OGM

Nouveau procès autour des lanceurs d’alerte

OGM

par Nolwenn Weiler

Gilles-Éric Séralini est professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Il préside également le conseil scientifique du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) et a publié à plusieurs reprises des études sur les effets sanitaires des OGM. La dernière en date met en doute le bien-fondé de la commercialisation en Europe de trois maïs OGM de la firme Monsanto (MON 863, MON 810, NK 603).

La célèbre firme américaine lui est évidemment tombée dessus. Mais elle n’est pas la seule. L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), parrainée par des chercheurs comme Claude Allègre et Axel Kahn, et présidée par Marc Fellous, professeur de génétique, a mis en doute l’indépendance financière – et donc l’honnêteté intellectuelle – des études réalisées par Gilles-Éric Séralini. Dans une lettre adressée à France 5 et au Conseil supérieur de l’audiovisuel, l’AFBV reprochent à la chaîne d’avoir donné la parole de manière unilatérale au professeur Séralini lors d’une émission consacrée aux OGM. Et ce, au nom de la pluralité du débat (pour mémoire, Claude Allègre, pour ne citer que lui, dispose d’une chronique hebdomadaire dans les colonnes du Point sans que l’AFBV s’en offusque). Les propos de la lettre, dont on ne connaît pas la teneur exacte – Séralini et d’autres chercheurs critiques envers les OGM auraient été qualifiés de « marchands de peur » – ont été jugés diffamatoires par l’intéressé. Celui-ci a intenté un procès contre Marc Fellous. La première audience s’est tenue le 23 novembre.

Pour la Fondation sciences citoyennes, le chercheur et plusieurs de ses collègues sont « la cible d’attaques et de pressions morales émanant d’une partie de la communauté scientifique, et qui vont jusqu’à remettre en question les conditions mêmes de leurs travaux de recherche ». Une pétition de soutien a recueilli 1.300 signatures de scientifiques.