Climat

Les gaz de schiste, encore plus polluants que le charbon ?

Climat

par Sophie Chapelle

Des chercheurs de l’Université du Colorado et de l’Administration nationale de l’océan et de l’atmosphère (NOAA), aux États-Unis, estiment que les fuites de méthane aux abords des puits de de gaz et de pétrole du bassin d’Uintah (Utah), s’élevaient à 9 %. Ce qui dépasse de loin la valeur retenue par l’Agence américaine de l’environnement (EPA) qui évoquait 2,4 % pour l’année 2009. « Nous nous attendions à obtenir des niveaux élevés de méthane, mais pas de cette ampleur », admet Colm Sweeney, l’un des codirecteurs de l’étude, publiée le 2 janvier dans la revue Nature.

De quoi remettre en cause l’un des arguments forts en faveur du gaz de schiste, à savoir son impact climatique réputé plus faible que la combustion du charbon dans des centrales thermiques. En rejetant du méthane, qui possède un coefficient de réchauffement 25 fois supérieur à celui du gaz carbonique, la production de gaz de schiste par fracturation hydraulique pourrait avoir un bilan en gaz à effet de serre équivalent, voire supérieur, à celui du charbon.

Cette révélation a aussitôt fait l’objet de critiques par l’industrie du secteur et par d’autres chercheurs qui mettent en doute la méthode de calcul des fuites utilisée. De nouveaux travaux sur les émissions de méthane liées au forage des gaz de schiste ont été entrepris par la NOAA, mais aussi par l’Université du Texas et l’ONG Environmental Defense Fund. Leurs résultats seront publiés cette année.

Source : Nature