Les armes françaises servent-elles à réprimer les opposants au régime égyptien ?

par Rédaction

Alors que François Hollande accueille aujourd’hui le président Al-Sissi, Basta! démontre que les entreprises françaises, dont l’État est souvent actionnaire, n’hésitent pas à vendre des armes à un gouvernement accusé par Amnesty International et Human Rights Watch de réprimer, arrêter, torturer et massacrer ses opposants.

L’enquête de Basta! montre qu’entre 2011 et 2013, les ventes d’armes se sont intensifiées (plus 50%, passant de 43,1 millions à 64,4 millions d’euros). Au risque que les navires de guerre, véhicules blindés, roquettes et avions de chasse « made in France » vendus par Thalès, Renault ou Sagem, ne servent à réprimer les mouvements de contestations.

Pourtant, le code de conduite européen en matière de vente d’armes impose aux signataires « d’évaluer l’attitude du pays destinataire à l’égard des droits de l’homme » et de « refuser l’autorisation d’exportation s’il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires servent à la répression interne ».

Ce que l’ONG Human Rights Watch qualifie de « probables crimes contre l’humanité commandités par des personnes aux responsabilités, dont Al-Sissi » ne semble cependant pas inquiéter les autorités françaises et les forcer à empêcher ces ventes d’armes.

Il fut un temps, pas si lointain, où les députés socialistes dénonçaient « le silence coupable » des autorités françaises face à la répression du printemps arabe en Tunisie...

Lire l’enquête de Basta!

Photo : CC Mosa’ab Elshamy (manifestation au Caire en mai 2012)