Intimidations sarkozystes
La période de l’année est propice à l’établissement de bilans. C’est ce que fait la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Face à l’acharnement du couple Sakozy-Fillon contre les droits économiques et sociaux, la LDH avait consacré son compte rendu 2008 à recenser les différentes attaques contre l’assurance-maladie, l’assurance-chômage, l’assurance-retraite... Cette année, la LDH se concentre sur les atteintes aux libertés publiques, décrivant l’utilisation massive de nouveaux moyens techniques et administratifs de surveillance (multiplication des fichiers, contrôle demandé aux éducateurs…). Le plus frappant est sans doute la mise en lumière de la volonté de l’Etat sarkozyste d’affaiblir, de contourner, voire d’intimider, le moindre contre-pouvoir, qu’il soit politique, médiatique ou encore associatif. Le cas de la Cimade, jusqu’ici chargé de relation avec les étrangers retenus en centre de rétention, est exemplaire. Le gouvernement a décidé de passer des contrats régionaux pour confier la mission de la Cimade à des associations qui auront soin de ne pas oublier que leur financement dépend des subventions de l’Etat. [1]
Manipulations statistiques
Comme les médias publics, les organismes de statistiques publiques subissent des pressions pour présenter sous un jour favorable la politique gouvernementale. Des fonctionnaires issus de ces organismes, réunis sous le pseudo de Lorraine Data, présentent les diverses manipulations dont font l’objet les chiffres de la délinquance, du chômage, de l’inflation. Pourquoi l’explosion des inégalités de revenus n’apparaissent pas dans les calculs de l’INSEE ? Comment Martin Hirsch gonfle les avantages du RSA pour pouvoir affirmer en 2012 que le nombre de pauvres aura diminué d’un tiers ? Les dissidents statisticiens nous l’expliquent. Seule déception : le livre n’aborde pas l’atténuation statistique des besoins de logements depuis 30 ans, ni l’utilisation en 2003 par François Fillon de projections démographiques, depuis démenties, pour réduire les droits à la retraite. [2]
Mondialisation des crises
« Crise alimentaire, énergétique, environnementale, financière... le modèle de développement dominant n’en finit pas de montrer ses limites. » Ce constat sans appel, effectué par des sociologues belges appartenant au Centre Tricontinental, s’appuie sur une excellente connaissance des pays du Sud et une capacité à relier des éléments comme l’existence des paradis fiscaux et la dégradation des droits sociaux. Le dossier le plus intéressant est celui des violences liées à l’envolée spectaculaire des prix alimentaires. Les auteurs s’interrogent : « Comment certains pays, autrefois autosuffisants, se sont-ils retrouvés dans une telle dépendance ? » Avant de revenir à la source : au début des années 1980, alors qu’éclate la crise de la dette, les pays du Sud sont poussés par les institutions financières internationales à s’ajuster. Ces politiques auront pour conséquences de laminer leurs paysans... et leur sécurité alimentaire. Une analyse serrée qui provient d’un des centre de réflexion les plus affûtés du mouvement altermondialiste. [3]