Injustice sociale

Lutte des classes au Crédit Lyonnais

Injustice sociale

par Rédaction

C’est l’histoire de David contre Goliath. Goliath, c’est le Crédit Lyonnais (LCL), filiale du groupe Crédit agricole qui a réalisé 2,5 milliards d’euros de bénéfice en 2008. David est un ex-stagiaire de LCL. Il a enchaîné trois stages d’une durée de 14 mois, avant d’être embauché en CDI puis licencié au bout de sa période d’essai de six mois. Ou comment disposer pendant plus d’un an et demi d’un jeune salarié motivé par une promesse d’embauche à un prix défiant toute concurrence : un stage est rémunéré au minimum 398,13 euros par mois.

L’ex-stagiaire s’est rebiffé et a attaqué les banquiers devant les Prud’hommes pour obtenir une requalification de son stage en contrat de travail. L’audience se déroule le 4 septembre, à Paris. « Si David gagne vendredi, ce sera la première fois qu’un stage à responsabilité se verra effectivement reconnu comme ce qu’il est : un véritable emploi. Derrière David, ce sont déjà plus de 20 ex-stagiaires du secteur bancaire qui attendent une décision favorable pour faire valoir leurs droits », commente le mouvement Génération précaire, qui fédère les stagiaires en lutte.

Génération précaire rappelle que « en France, le stage est une brèche dans le droit du travail qui permet à une entreprise de recruter du personnel compétent et de le rémunérer 398,13 euros par mois. Dans la fonction publique, la rémunération des stages semble tout bonnement enterrée. La pauvreté touche plus les 18-25 ans : selon les statistiques de l’Insee, 23,2% des femmes et 18,9% des hommes de cet âge vivent sous le seuil de pauvreté, contre 13,2% pour l’ensemble de la population. »