Réalité ou fiction ?

Quand Bercy, le Vatican et la police se partageaient l’Education nationale

Réalité ou fiction ?

par Serge Astoecoda

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, et le cardinal Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, ont signé jeudi 18 décembre à Paris un accord de reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur catholique.

Concrètement, cela signifie que la France reconnaîtra désormais les
diplômes délivrés par « les établissement d’enseignement supérieur catholiques reconnus par le Saint-Siège », y compris les diplômes en théologie et droit canonique. Depuis le lointain 19e siècle, seul l’État pouvait délivrer des diplômes. Dorénavant, le Vatican désignera des établissements privés qui auront la possibilité de délivrer des diplômes français. Qu’on se le dise, le Ministère des affaires étrangères a désormais compétence pour gérer l’enseignement supérieur. Le jour où le Ministère de l’Éducation nationale n’aura plus lieu d’être est peut-être proche ?

Le Ministère de l’intérieur organise déjà les traques d’élèves sans-papiers dans les écoles ainsi que le partenariat école/police. Le Ministère de la justice traite la judiciarisation croissante de la relation entre prof et élève. Et le Ministère de l’économie et des finances coordonne la privatisation progressive de l’éducation, les réductions massives de postes, les fermetures des structures spécialisées trop chères, ou encore le regroupement d’établissements pour optimiser les moyens.

Si une Éducation placée sous le signe de la laïcité, de l’égalité et de la fraternité était nécessaire à une société plus juste, on pourrait se poser des questions quant aux véritables desseins de notre gouvernement...