Bure

Une nouvelle vague d’arrestations vise les militants anti-nucléaire

Bure

par Rachel Knaebel

Samedi 16 juin, quelque 3000 personnes se sont rassemblées à Bure contre le projet de site d’enfouissement de détectes nucléaires, Cigéo. Quatre jours plus tard, le 20 juin, les activistes antinucléaires de Bure ont subi une nouvelle vague de perquisitions et d’arrestations. Dès 7 h du matin, une dizaine de lieux ont été perquisitionnés, à Verdun, Bure, Commercy, et même Paris. Huit personnes ont été placées en garde à vue.

Même l’avocat des militants de Bure a été arrêté à son cabinet parisien et placé, lui aussi, en garde à vue. « Un tel procédé porte non seulement atteinte au droit à une défense effective mais constitue également une gravissime remise en cause du plein exercice de la profession d’avocat, pourtant garanti par la loi et la convention européenne de sauvegarde des droits humains », ont réagi cinquante avocats dans une tribune dans la journée de mercredi. Parmi les personnes placées en garde à vue se trouvent aussi des activistes installés à Bure qui y ont développé des projets de vie, d’agriculture ou de théâtre. Selon le parquet, cité par l’AFP, ces perquisitions et arrestations sont en lien avec des affaires de dégradations commises en 2017. Pour ceux des activistes de Bure qui n’ont pas été arrêtés, il s’agit d’une réponse politique au rassemblement du 16 juin.

Le collectif des militants antinucléaires de Bure signale aussi que 19 interpellations ont eu lieu pendant le week-end du 16 et 17 juin. Deux personnes ont été condamnées à de la prison ferme le 18 juin, pour outrage et violences envers les forces de l’ordre. Fin février, les gendarmes avaient évacué les activistes antinucléaires qui occupaient le Bois Lejuc pour protester contre le projet d’enfouissement. 25 personnes avaient alors été placées en garde à vue dans les semaines qui ont suivies. Plusieurs d’entre-elles ont écopé de peines de prison ferme ou avec sursis. Des militants de Bure font aussi l’objet d’une enquête pour association de malfaiteurs. La peine encourue pour participation à une « association de malfaiteurs » va jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

 Lire aussi : Gardes à vue par centaines, blessures graves et prison ferme : le mouvement social de plus en plus réprimé

Photo : manifestation anti-nucléaire à Metz en 2014 / CC Christo MICHE