Education nationale

Silence, on manifeste !

Education nationale

par Serge Astoecoda

Ce jeudi 17 décembre est une journée nationale de mobilisation des lycéens. Quelques syndicats enseignants soutiennent la mobilisation. Ils ont déposé un préavis de grève pour que les enseignants puissent être à côté de leurs élèves dans les manifestations. Les blocages de lycées et les manifestations continuent donc en France malgré le pas de côté du ministre de l’éducation Xavier Darcos qui a reporté l’application de la réforme du lycée. Pas dupes, nombreux lycéens, étudiants et enseignants ne se contentent pas de ce « report » d’une petite partie des réformes menées par Darcos : la suppression de milliers de postes d’enseignants prévue à la rentrée 2009, la suppression d’une partie des Rased (Réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté) dans le primaire, la suppression des Bep et la généralisation des Bac pro 3 ans dans les lycées professionnels, la mise en place de la LRU dans les universités… sont toujours à l’ordre du jour.

Qu’un gouvernement effrontément de droite veuille casser le service public d’éducation n’est certes pas surprenant, les méthodes qu’il emploie non plus (désinformation, mauvaise foi, etc.). Ce qui n’empêche pas d’être choqués. Un exemple, rapporté par la Coordination lyonnaise des lycéens et étudiants, et confirmé par LibéLyon : le mardi 16 décembre, dans le département du Rhône, 28 lycées ont été bloqués par les élèves en réponse aux déclarations de Darcos. Plus tard dans la journée, des lycéens qui bloquaient tranquillement une rue se
sont faits charger à coups de boucliers par les CRS, prenant des coups de matraques et de tonfas au passage. Quatre lycéens on été arrêtés. Un photographe de l’AFP présent n’a pu exercer son métier. Les policiers l’ont interpellé et obligé à effacer les photos qu’il avait prises de la
« chasse aux lycéens ».
Qu’est-ce qui est le plus grave ? La casse programmée du service public d’éducation, le contrôle de l’information ou la répression policière de plus en plus fréquente et violente ? Le gouvernement ne se pose pas ce genre de questions, lui.