Habitat

Pour chaque personne à la rue, la France compte trois logements vacants

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par Rachel Knaebel

En France métropolitaine, 2,9 millions de logements restent vacants, dont 346 000 à Paris, selon l’institut national des statistiques (Insee), qui a publié ce 2 octobre les chiffres du parc de logements [1]. Presque un logement sur dix – 8 % – sont donc vides (les résidences secondaires, même inoccupées une large partie de l’année, ne sont pas considérées comme des logements vacants). C’est un million de logement vacants en plus qu’en 1998, où leur nombre s’élevait déjà à 1,8 million. « Depuis 2006, le nombre de logements vacants s’accroît dans l’ensemble des unités urbaines, mais de façon plus contenue dans celle de Paris. Cette hausse concerne à la fois les logements individuels et collectifs », signale l’Insee.

Près de 3 millions de logements vacants, cela suffirait amplement à loger les 896 000 personnes privées de logement en France, soit une personne sans logement pour trois logements disponibles [2]. Selon un rapport de l’inspection générale de finances (IGF) publié il y a deux ans, en 2013, plus de la moitié des logements vacants l’étaient depuis plus d’un an [3]. Comment remettre ces appartements et maisons au service de la lutte contre la crise persistante du logement ? Il existe bien une taxe sur les logements vacants, auxquels sont soumis justement les propriétaires qui refusent de louer ou de vendre leurs logements vides depuis plus d’un an. Mais elle ne concerne que les logements qui se trouvent dans des zones où le marché du logement est en grande tension, et seulement si le logement n’a pas été habité au moins trois mois l’année précédente.

Il existe un autre moyen juridique pour l’État de remettre des logements vacants au service des personnes sans toit : la réquisition. La loi le permet pour les logements vacants depuis plus d’un an, contre une indemnisation des propriétaires. Mais cette loi n’est presque jamais appliquée… Au lieu de cela, la loi Elan, qui doit être définitivement votée en octobre, prévoit plutôt de supprimer la trêve hivernale pour les occupants sans titre et de raccourcir les délais d’expulsion.

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Notes

[1Les chiffres sont disponibles ici.

[2Le chiffre est celui du rapport annuel de la fondation Abbé-PIerre, voir ici.

[3Voir le rapport ici.