrêt de travail, 12 qui ont tenté de se suicider et 19 qui se sont donné la mort.

Puis tous les invisibles, ceux et celles qui ont été cassés ou ont plié, qui n’ont pas pu ou pas voulu aller en justice ; ceux qui sont partis « par la fenêtre ou par la porte », qui ont tenté une échappée laissant derrière eux une part de leur histoire, de leur métier, de leur fierté professionnelle.

Décider d’aller en justice n’a pas été simple. Il a fallu vaincre des résistances, y compris au sein des syndicats eux-mêmes, plus habitués à manifester ou faire grève qu’à investir une salle de tribunal. Ces questionnements, les témoignages de professionnels du droit, de la médecine du travail, de sociologues ou psychologues, d’écrivains ou réalisateurs... viennent éclairer tout au long du film cette question de la souffrance au travail dont le procès France Télécom a été le révélateur le plus saisissant.

Au-delà de la simple dénonciation des dérives du management post-moderne, il nous a paru important de questionner le travail lui-même, sa finalité, son sens, les conditions dans lesquelles il se réalise, les nouveaux leviers dont l’action syndicale peut s’emparer.

Car enfin, jamais les questionnements sur le travail (« intensification » et « ubérisation » du travail, démissions en chaîne, refus des « bullshit jobs », réorientations...) n’ont été aussi nombreux qu’aujourd’hui. Si notre film se veut la mémoire de « l’affaire France Télécom », il doit aussi servir à mettre le travail en débat.

Des projections débats ont lieu à Paris à l’Espace Saint-Michel les 8, 9, 10 et 11 novembre.

 Pour organiser une projection dans votre ville : programmation@parlafenetreouparlaporte.fr