Consommation

Pourquoi le prix de l’électricité va flamber

Consommation

par Nolwenn Weiler

+ 30 % d’ici à 2016 : c’est l’augmentation du prix de l’électricité envisagée par Philippe de Ladoucette, président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette annonce, faite le 17 janvier lors d’un colloque organisé par le Club énergie et développement, pourrait sonner la fin de l’exception française, avec un coût de l’électricité de 20 à 30 % inférieur à ceux des autres pays européens. Interviewé ce vendredi par nos confrères de RTL, Éric Besson, le ministre de l’Industrie, se veut rassurant : « L’énergie va augmenter de façon raisonnable, comme elle le fait depuis 2007, mais pas dans les proportions qui ont été indiquées. Jusqu’en 2015, c’est toujours le gouvernement qui fixe le prix de l’électricité. » Et après ? Les tarifs réglementés risquent justement de disparaître en 2015. Et les Français de découvrir que le nucléaire n’est pas si bon marché que ça.

Si l’augmentation prévue par la CRE inclut les 10 à 15 milliards d’euros de travaux exigés sur les centrales par l’Autorité de sûreté nucléaire pour tenir compte de la catastrophe de Fukushima, elle omet en revanche les 40 milliards nécessaires au renouvellement du parc nucléaire et à la modernisation du réseau de transport et de distribution d’électricité. Le coût exorbitant du centre d’enfouissement de Bure (passé de 15 à près de 40 milliards d’euros) n’est pas non plus pris en compte. « Nous allons faire des efforts pour la maintenance et la sûreté des centrales, et nous payons aussi le prix du développement des énergies renouvelables, estime le ministre. Il faut dire la vérité : l’éolien, le solaire, c’est bien mais ça coûte plus cher que l’énergie nucléaire. » Nous verrons ce qu’en diront les magistrats de la Cour des comptes, qui, dans un rapport à paraître le 31 janvier prochain, s’interrogent sur le dérapage des coûts de gestion des déchets et du démantèlement des centrales.