Répression

Russie : emprisonnement de militantes anti-Poutine

Répression

par Sophie Chapelle

Au lendemain de l’élection de Poutine le 4 mars, deux opposantes au pouvoir ont écopé – sans aucun procès – de près de 2 mois de prison en préventive. L’une, Maria Alekhina, est une activiste écologiste russe, organisatrice de la campagne pour sauver une zone protégée menacée par un complexe touristique au bord de la mer Noire [1]. L’autre, Nadezhda Tolokonnikova, est membre du collectif artistique « Voïna », militante LGBT (« Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ») et défenseur de la forêt de Khimki (lire nos articles).

Leur délit ? Être suspectées d’avoir participé à une performance musicale du groupe féministe de punk rock russe Pussy Riot dans l’enceinte de la cathédrale du Christ-Sauveur le 21 février dernier, à Moscou. Dans une « prière punk » intitulée « Sainte-Mère, chasse Poutine » (voir la vidéo), le groupe dénonce les liens entre l’église orthodoxe russe et Vladimir Poutine. Séraphima, une des membres du groupe, avait déclaré peu avant l’action dans la cathédrale : « Puisque les manifestations pacifiques de centaines de milliers de gens ne donnent pas de résultat immédiat, on va supplier la Vierge de chasser Poutine le plus vite possible. »

Le procès de Maria Alekhina et Nadezhda Tolokonnikova se tiendra le 24 avril. Elles risquent sept ans d’enfermement. Depuis leur arrestation, les deux femmes ont entamé une grève de la faim. Un groupe sur Facebook a pour but de coordonner leur défense. Le 8 mars, des actions de solidarité auront lieu à Paris [2], à Berlin, à Prague, à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans d’autres grandes villes européennes.

Notes

[1Ce complexe touristique de luxe est actuellement en projet sur la zone protégée de Bolshoi Utrish au bord de la mer Noire.

[2À Paris, une flashmob aura lieu le 8 mars à 17 h devant la fontaine des Innocents (Ier arrondissement).