Permis d’exploration

La France suspend toute prospection pétrolière

Permis d’exploration

par Sophie Chapelle

La ministre de l’Écologie, Nicole Bricq, a pris la décision ce 13 juin de suspendre jusqu’à nouvel ordre « tous les permis » de forages exploratoires d’hydrocarbures, y compris celui que la société Shell avait demandé au large de la Guyane française. Le groupe Shell pensait pouvoir débuter, d’ici à la fin juin, une série de quatre forages exploratoires à 150 kilomètres des côtes du département français d’outre-mer, grâce à son permis de Guyane maritime (lire notre article). La multinationale est stoppée net dans son élan. Au ministère, on rappelle que l’opérateur prévoit le recours à la technique dite « des boues à l’huile », un procédé polluant qui pourrait menacer dans le cas de ce forage en offshore profond – donc à risques – la biodiversité locale (tortues, cétacés, mangrove, oiseaux marins).

L’objectif du gouvernement ? Se laisser le temps de refondre le code minier pendant l’été. Les fondements du code minier datent de 1810 ! Les différentes réformes dont il a fait l’objet n’ont pas vraiment intégré les impératifs de transparence, de consultation, ni les questions des impacts environnementaux des forages. Dans un communiqué commun, les ministères de l’Écologie et du Redressement productif jugent que « l’inspiration excessivement libérale de ce code prive le pays et des collectivités des ressources qu’ils sont en droit d’attendre ».

Les réactions négatives n’ont pas tardé, au sein même du Parti socialiste. Georges Patient, sénateur PS de Guyane, considère la décision trop précipitée. « La Guyane doit cesser d’être, une fois de plus, une monnaie d’échange », a-t-il déclaré, demandant l’arbitrage du président de la République. Malgré cela, tout devrait être remis à plat, à savoir les permis qui ont été accordés, les permis qui ont été déposés et les permis en cours d’instruction. Affaire à suivre.

Carte : ministère de l’Ecologie