Europe

Vers un nouveau front populaire et écologiste espagnol 

Europe

par Nathalie Pédestarres

C’est la question qui brûle toutes les lèvres en Espagne depuis les résultats de l’élection européenne dimanche dernier... Y aura-t-il une fusion politique d’Izquierda Unida (gauche unie, 10% des suffrages à l’élection européenne), de Podemos (parti issu des Indignés, 8%) et d’Equo (écologistes, 2%) ? Cette coalition pèserait alors virtuellement 20% des voix et serait en mesure de concurrencer les conservateurs (PP) et les sociaux-libéraux (PSOE) qui dominent l’échiquier politique depuis la transition démocratique de 1978. A l’image de leurs homologues français, ces deux partis de gouvernement sortent très affaiblis du scrutin du 25 mai.

Malgré une base sociale commune, les trois formations de la gauche radicale n’ont pas l’intention de s’unir précipitamment sous une même et unique bannière. Mais le projet est sérieusement discuté en interne dans la perspective des élections générales de 2015. C’est ce qu’ont affirmé les porte-paroles des trois mouvements lors d’un débat radiophonique le 28 mai.

Un débat plein de prudence. Alberto Garzón, qui incarne un renouveau de génération à gauche, préfère parler de « confluences » plutôt que de « fusion », pour « additionner les forces ». Pour Iñigo Errejón, de Podemos, ce n’est pas tant l’unité de sigles qui importe mais « l’unité du peuple pour décider de son futur et récupérer sa souveraineté ». Les trois partis se sont donc mis d’accord pour se donner du temps. « Nous représentons des mouvements démocratiques, c’est donc notre base militante qui décidera », a tranché l’écologiste Juanxo López de Urralde.

En attendant une possible union officielle, les trois partis forment déjà un front commun pour défendre les classes populaires contre les abus de « la caste », les deux partis politiques majoritaires. Face à cette menace pour leur hégémonie historique, le PP et le PSOE en viennent aussi à évoquer une coalition. Un scénario à la grecque se profile-t-il en Espagne ?