Néocolonialisme ?

Pollutions, sécheresses, assassinats : l’inquiétant cocktail de l’industrie pétrolière en Colombie

Néocolonialisme ?

par Nadège Mazars

Perenco est une discrète compagnie pétrolière française, propriété de l’une des familles les plus riches de France. Basta! et son Observatoire des multinationales ont enquêté sur ses pratiques en Colombie, où Perenco dispose de plusieurs concessions aux côtés d’autres compagnies.

Milton Cardenas a le regard las des personnes qui ont tout tenté. Assis à une table dans le patio de la maison de ses parents, il montre sur l’écran de son ordinateur les images qui, selon lui, lui ont coûté son travail et valu des menaces de mort : « Regardez ! Les produits chimiques qu’ils jettent dans n’importe quels endroits ! Ils sont très dangereux ! De la soude caustique ! Regardez ! » Une partie de ces photos a été prise quand il travaillait pour la multinationale française Perenco. « Regardez ! Tous ces poissons morts ! Quand ils font une perforation, ils entreposent à cet endroit ce qu’ils sortent, la terre mélangée au pétrole. Quand il pleut, tout s’en va dans l’étang [1]. […] Regardez ! Cette vache morte qu’on retire de l’eau ! »

Les photos défilent, illustrations de la contamination, images d’animaux tels le capybara, ce grand rongeur typique de la savane des Llanos, recouverts de pétrole. Les piscines où le pétrole se déverse ne sont pas bien isolées, les animaux peuvent entrer. L’eau de pluie qui y tombe est évacuée sans traitement dans la savane. Milton raconte aussi les camions-citernes, jusqu’à sept tous les jours envoyés pour déverser leur contenu d’eaux usagées dans les rivières alentours. Il est le président du conseil de direction communale de Tesoro del Bubuy et, depuis 2009, il participe, avec la plus grande majorité de la communauté, à une bataille devenue juridique contre la multinationale qui exploite le champ pétrolifère de La Gloria.

Ce diaporama présente une sélection d’images transmises par les riverains des sites pétroliers de Perenco dans la région du Casanare :

Une région asséchée par l’industrie pétrolière

Située à trois heures de route de Yopal, la capitale du département du Casanare, au pied de la Cordillère des Andes, le village est situé au cœur de la savane des Llanos colombiennes. Les étendues de hautes herbes sont parsemées de palmeraies où naissent les multiples petites rivières qui parcourent le territoire. C’est une région riche en eau, même si celle-ci disparaît durant l’été dans les nappes souterraines. Le bassin colombien de l’Orénoque, dont fait partie le Casanare, contiendrait environ un tiers des réserves hydrauliques du pays. Le Casanare est l’une des terres de la tradition llanera, une culture créée autour de l’élevage extensif bovin. Mais, depuis une trentaine d’années, la région a connu de profondes transformations socio-économiques.

L’exploitation pétrolière est devenue la principale ressource économique, plaçant le Casanare au deuxième rang national des départements producteurs de pétrole, avec 2 286 millions de dollars de pétrole exporté en 2014. Des sécheresses inhabituelles sont apparues, comme celle de l’an passée qui a tué plus de 20 000 bêtes, sauvages et d’élevage, près de Paz de Ariporo [2]. Gourmande en eau, l’activité pétrolière est pointée du doigt. Au moins neuf barils d’eau sont prélevés pour chaque baril de pétrole généré. La captation des eaux souterraines par l’industrie pétrolière serait à l’origine de l’assèchement des étangs « d’été », ceux qui, en dépit de la période sèche, restaient à flot. Essentiels à l’équilibre écologique, ces étangs permettent d’abreuver bétail et faune dans une région où la température monte couramment à 40 °C à l’ombre.

L’eau souterraine extraite des perforations a de plus la particularité d’être salée. Rejetée dans la nature ou mal entreposée, elle contribue à déstabiliser l’équilibre écologique des Llanos et sa biodiversité. Normalement, un impôt prélevé auprès des compagnies pétrolières est prévu pour dédommager les villes de l’usage des sous-sols sur leur territoire. Mais la Contraloría, organisme de contrôle national des institutions publiques, a récemment révélé que, sur l’année passée, plus de sept millions d’euros provenant de cet impôt et destinés à la gestion de l’eau ont été perdus en raison d’une mauvaise gestion, dans le seul département du Casanare [3].

Perenco, dont nous avons sollicité la réaction sur les faits dénoncés dans cet article, assure par la voix d’un porte-parole travailler en Colombie « en coordination avec les autorités nationales dont relèvent les opérations pétrolières », et « dans le strict respect des normes environnementales et sociales en vigueur », y compris l’interdiction du rejet d’eaux non traitées dans l’environnement. « Le retraitement des eaux est en partie mené à bien au moyen de bassins de rétention, dont l’accès est fermé pour limiter au maximum les intrusions. La sécheresse qui sévit occasionnellement à l’est du pays n’est pas imputable à l’activité pétrolière mais constitue un phénomène climatique bien connu dans les Llanos. »

Menaces de mort pour les dissidents du pétrole

Pendant dix-sept ans, Milton a régulièrement travaillé pour l’entreprise française, installant les conduits de l’oléoduc, aménageant les piscines de stockage, participant à des opérations de maintenance. Comme la plupart des habitants de la zone, dont les dernières générations ont progressivement abandonné l’élevage bovin pour le secteur pétrolier, il a bénéficié des accords locaux passés entre la communauté et l’entreprise. Mais, en 2009, il perd son travail pour avoir participé, en tant que président du conseil, au blocage des voies d’accès des sites de Perenco. La communauté accuse alors l’entreprise de pollution des sources d’eau et de non-respect des accords passés.

Son engagement lui coûte même de figurer sur une liste noire qui lui interdit tout travail dans la zone. Et puis surtout, on lui mentionne indirectement que sa vie est en danger. « Un employé de Perenco a dit à mon père qu’on ne savait pas ce qui pourrait m’arriver, à moi ou à d’autres, si nous continuions dans cette voie… » Dans une région que les groupes paramilitaires ont contrôlée, et où l’on sait que les démobilisés restent très actifs, le message a de quoi effrayer. Des soupçons que Perenco récuse catégoriquement : « Perenco dément tout lien avec les organisations terroristes en Colombie, dont elle était encore victime lors d’une attaque menée contre son personnel et ses installations le 29 juin 2015. »

Mais il y a un précédent. Depuis sa prison l’un des chefs du groupe armé d’extrême droite, Nelson Vargas Gordillo, a avoué qu’il existait, treize ans auparavant, un accord entre les paramilitaires et Perenco [4]. Selon cette source, l’entreprise aurait payé au groupe paramilitaire un peu plus de 150 euros par camion-citerne accompagné pour sécuriser les trajets aux sorties des sites. C’est à cette époque que l’un des responsables du village de Tesoro del Bubuy, Wilson Pizon Romero, est assassiné. Le 13 novembre dernier, Daniel Abril, l’un des leaders locaux investis dans la campagne contre Perenco et Pacific Rubiales, est abattu à l’entrée d’un commerce de Trinidad par deux personnes à moto.

Daniel Abril, l’un des leaders locaux dénonçant les pratiques de Perenco, a été assassiné le 13 novembre 2015

Les propriétaires de Perenco : 13e fortune française

À l’origine, les puits de La Gloria étaient la propriété d’Elf Aquitaine, la défunte géante française absorbée depuis par Total. Perenco en reprend la gestion et l’exploitation en 1997, en partenariat avec l’entreprise nationale colombienne Ecopetrol. D’une petite entreprise œuvrant à Singapour dans la maintenance maritime au cours des années 1970, Perenco est devenue une géante opérant en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique latine. Elle est sous l’unique possession d’une famille, les Perrodo, dont le logo à l’hermine rappelle leur origine bretonne.

C’est en 2002 puis en 2012 que Perenco prend son envol. Peu connue du grand public, cultivant sa discrétion, l’entreprise a cependant produit suffisamment de capitaux pour hisser les Perrodo au 13e rang des familles les plus riches de France, avec une fortune évaluée à 5,5 milliards d’euros en 2014 [5]. Sur sa page internet, Perenco annonce la production en Colombie de 35 000 barils de pétrole par jour [6].

Pour s’implanter dans le secteur, Perenco a adopté une stratégie spécifique. L’entreprise rachète des puits dont la production est estimée en déclin pour leur donner une deuxième vie. Mais la stratégie a les défauts de ses qualités : si les installations existent déjà, elles sont aussi usées par les années d’exploitation. Tesoro del Bubuy a ainsi connu deux déversements accidentels de pétrole, un premier, fin 2012, puis un nouveau, fin 2013. La défaillance de tubes de l’oléoduc est à l’origine de la contamination de la seule source d’eau permanente, le caño Palo Blanco.

Lors des deux incidents, les habitants de la zone ont dénoncé une intervention insuffisante de Perenco, ce qui les a conduits, en mars 2014, au blocage de la route d’accès aux sites de la station La Gloria. Ils se sont aussi rendu compte que les recommandations données après le premier incident de 2012 par Corporinoquia, l’organisme régional de contrôle et de protection environnementale, n’ont pas été suivies. Le blocage leur donne l’occasion de visiter les sites d’exploitation, et leur constat est mauvais : pollution et négligence sont au rendez-vous. Au bout de un mois, Perenco et les trois communautés (Tesoro del Bubuy, Coralia, Piñalito) arrivent cependant à un accord… qui n’est par la suite pas respecté.

1 % des bénéfices au profit des communautés, vraiment ?

Un deuxième blocage commence en août 2014 et dure plus de trois mois. Deux points sont au cœur des revendications. L’attention se porte d’abord sur l’oléoduc défaillant. En février 2014, l’Association nationale des licences environnementales (ANLA) avait émis un rapport exigeant l’accomplissement de certains arrangements. L’un d’entre eux stipule la fermeture de l’oléoduc [7]. Mais Perenco se refuse à laisser la communauté en constater l’effectivité. En réponse à nos questions, l’entreprise a indiqué s’être bien « conformée à cette décision » : « Les conduites ne seront rouvertes qu’après validation par les autorités que leur remplacement a été fait dans des conditions satisfaisantes. »

Les documents récoltés dans le cadre du conflit révèlent aussi que l’entreprise n’a respecté ni les engagements pris dans l’étude d’impact ni le plan de gestion environnementale, présentés à l’ANLA. Les documents lui ont permis d’obtenir la licence environnementale obligatoire avant toute exploitation des sous-sols. La licence prévoit en compensation la création d’un parc de reforestation et, surtout, l’allocation de 1 % des bénéfices de Perenco à un aménagement des sources d’eau et des rivières dans le département. Sur ces deux points, Perenco n’avait toujours pas rempli ses engagements. En réponse à nos questions, elle précise qu’« à la Gloria, le reversement de 1 % des profits s’est fait au bénéfice d’un projet à l’échelle départementale, avec la collaboration de l’IDEAM ; la communauté avait manifesté sa préférence pour un projet de proximité mais qui n’a pas encore obtenu l’agrément de l’ANLA ».

Les critiques à l’égard de Perenco ne sont malheureusement pas des cas isolés dans le Casanare. Fin avril, les membres du Cospacc [8], une organisation de défense des droits de l’homme, le constatent lors de leur visite de vérification. Outre Perenco, des entreprises, comme la canadienne Pacific Energy ou l’espagnole CEPSA, causent des nuisances écologiques répétées. À San Luis de Palenque et à Orocué par exemple, des procédures menées par des représentants locaux sont en cours contre Pacific Energy pour non-respect des normes : des installations pétrolières sont bien trop près des points d’eau ou des habitations. Quant aux actions menées auprès des institutions de contrôle, les représentants locaux ont la désagréable surprise de constater que des archives déposées pour appuyer les procédures ont été perdues…

Fuites d’oléoducs, mousse suspecte dans l’eau...

À l’opposé, les entreprises obtiennent une licence environnementale dans des délais assez courts, quand il faut plusieurs mois à un paysan pour être autorisé à couper des arbres sur son terrain. Ulvio Martín Ayala, président du conseil de direction du Cospacc, juge avec dépit le rôle des organismes de contrôle. « Leur mission est d’octroyer le plus rapidement possible des licences environnementales. Elles aident à accélérer le processus d’extraction des ressources naturelles. […] La majorité des études environnementales se font depuis un bureau. Ils ne font pas d’études depuis le terrain. Ils ne font pas non plus d’études sur l’impact environnemental. » En somme, les institutions de contrôle opéreraient depuis les bureaux de Bogotá, tel un tampon de validation certifiant la « propreté écologique » d’entreprises dont le travail sur le terrain n’a été que substantiellement contrôlé.

Les déversements pour défaillance des oléoducs sont courants, constate la Cospacc. Après la contamination du caño El Duya par un oléoduc de Perenco en 2010, les propriétaires des terres ont touché un modique dédommagement, sans que la pollution au quotidien ne cesse [9]. L’eau rejetée présente une mousse suspecte. L’un des lieux d’entreposage des déchets ne respecte pas les normes d’isolation, comme en témoigne Jorge Eliecer Oros, éleveur qui a dû laisser un de ses terrains à l’usage de Perenco [10].

Et puis il y a la sécheresse, le constat, année après année, de la baisse régulière, voire de la disparition, des étangs qui auparavant restaient à flot durant les étés sans pluie, comme on le remarque dans la réserve autochtone d’El Duya. À Trinidad, le passage constant de camions-citernes sur la piste de terre rouge soulève une poussière insupportable et contamine les herbes des prairies alentours. La solution trouvée par les entreprises pour limiter les nuages de poussière n’a pas été de goudronner pour faire une vraie route mais d’arroser d’eau. Problème, cette eau est soupçonnée d’être celle contaminée sortant du processus d’extraction, comme cela se pratique couramment dans le département voisin du Meta. Une pratique que dément le porte-parole de Perenco : « Les eaux utilisées pour les routes proviennent de sources autorisées pour les opérations ou achetées localement, avec l’approbation des autorités environnementales. »

500 plaintes, aucune enquête

La persistance de ces situations conduit Cospacc à demander la démission de la présidente de Corporinoquia, l’organisme régional de contrôle et de protection environnementale, Martha Plazas Roa [11]. « Au cours de 2014, nous avons recensé plus de 500 plaintes concernant différents puits dans le Casanare. Corporinoquia n’a mené aucune étude de responsabilité », explique Martín. « Les gens se fatiguent à déposer ces plaintes sans qu’il y ait un soutien des institutions. Dans son rapport public du 7 avril 2015, la directrice de Corporinoquia ne responsabilise aucune entreprise. C’est du cynisme de sa part, et nous demandons sa démission pour inefficacité. »

Dans leurs relations avec les communautés, les entreprises ont des attitudes tout autant irresponsables. Si la consultation locale est une obligation, les conclusions de ces consultations ne sont pas toujours respectées. Les accords d’embauche passés avec les communautés deviennent aussi des leviers d’influence. Comme dans le cas de Tesoro del Bubuy, la menace de perdre son travail plane quand se présente un conflit. Mais des blocages de route de plusieurs mois, il y en a eu beaucoup ces derniers temps. Avec la baisse des cours du pétrole, l’industrie traverse une crise et les entreprises ont choisi de réduire la masse salariale.

Les pétrolières répondent aux blocages par des procédures judiciaires contre les représentants des communautés, pour obstruction de voie et restriction à l’exploitation pétrolière pouvant conduire jusqu’à l’emprisonnement. C’est ainsi le cas d’un conseiller municipal et de deux autres personnes à San Palenque de Luis, où se conduit une bataille contre Pacific Energy. À Miralindo, à Poré, à Trinidad, d’autres personnes et dirigeants locaux sont visés par des procédures similaires que l’on met à exécution si les blocages reprennent. À Tesoro del Bubuy, Milton et deux autres personnes sont eux aussi sous la menace de cette épée de Damoclès.

« Anéantissement du territoire et des institutions publiques »

L’industrie pétrolière est devenue une priorité nationale avec l’arrivée au pouvoir de Juan Manuel Santos (droite) en 2010. La politique économique suit un « plan national de développement » où les « locomotives minéro-énergétiques » [12], comme Santos les désigne, ont pour objectif d’impulser l’entrée de capitaux étrangers parallèlement à la signature de traités de libre-commerce. Mais comme dans de nombreux cas, la logique économique va à l’encontre du respect des procédures démocratiques.

C’est ce que constate Ivan Cepeda, sénateur du Polo Democrático, qui est aussi l’un des principaux leaders de l’opposition de gauche. « Les multinationales ont leurs propres règles face auxquelles l’ordre institutionnel ne vaut rien », explique-t-il. « Il y a à la fois anéantissement du territoire et anéantissement des institutions publiques. » Le nouveau plan national de développement appuyant l’extraction minéro-énergétique dans les páramos vient d’être approuvée [13]. Ces landes d’altitude à la biodiversité spécifique sont aussi des sources hydrauliques essentielles à l’équilibre des différents étages écologiques des montagnes et plaines du pays andin. Et Cepeda de s’inquiéter, si ce qui est en jeu n’est pas « tout simplement la destruction de notre pays ».

A Tesoro del Bubuy, quelques premières victoires provoquent des étincelles dans le regard de Milton. L’un des propriétaires qui a dû laisser l’entreprise entrer sur ces terres a gagné une première bataille juridique. La nouvelle est d’autant mieux accueillie qu’elle permet d’oublier un instant les récentes menaces : une semaine après la visite de Cospacc, la famille de Miltón a été attaquée par deux hommes encagoulés. Son père et sa mère ont été attachés et retenus plusieurs heures. On leur a volé de l’argent et quelques objets. L’attaque a de quoi surprendre dans une campagne où la confiance entre voisins est telle qu’on oublie facilement de fermer la porte quand on s’absente. Difficile de dire aujourd’hui qui sont les vrais responsables de cette agression. Mais ce qui est certain, c’est que le comportement de Perenco, sur le terrain, tranche avec les intentions vertueuses affichées sur ses pages internet.

Nadège Mazars

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Photos : © Nadège Mazars | hanslucas.com

Légende des photos (dans l’ordre d’apparition) :
 John Eliecer Oros visite le terrain qu’il prête à Perenco. Des tas noirs de terre mélangée à du pétrole sont accumulés sans aucune condition adéquate d’isolation. Miralindo, municipalité d’Orocué, 26/04/2015. (Une)
 Milton Cardenas montre les documents des procédures judiciaires en cours, accumulées depuis un peu plus d’un an. Le dossier de déclarations du tribunal et d’échange de lettres entre la communauté, les institutions et Perenco comporte plus de 200 pages. Tesoro del Bubuy, municipalité de Aguazul, 30/04/2015.
 Un “estero” à sec, sur le terrain de John Eliecer Oros.
 Lors de la réunion annuelle de compte-rendus de Corporinoquia, les membres et soutiens du Cospacc manifestent leur désaccord avec la politique menée par l’institution de contrôle en se couvrant la bouche. Ils veulent ainsi témoigner que leur point de vue n’est pas pris en compte. Ils demandent la démission de la présidente de la corporation, Martha Plazas Roa. Yopal, 17/04/2015.
 Réunion de la communauté de Miralindo avec les membres de Cospacc. Miralindo, municipalité d’Orocué, 26/04/2015.
 Trace de l’investissement social de Perenco dans la communauté de Miralindo, municipalité d’Orocué, 26/04/2015.
 L’un des dirigeants locaux de Miralindo conduit la délegation de Cospacc vers la rivière El Duya et la conduite d’évacuation des eaux de la station Sardinas. Miralindo, municipalité d’Orocué, 26/04/2015

A lire sur Basta! : Au Pérou, 80% de l’Amazonie a été concédé à des compagnies pétrolières, dont des françaises

Notes

[1Les esteros, ici traduit sous le terme d’étangs, sont en fait des étendues d’eau spécifiques des Llanos. Ce sont des dépressions géologiques proches des rivières, qui se remplissent d’eau au moment de la saison des pluies et qui conservent un fond d’eau au moment de la saison sèche.

[2Semana, « Muertos de sed », 29/03/2014, et El Espectador, « Autoridades apuntan “cinco pecados” posibles como causa de sequia en Casanare », 31/03/2014.

[3Source.

[4Libération, « La Colombie ferme les yeux sur les entreprises alliées aux milices », 25/02/2012, et El Espectador, « La petrolera Perenco y los ‘paras’ », 14/01/2012.

[5Voir le classement du magazine Challenges. En mars 2015, Forbes estime la richesse de la famille Perrodo à 8,1 milliards de dollars, la plaçant au 149e rang mondial et au 10e rang français des familles les plus riches.

[7- Source.

[8Pour connaître leurs actions dans la région, voir notamment le documentaire de Cospacc, Detrás de la sequia, réalisé par Amandine D’Elia. En septembre 2015, Cospacc a reçu le prix national de défense des droits humains de la fondation suédoise Diakonia.

[9Le déversement provenait de l’oléoduc de la station Sardinas gérée par Perenco. Vidéos amateurs montrant l’étendue des dégâts.

[10En Colombie, les sous-sols restent la propriété de la nation, qui décide, quand il y a possibilité d’exploiter une ressource naturelle, de l’attribuer à la gestion d’une entreprise. Les propriétaires des terres en surface doivent autoriser l’accès aux exploitants contre dédommagements, ces ressources étant considérées comme d’intérêt stratégique pour le pays.

[11Nous n’avons pas pu rencontrer la présidente de Corporinoquia, celle-ci « s’excusant » d’un emploi du temps chargé, en dépit de notre insistance et de notre disponibilité… De même, la direction colombienne de Perenco n’a pas jugé nécessaire de répondre à notre demande d’interview.

[12Voir le document Bases del Plan Nacional de Desarrollo 2010-2014 – Prosperidad para todos, Republica de Colombia, DNP, 150 pages.

[13Voir El Espectador, « Habría al menos 347 títulos mineros en 26 páramos del país », 17/04/2015.