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Les Français indifférents face au conflit israélo-palestinien ?

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par Ivan du Roy

Qui est responsable de la non résolution du conflit israélo-palestinien ? Près d’un citoyen français sur deux (45%) renvoie dos-à-dos occupants et occupés, selon un sondage réalisé par l’Ifop, à la demande de l’Association France Palestine solidarité (AFPS). Ils sont cependant quatre fois plus nombreux à considérer que ce sont « plutôt les Israéliens » (24%) que « plutôt les Palestiniens » (6%) qui sont responsables. Cet écart est plus grand chez les sympathisants de gauche que de droite.

Plus des deux tiers des interviewés estiment que la création d’un État palestinien aux côtés d’un État israélien serait « la meilleure solution au conflit ». Mais ce qui ressort davantage de ce sondage, qui aborde aussi l’attitude de la communauté internationale et de la France face au conflit, c’est l’apparent désintérêt. Selon les questions, entre 22% et 46% des sondés « ne se prononcent pas ». Lassitude face à un conflit qui s’éternise depuis 60 ans ? Difficulté à analyser la complexité des enjeux et des acteurs ? Indifférence pure et simple ? L’absence de position est la plus forte chez les moins de 35 ans.

« Ce qui est frappant, c’est le poids des personnes qui sont sans grille de lecture claire du conflit israélo-palestinien et qui ne se prononcent pas ou bien qui disent « dos à dos » ou bien encore « impartialité » des positions françaises ou internationales », commente Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS. « Il faut cependant nuancer cette donnée. En effet, au minimum 20% des Français semblent n’accorder aucun intérêt manifeste au sujet. Ce qui est vrai au demeurant de tous les sondages indépendamment du sujet », précise-t-il.

Résultat : face à la campagne associative qui « vise à boycotter les produits israéliens afin de faire pression sur les dirigeants d’Israël et les pousser à accepter la création d’un État palestinien » (campagne BDS), les avis sont très partagés. Près des deux tiers des sondés n’en ont pas entendu parler, les autres se répartissent entre ceux qui considèrent que l’initiative est une « bonne chose » (20%) ou, au contraire, une « mauvaise chose » (18%). Pour Jean-Claude Lefort, « il y a de toute évidence un champ immense à investir pour sensibiliser nos compatriotes sur cette question qui est véritablement une question clé en ce que ce conflit est porteur de risques sérieux pour la stabilité régionale au Moyen-Orient et la paix mondiale ».