Migrations

« Nous voulons accueillir » : manif géante à Barcelone en faveur des réfugiés

Migrations

par Sophie Chapelle

Au moins 160 000 personnes – près de 300 000 selon les organisateurs – ont manifesté le 18 février à Barcelone pour réclamer que l’Espagne accueille « dès maintenant » les milliers de réfugiés qu’elle s’était engagée à recevoir dès 2015. Le défilé était organisé dans le cadre de la campagne #VolemAcollir (« Nous voulons accueillir ! »), lancée par l’association catalane Casa Nostra, Casa Vostra (« Notre maison est la vôtre »). Les manifestants ont exhorté le gouvernement espagnol à respecter ses engagements d’« accueillir 10 700 réfugiés » dont 4500 en Catalogne, dans le cadre des « quotas » que l’Union européenne avait fixés en septembre 2015 pour chaque État-membre. Pour l’heure, l’Espagne n’en a accueilli que 700.

Des familles entières, des organisations associatives, syndicales et citoyennes, ainsi que des représentants de presque toutes les couleurs politiques à l’exception des conservateurs du Parti populaire, ont rejoint la manifestation [1]. « Barcelone est encore, comme dans le passé, non seulement la capitale de la Catalogne, mais aussi celle de la solidarité, de l’engagement, de la défense des droits de l’homme et de la paix », s’est réjouie Ada Colau, la maire de gauche de Barcelone.

A la fin du défilé, Oriol Amoros, le secrétaire aux migrations du gouvernement catalan a souhaité que les États européens écoutent cette « clameur » et que le gouvernement espagnol « reconsidère sa position » en donnant des visas. « C’est la manifestation la plus grande qui ait été faite en Europe pour la défense des droits des réfugiés », a affirmé cet élu catalan. La manifestation s’est terminée symboliquement au bord de la mer Méditerranée, où plus de 5000 migrants ont péri en 2016. La présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell, espère que cette démonstration « servira à d’autres villes et États européens pour faire la même chose. Ensemble, nous pouvons changer ces politiques qui vont à l’encontre de l’esprit de l’Union européenne ».

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