Greenwashing

Les JO de Londres sponsorisés par le champion des pollueurs

Greenwashing

par Agnès Rousseaux

Les Jeux olympiques de Londres en 2012 se targuent d’être les plus écologiques de l’histoire. Pourtant, un sponsor fait tâche : Dow Chemical, le géant de la chimie, l’entreprise responsable de la pire catastrophe industrielle de l’histoire, à Bhopal (Inde). En 1984, une explosion sur le site de production de pesticides a laissé échapper plus de 40 tonnes de produits chimiques hautement toxiques. Conséquence : 7 000 à 10 000 morts selon Amnesty International. Et la contamination des terres, de l’eau, des habitations, pour des décennies. Depuis vingt-sept ans, la multinationale refuse de nettoyer le site ou de rembourser les victimes (lire notre article). Le comité d’organisation des Jeux olympiques a pourtant autorisé Dow Chemical à placer 336 panneaux publicitaires de 25 mètres de haut dans le stade olympique.

Partenaire officiel des JO, Dow fournit son expertise, « créant des produits qui diminuent l’impact sur l’environnement » et aide à « promouvoir les responsabilité sociale et environnementale sur toute la planète », explique son site. Un rôle dans la continuité de sa mission : « Innover passionnément sur les choses essentielles au progrès humain en apportant des solutions soutenables à nos clients »… Cette tentative de faire oublier ses responsabilités n’est pas du goût de l’Inde, qui a menacé mi-décembre de boycotter les Jeux de Londres. Une pétition appelle à exclure Dow des partenaires officiels.
Le verdict, tombé cette semaine : « La marque n’apparaîtra pas sur le stade avant, pendant et après les Jeux olympiques », a affirmé une porte-parole du comité d’organisation des Jeux de Londres.