Mal-logement

Une candidate de la République en marche accusée d’être un « marchand de sommeil »

Mal-logement

par Sophie Chapelle

« Pas de marchand de sommeil à l’assemblée ! » C’est le slogan de la marche à l’initiative de l’association Droit au logement ce 7 juin à Saint-Denis, en Ile-de-France [1]. En ligne de mire de l’association : la candidate de La République en marche (LREM) dans la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis, Véronique Avril, accusée dans un article de Mediapart d’avoir mis en location, de façon illégale et à un prix « exorbitant », un appartement de 23 m2 situé dans un bâtiment frappé d’un arrêté de péril imminent. « Nous avons cru de bonne foi que l’arrêté de péril imminent allait être levé suite aux travaux qui étaient en cours dans l’immeuble », explique Véronique Avril [2]. Une fois terminés les travaux dans l’appartement, la candidate raconte avoir mis en location le bien, par l’intermédiaire d’une agence immobilière, « sans avoir vérifié que l’arrêté de péril imminent avait bel et bien été levé (...) C’est ça notre erreur ».

L’immeuble a fini par être évacué en janvier 2017 suite à un arrêté d’insalubrité irrémédiable, et la famille attend toujours dans un hôtel social d’être relogée. Le 2 juin, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour « perception de loyer pour l’occupation d’un local ayant fait l’objet d’une injonction pour insalubrité, dangerosité ou suroccupation ». Le même jour, Véronique Avril a indiqué à la presse ne plus vouloir faire de commentaires sur cette affaire, expliquant avoir « obtenu un avis favorable de la commission d’éthique » de La République en marche pour poursuivre sa campagne [3].

Une investiture intolérable pour l’association Droit au Logement pour qui la candidate LREM « a agi comme les marchands de sommeil de St Denis qui pullulent et profitent de la crise et des loyers chers, logeant des locataires dans des taudis branlants, au milieu des rats, des fuites d’eau, de l’humidité. » Véronique Avril se défend auprès de l’AFP d’être « un marchand de sommeil » tout en admettant « avoir fait une erreur » [4]. Le DAL rappelle par ailleurs que les locataires ont des droits lorsqu’un logement est reconnu en péril ou insalubre : « Le loyer est à 0€ [5], ils ont droit à un relogement décent, il n’est plus possible d’expulser un locataire, des poursuites pénales doivent être engagées contre le loueur », détaille l’association.

 Voir le tract de l’association Droit au Logement