Surpêche

Le thon rouge menacé de disparition

Surpêche

par Nolwenn Weiler

Cette saison de pêche au thon rouge sera-t-elle la dernière pour l’espèce menacée, et les pêcheurs qui en vivent ? Lancée le 15 avril, la saison de surpêche va durer deux mois. Scientifiques, FAO (organisation des Nations-Unies pour l’agriculture) et associations de protection de l’environnement s’accordent pour dire que le stock est au bord de l’effondrement. « Les stocks de thon rouge en Méditerranée ont diminué de 48% par rapport au début des années 1970 », précise l’organisation environnementale WWF. Qu’importe, les quotas de prises octroyés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique dépassent de 50% les recommandations. Fixés à 22.000 tonnes (dont 12.000 tonnes pour les flottes de l’Union européenne au lieu de 16.000 en 2008), ils n’ont pas bougé depuis sept ans.

Le gouvernement français sait pertinemment que la diminution des prises est nécessaire. Il n’a pas, pour autant, mis en place de politique de réduction de la flotte, la capacité de pêche est restée identique. Résultat : soit le seuil de rentabilité ne sera pas atteint, mettant en péril les revenus de certains pêcheurs, soit les prises illégales vont augmenter, accélérant les risques de disparition du thon rouge, et de l’activité de ceux qui les pêchent. Il existe pourtant des solutions, la première étant de respecter les recommandations en terme de quotas, et de réduire les surcapacités de pêche. Il faudrait ensuite lutter sérieusement contre la pêche illégale, en renforçant les contrôles, et créer des réserves marines sur les zones de reproduction du thon rouge. Aider à la reconversion des pêcheurs, comme le suggère Daniel Cohn Bendit, est une autre piste à creuser, alors que la France manque cruellement de producteurs bios.