Consommation

L’iPhone, plus énergivore qu’un réfrigérateur ?

Consommation

par Sophie Chapelle

Quel équipement est le plus gourmand en électricité : un iPhone dans votre poche, ou le réfrigérateur de votre cuisine ? Selon une étude publiée en août par Mark Mills, PDG du cabinet de conseil en énergie Digital Power Group, ce serait l’iPhone. En tenant compte des besoins en énergie de sa batterie, du wifi, ou encore des téléchargements et échanges de données, l’iPhone consommerait 361 kiloWatt-heure par an en moyenne, contre 322 kW-h pour un réfrigérateur.

Cette estimation a suscité des réactions critiques. Le centre de l’efficacité énergétique des communications de Melbourne estime notamment que chaque giga-octet (Go) de données équivaut non pas à 19 kW-h comme l’affirme Mark Mills, mais à 2 kW-h de consommation énergétique. En partant de la moyenne de consommation de 19 Go par an, le total s’élève à 36 kW-h annuels... Bien loin donc des 361 kW-h annuels.

Malgré la controverse, l’économie numérique demeure bien plus énergivore qu’on ne le soupçonne. Le secteur des technologies de l’information et de la communication pèse pour 10 % de la production d’électricité mondiale. Soit la production de l’Allemagne et celle du Japon combinées (1 500 teraWatt-heure d’électricité consommée par an) ! Cette consommation devrait continuer de croître du fait d’appareils toujours plus puissants et utilisant de plus en plus des technologies sans fil.

Le rapport de Mark Mills, financé par l’Association nationale des mines et la Coalition américaine pour une électricité au charbon propre, un lobby qui tente de présenter le charbon comme une énergie peu polluante, vise à montrer que cette industrie florissante exigera une production accrue d’énergie... Et donc davantage de centrales au charbon. Le site « les dessous de la high tech », édité par l’association les Amis de la Terre, préconise à l’inverse de prendre soin du matériel pour allonger au maximum sa durée d’utilisation. Plusieurs pistes sont aussi proposées pour redonner une deuxième vie à ces nouvelles technologies. Un rapport de l’Ademe met également en exergue quelques gestes clés pour réduire par exemple l’impact écologique de sa boite mail.